Hanzo revenait aujourd’hui dans le lieu qui l’avait vu naître et qui aurait du, un beau jour, lui revenir. Seulement, son devoir s’en était rappelé à lui et lui avait valu le déshonneur du statut d’exclu. Chaque rue, chaque odeur, chaque sensation rencontrée, aggloméraient un bouquet de souvenirs fugaces, ceux d’une cité qu’il connaissait sur le bout des doigts. Les rues pavées qu’il arpentait autrefois en tant qu’héritier était à ce moment foulées par un mercenaire. Un mercenaire en chasse.

Bien qu’il ne venait en ces contrées qu’à de rares occasions, honorer la mémoire de son frère défunt en étant une, son besoin de ne pas laisser des meurtriers indociles courir dans les rues de son ancien empire l’amenait à ignorer ses règles de prudence. Autant pour le prix que son gibier allait lui apporter que pour l’apaisement de son esprit il mènerait cette opération à son terme.

Lorsque l’ancien Yakuza pénètre dans un des bars les plus fréquentés d'Hanamura, endroit où les informations sensibles sont négligemment déversées, son allure approxime davantage celle du punk que celle du chasseur ; sa veste sombre et épaisse alliée à son baggy masquent sa stature athlétique. Mitaines à pointes, ombreux piercings, il se trouve bien loin de sa tenue de combat. Ainsi affublé, rien n’aurait pu le démarquer d’une foule d’anonymes… si ce n’était le carquois bleu qui ornait son dos.

Un coup d’oeil furtif, qui ausculte finement sans se poser, lui apprend que l’endroit est toujours le refuge d'âmes égarées qu'il a fréquenté jadis, les corps alcoolisés lui présentent un spectrale brumeux qui lui fait plisser le nez de mépris.
Pour autant le décor ne l'affecte guère plus et le bruit ambiant glisse sur lui sans l'atteindre, focalisé sur son objectif. L'archer doit retrouver un de ses contacts en mesure de l’informer concernant sa cible. Cet informateur est un omniac et, malgré le peu d’estime que le mercenaire a pour eux, il se doit bien d'admettre que la machine témoigne d'une certaine efficacité pour « compiler » ce genre de données. Pour peu qu'elle soit bien rémunérée. Quand ses yeux repèrent enfin la cible il remarqua que le robot parle à une caricature empruntée à un western, véritable représentant d’une Amérique profonde n’existant que dans l’imaginaire collectif.

Ne perdant pas un instant, se méfiant de l’individu dissimulé sous son couvre-chef, Hanzo se hâte d’aller intercepter le dialogue dont il veut lui aussi connaître les tenants et les aboutissants. C’est ainsi qu’il s’assoit à la gauche du prétendu cow-boy, d’une voix forte et impérieuse il ordonne un rafraîchissement. Sans aucune gène, le brun pénètre l’espace vital du plus grand et sans attendre aboie une interrogation pleine de circonspection qui interrompt l’échange entre l’omniac et l’américain.

« Un étranger si loin de chez lui doit avoir une bonne raison d’avoir fait un tel chemin ! »