Les tirs fusaient dans tous les sens, provoquant un brouhaha qui venaient jusqu’à mes oreilles. Un bruit qui ne me dérangeaient nullement, car je me trouvais dans un endroit isolé afin de ne pas être dérangé par un quelconque individu. À l’entente d’une voix qui provenait de mon oreillette, dure, correspondant à celle d’un homme et qui me suggérait de me dépêcher, je lâchais un bref soupire couplé à un haussement d’épaule qui semblait destiné à une personne. La seule qui était apte à me voir de sa position stratégique, d’une hauteur surplombant tout le complexe militaire dans lequel nous nous trouvions. Celle qui assurait nos nos arrières.

« Je vous l’avais bien dit que cette base cachait quelque chose, il n’y aurait pas tant de sécurité sinon. »

J’appuyais sur un dossier qui se trouvait face à moi, m’indiquant que j’avais l’autorisation d’y accéder avant de voir la base au travers d’un satellite orbital, me permettant de scruter les moindres détails. Un zoom se fit dans les quelques secondes qui suivirent, indiquant un lieu où il devait potentiellement y avoir l’objet de notre mission. S’en était presque sûr qu’il se trouvait là, puisque c’était un endroit confiné et hautement sécurisé. Une mission qui semblait toute indiquée pour être un échec, au vu du fait que les alarmes se soient déclenchées et que les militaires étaient sur le qui-vive, prêt à en découvre face à quiconque se dresserait face à eux. Ayant accès aux caméras de sécurité, je pouvais observer l’endroit et me déplacer en fonction de l’arrivée des soldats, pour rester à couvert sans me faire repérer. Et je voyais aussi l’endroit où étaient cachée l’arme que nous recherchions. D’autres données s’affichaient, m’indiquant aussi l’arrivée de renforts pour assurer la sécurité des lieux. Et il semblait que c’était Helix Security. Un fin sourire naquit au coin de mes lèvres, en pensant au fait qu’il venait de leur base d’opération se situant au sein du Temple d’Anubis.

« Nous n’avons que vingt minutes pour opérer, avant l’arrivée de troupes supplémentaires de Helix Security. »

Si les équipes de Helix Security étaient réputées, cela ne me faisait ni chaud ni froid de savoir leur arrivée imminente. Nous avions affronté bien des dangers, avions su nous sortir de situations complexes et nous avions appris à toujours nous en sortir. Alors nous repartirions avec l’objet de notre venue ; et moi, avec bien plus. Car je n’étais pas là pour une simple arme qui ne me faisait clairement rien, ne servant au final que les intérêts de l’organisation et non les miens. Je savais où se trouvait mes objectifs que je ne perdais jamais de vu et j’avais des vus sur des renseignements qui se trouvaient cachés dans cette base. Si j’avais pu avoir accès à certaines informations, il semblait que le reste se trouvait sur des serveurs hors lignes et m’étaient donc difficiles d’accès si je ne me trouvais pas à proximité. Si la corrélation de plusieurs informations me permettait d’en déduire avec une certaine précision l’emplacement des serveurs, je devais aussi faire en sorte que la mission réussisse et tout naturellement, mon corps devint invisible, facilitant mes déplacements dans la zone alors que j’observais l’endroit pour obtenir un angle parfait pour trouver un plan nous offrant une chance de percer le blindage qui protégeait l’arme.

Mon agilité me permit de me retrouver en haut d’un conteneur, observant d’avantage la zone, posant ma main sur le rebord afin de m’appuyer dessus en analysant. Appuyant sur un bouton que je venais de faire apparaître, une plate-forme se mit à bouger attirant le regard des militaires qui tirèrent à vue.

« 18 minutes. »

Le temps s’écoulait lentement, mais nous devions nous dépêcher malgré tout. Mon regard se posa sur un baril, avant que je n'use de mes deux doigts pour ouvrir un panneau face à moi qui me décrivit ce qu'ils contenaient dans la base. De la nitroglycérine, en grande quantité. De quoi faire exploser un mur blindé, s'il se trouvait rapproché de ce dernier.

« Fatale, tiens-toi prête. Dès que tu peux tirer sur le baril, fais feu. »

Je lançais mon transducteur au loin afin de m'offrir une porte de sortie, tandis que je réactivais mon invisibilité dans le but de me déplacer. J'observais l'endroit, me positionnant à l'inverse de ma position précédente ; non loin du lieu où devait se trouvaient les serveurs.

« Faucheur, rapproche ce baril du blindage. »

Si de prime abord, ce plan semblait être du quit ou double, ayant autant de chances de réussir que l'inverse, dépendant surtout du type de blindage qui avait été choisi, ce n'était pas le cas. Il était bien destiné à échouer, me permettant de gagner du temps afin de pouvoir me faufiler dans la salle des serveurs. Tout au contraire, il risquait d'ameuter du monde à l'endroit de l'explosion et pousser à un combat, me laissant le champ libre.

Tout semblait aller mal, allant vers ce qui n'était pas prévu en apparence. Mais pour moi, qui avait prévu ce plan, je savais que tout se déroulait à la perfection. Les balles fusaient, frôlant mon visage dont mes yeux détaillaient chaque action, portant un regard observateur sur les événements. Le mur n’était pas tombé, malgré l’explosion presque cataclysmique qui s’était déclarée et qui avait envoyé sa gerbe de flammes, brûlant les corps de plusieurs soldats aux environs. C’était un bref sourire qui était venu naître au coin de mes lèvres, moi, celle qui avait tant de buts et qui semblait prête à tout pour parvenir à ses fins. Tout se passait comme prévu. La voix du Faucheur parvenait à mes oreilles, alors qu’il prononçait plusieurs fois mon nom et au vu des jurons qui sortaient d’entre ses lèvres, il semblait agacé. Je réfléchis ! Ils ne pouvaient savoir d’où venaient mes paroles, mais je voyais cependant ma destination se dessinait face à moi, naissant à l’horizon. J’esquivais les balles, j’esquivais les corps qui jonchaient le sol et ces flaques de sang qui le tapissait. Je ne comptais pas laisser cette mission échouée et en cela, je ne pensais pas qu’à mon but personnel. Je comptais bien que cette mission réussisse dans son ensemble, car je savais ce qu’il en irait de moi si je revenais bredouille ; j’avais attiré quelques regards vers moi, au sujet de Katya Volskaya. Je devais dissiper les soupçons. Mais je ne perdais jamais rien du regard, avançant toujours jusqu’à descendre ce qui semblait être une pente, menant à une sorte de sous-sol. Lieu où j’avais détecté les serveurs. Ils étaient hors-lignes, mais la technologie n’avait aucun secret pour moi, j’en connaissais chaque infime parcelle et pouvait donc trouver ce que je recherchais dans cette immensité que se trouvait être le réseau. Il y a peut-être un autre moyen pour accéder à l’intérieur du coffre. L’endroit était un complexe destiné au développement d’armes et il y en avait de bien des sortes. Il fallait simplement que j’en trouve une adaptée à cela. Si cela pouvait sembler simple en apparence, ça ne l’était pas réellement puisque le blindage du coffre était assez résistant pour une imposante charge de nitroglycérine. Il faudrait une arme assez forte pour le percer, je cherche ça dans la base de donnée de l’endroit. Je cherchais réellement en même temps que j’arrivais face à la salle des serveurs.

Me posant devant l’endroit, je restais debout le dos droit et porter mon regard sur le code digital de la porte. Je débutais aussitôt la recherche du mot de passe, pendant que je fouillais en même temps dans les bases de donnée en ligne pour découvrir quelle arme assez puissante était à notre disposition dans la base, sans être enfermée dans un quelconque coffre. Un bruit significatif, indiquant l’ouverture de la porte, me fit sortir de ma recherche pendant que je pénétrais au sein de l’imposante pièce. Elle se dévoilait à moi, grande et majestueuse, spacieuse. Il y avait de nombreuses machines, reliées les unes entre elles et qui contenaient l’objet de ma mission. Puisque les serveurs n’étaient pas en ligne, je devais utiliser une câble pour brancher mon équipement à ces machines, afin de copier toutes les données et les éplucher ; je n’avais pas de temps à perdre, je ne devais pas attirer les regards par mon absence. Les données se transféraient, lentement. 15%. Je ne faisais pas réellement attention au compte à rebours qui m’indiquait l’arrivée des troupes d’Helix Security, puisque je savais qu’ils seraient là d’une minute à l’autre. Les troupes d’Helix vont arriver, retenez-les. Je crois savoir quelle arme vous allez devoir utiliser. Et lentement, je prenais le contrôle du système de sécurité de l’endroit pour obtenir une vue d’ensemble. Je voyais bien une arme, imposante et impressionnante, sûrement un canon, mais il n’était pas opérationnel d’après les informations qui m’étaient donnés. Mais dans le doute, voyant une solution à notre problème, je pris le contrôle de l’arme qui s’activait et se chargeait de toute l’énergie qu’il pouvait. Les lumières vacillaient, l’énergie semblait quitter le bâtiment et les serveurs eux-mêmes entraient en sous-alimentation. L’arme avait besoin de plus, beaucoup plus et risquait d’exploser sous peu. Nos ennemis en avaient conscience, cherchant à arrêter son activation. Faucheur, Fatale, protégez le canon. C’était la seule solution pour réussir notre mission.