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 Retour au pays - PV Widow/Alasker [scènes violentes]

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Alasker Crudelis
Alasker Crudelis
Le nettoyeur
Jeu 4 Oct - 19:36

Artémis n'était pas un homme facilement impressionnable. Et c'était bien normal, d'ailleurs : Cinq ans de service dans le GIS, ça rend beaucoup de monde insensible. Sans parler de ses trois ans de mercenariat en Afrique, à shooter des familles et des enfants soldats pour le compte d'un des nombreux chefs de guerre autoproclamé du coin...Ou de ses dix-sept missions (réussies) pour le compte de La Griffe. En fait, à la réflexion, c'était même plutôt l'inverse. Son tempérament naturel, sec et froid, combiné à son passif guerrier...Ça l'avait transformé en un monument d'insensibilité. Et c'était précisément pour ça qu'il était si bon dans son boulot. Dans le meurtre. Pas de regret, jamais. Lors de sa deuxième année en Afrique, il avait été contraint d'étrangler un gosse de quatorze ans à main nue après que ce dernier lui ait vidé la moitié d'un chargeur de fusil d'assaut dans les jambes. Avec la douleur, les tremblements, et la faiblesse liée à la perte de sang, ça lui avait prit quinze minutes. Le gosse avait abandonné son masque de petit con trop sûr de lui et s'était mit à pleurer tout en se débattant, à le supplier, lors des cinq dernières minutes. Est-ce que ça l'avait chiffonné? Non. Avait-il rêvé de cela, plus tard? Non plus. Ce qui était fait était fait. Première année au GIS. Capturé par une cellule terroristes anti-omniacs. Torturé pendant dix-huit heures d'affilés, pour le plaisir. Pas de questions. Est-ce qu'Artémis avait eu peur lorsque la flamme du chalumeau s'était approchée de son œil gauche pour le faire fondre lentement? Bien sûr, tout le monde se pisse dessus en sentant l'odeur de son propre œil calciné. Mais il s'en était remit et n'avait jamais eu le moindre syndrome post-traumatique. Son supérieur de l'époque l'avait qualifié de "salopard insensible". Et ça lui avait beaucoup plu.
Pourtant, maintenant... Alors qu'il était engoncé dans son armure d'ENFORCER,  qu'entre ses mains se trouvait l'une des variantes les plus mortelles et puissantes de fusil à pompe distribuées au sein de la Griffe et que ses six sous-fifres –des durs armés jusqu'aux dents- se tenaient prêts à exécuter chacun de ses ordres avec tout le zèle qu'on pouvait attendre des soldats d'élites de la Griffe...Artémis flippait. Ses genoux ne tremblaient pas et ses dents ne claquaient pas. Mais il avait l'impression que son cœur était remonté pour battre dans ses tempes. Et sa respiration s'emballait dès que son regard s'attardait sur ce qui se tenait debout, totalement immobile, face à la rampe de débarquement du vaisseau. Lorsque ça avait franchit les portes du hangar pour se diriger vers eux d'un pas pesant, Naya, son caporal, avait lâché, à la suite, une demi-douzaine de jurons. Artémis, lui, n'avait même pas réussi à retrouver sa foutue voix. Ça n'avait rien dit. Ça s'était contenté de disparaitre dans le ventre de l'oiseau de métal qui les portait tous, actuellement. Et ça avait gardé le silence depuis. Enfin...Non. Ça ne gardait pas un silence total. Ça avait rit, quelques minutes après le décollage. Tout seul. Sans raison apparente.
Les gars d'Artémis s'étaient rassemblés autour de lui juste après ça. Ils ne s'étaient assit qu'après qu'il leur ait montré l'exemple. Comme des gosses. Six soldats d'élites agissant soudainement comme des foutues gamines apeurées.
Ca avait de quoi faire relativiser.
Le sergent risqua un coup d'oeil en direction de la cabine fermée du pilote et avala difficilement sa salive. Près de la porte d'accès, pour l'instant fermée, se trouvait l'autre présence intimidante. Plus petite, plus agréable pour le regard, aussi. Mais, au fond, toute aussi étrange. Elle, tout le monde la connaissait. De nom, en tout cas. Ou plutôt de surnom. Widowmaker. Teinte de peau inhumaine. Précision inhumaine. Respiration, regard, battement de cœurs. Rien de naturel. Tout était modifié. Avec le Faucheur, la dame se disputait la place du truc le plus salement dénaturé et flippant de toute La Griffe. Mais au moins ils la connaissaient.
A l'inverse de l'autre.
"-Peut-être qu'il dort." Risqua Naya, pour détendre l'atmosphère.
En réponse, Alasker, debout face à la rampe de débarquement, se mit à rire pour la deuxième fois.

Le géant n'était pas vraiment sûr de savoir ce qu'il ressentait tandis qu'un vaisseau de transport l'amenait, lui et une demi-douzaine d'autres tueurs professionnels, sur les terres qui l'avaient vu naître et grandir. Certainement pas de la tristesse ou de la honte, parce qu'Alasker ne s'était jamais senti attaché à ce tas de terre sans importance que la Roumanie représentait pour...A peu près tout le reste de la planète, en excluant les fans d'histoires de vampires. Pas de nostalgie non plus. Ses souvenirs de l'époque où il avait "travaillé" là-bas étaient trop confus pour ça. Un soupçon d'amusement cynique, peut-être. Et de la fierté, aussi. Celle d'avoir continué à vivre, d'avoir continué à gagner. A tuer. Malgré tout ce que ce pays avait tenté de faire pour l'oublier, quelques dizaines d'années plus tôt. C'était foutrement satisfaisant de se savoir capable de survivre à un pays entier.
"-Arrivée estimée : huit minutes." Cracha le pilote, depuis les hauts parleurs du vaisseau.
Alasker essuya un filet de bave coulant le long de son menton alors que les injecteurs de son armure précipitaient dans ses veines un cocktail interdits de drogues de combats. Ses yeux totalement noirs roulèrent dans leurs orbites lorsque le liquide froid vint se mélanger à son sang et ses poings se serrèrent dans un concert de grincements métalliques. L'un des imbéciles derrière-lui murmura quelque chose que les battements effrénés de ses deux cœurs rendirent totalement inaudible. Peu importe, il devinait aisément la teneur des propos. Des couinements semi-terrifiés. Des blagues de mauvais goût, pour se donner du courage. Pour passer pour des durs. Ce genre de moment resserrait les liens, dans une escouade, plus que tout autre. Rien de tel que l'appréhension, le trac et la soif de sang pour réveiller la solidarité. Comme il les enviait. Lui, qui n'avait aucun semblable avec qui échanger avant de faire ce pour quoi il avait été fait.
Alasker secoua la tête pour chasser cette soudaine mélancolie et recentrer son esprit embrumé par la drogue sur la mission. La mission. Simple. De nuit. Un camp militaire, Apă neagră. C'était le nom de ce camp. Situé à trente kilomètre de Brasov. Il était presque sûr d'avoir déjà visité Brasov. C'était une belle ville. Brasov. Les patrons voulaient envoyer un message. Rappeler aux gens pourquoi La Griffe faisait peur. Alors il fallait une montagne de cadavres, oui. Mais attention. Un bâtiment important. Les autres agents devaient...Ils devaient...
A quelques mètres de là, le Sergent Artémis et ses gars sursautèrent en concert lorsque le géant expédia son front le plus brutalement possible dans la parois métallique. La douleur résultant du coup l'aida à ordonner ses pensées.
Les agents devaient récupérer quelque chose dans les serveurs. Ca allait prendre du temps. Temps qu'il leur donnerait. Tout en haut de sa montagne de cadavres. Les hostiles n'allaient voir que lui. Oui. Oui.
D'une pensée, il indiqua à l'intelligence artificielle de son armure de baisser l'intensité des injections puis fit volte-face pour se diriger d'un pas lourd jusqu'à la seule de ses "associés" qu'il jugeait digne d'intérêt.
"-Le premier sang va être pour vous. J'ai pour ordre de rester en arrière tant que l'alarme n'est pas déclenchée." Du pouce, il pointa le groupe d'Artémis."Vous les voulez?"




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Widowmaker
Widowmaker
Recrue
Sam 6 Oct - 0:37

    L'atmosphère de l'habitacle changea très légèrement à l'annonce du pilote. Cette voix légèrement déformée par l'oreillette de son casque qui venait de confirmer leur approche. Encore huit minutes... Plus que huit minutes avant le début de leur mission.

    Le corps de la tueuse sembla soudainement reprendre vie. Ses paupières s'ouvrant pour dévoiler deux iris d'un jaune inhumain tandis qu'elle prenait conscience de son environnement. Le composant polymère de sa tenue ne broncha pas alors qu'il se déformait légèrement, la respiration de la française s'altérant pour accélérer un peu, la faisant peu à peu quitter cette étrange stase dans laquelle elle semblait plongée depuis leur départ du QG.

    Largement fendue de la nuque jusqu'à son nombril, elle épousait ses formes enchanteresses avec la fidélité d'une seconde peau, attirant sur elle les regards des hommes de l'équipe d'assaut où la curiosité et la concupiscence se disputaient au malaise.

    Elle se lève avec grâce, ses muscles retrouvant peu à peu leur souplesse alors qu'elle se déplace d'un pas lent et chaloupé en direction de la rampe d'embarquement, accompagnée par l'attention de certains, ceux préférant éviter la vue de l'autre agent. Certains s'humectent instinctivement les lèvres à son approche, son allure et sa démarche, étudiées et programmées en elle pour lui conférer d'autres armes que son simple fusil, agissant sur leur cerveau primitif pour la rendre attirante, réduire leur efficacité au combat, les faire hésiter l'espace d'un instant, un instant humain, sensible, que la Griffe lui avait retiré.

    Sans faire cas des regard ni du monstre avec lequel elle partageait l'habitacle, elle s'arrêta près de la rampa, révisant une dernière fois le briefing de la mission dans son esprit. Elle devrait commencer par s'occuper des sentinelles, puis couvrir l'agent Crudelis durant son approche du camp et enfin rejoindre l'équipe Artemis pour s'assurer de l'exfiltration des données.

    Un choc soudain ébranla la carlingue de l'appareil alors qu'il entamait sa descente, elle serait la première à agir, extraire de l'appareil un kilomètre avant l'objectif, distance qu'elle devrait par la suite parcourir à pieds pour rejoindre l'équipe. Une précaution superflue, mais qu'elle n'était pas en droit ou en possibilité de questionner. Les ordres de la Griffe représentaient les seules lois de son monde, ses directives animaient son souffle et lui offraient de rares instants de vie.

    Sa main glissa lentement le long de son canon en un geste lascif, elle pouvait sentir l'approche de cet instant de grâce, ce bref moment où elle retrouverait son coeur lorsque la silhouette dans son viseur s'effondrerait, victime du baiser fatal de son fusil.

    Des bruits, des voix, une succession d'instants qui ne lui évoquent rien, concentrée sur son objectif, puis soudain la rampe... Elle s'avance sans hésitation, sans accorder un dernier regard à ses "camarades" et actionne son grappin, descendant de l'appareil, seulement retenue par le cable attaché à son poignet.

    L'herbe est fraîche, elle peut le sentir malgré l'isolation de ses bottes, l'odeur lui suffit alors que son corps retrouve peu à peu ses sensation, le moment approche...

    "Widowmaker en position, en attente du signal."




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Alasker Crudelis
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Le nettoyeur
Dim 7 Oct - 15:22

"Widowmaker en position, en attente du signal."

A trois cent mètres de l'auteur du message, le reste de l'escouade finissait de s'installer derrière une colline, aussi silencieusement et discrètement que la présence d'Alasker le rendait possible. La zone cible, pour l'instant aussi paisible et éclairée qu'une ville en plein milieu de la nuit, se situait au beau milieu d'un champ à l'herbe rase. A part cette fameuse colline –guère plus qu'une petite butte- derrière laquelle le petit groupe se terrait, au nord du camp, les environs n'offraient aucun véritable abri. Les défenses devaient être donc, logiquement, plus prononcées de ce coté-ci même si cela ne restait, selon Alasker, rien de très gênant.  
"-Monsieur."
Le géant baissa les yeux pour découvrir le casque intégral aux traits belliqueux du Sergent Artémis. Sa grande taille naturelle combinée à son armure ENFORCER lui permettait d'atteindre facilement les deux mètres. Cependant, à cet instant. En face du Nettoyeur du Talon...Il passait pour un nain.
"-Ouai?"
Le Sergent jeta un coup d'oeil en arrière, vers ses gars, comme pour se donner du courage. Alasker se retint d'ajouter un commentaire cassant face à une telle attitude.
"-Mes gars et moi-même avons pour objectif de sécuriser les environs des serveurs et assister à la récupération des données."
Le grand tueur haussa les épaules.
"-Ouai. Je sais."
Artémis ne se laissa pas démonter.
"-C'est pas un objectif très compliqué, comparé au vôtre. Vous voulez un ou deux gars, en couverture?"
Alasker se contenta de pencher la tête sur le coté en jetant un coup d'œil vers l'attroupement de soldat d'élite, derrière le sergent.
"-C'est quel calibre, vos ptits flingues?
-C'est du 12.7 automatique, monsieur."Répondit fièrement le caporal Naya.
"-Et vos armures, elles encaissent?"
Ce fut Artémis qui répondit à cette question.
"-Sauf votre respect, lorsque ça va commencer... ce n'est pas sur nous qu'ils vont tirer en priorité."
La répartie arracha un rire un peu trop fort au géant, qui lui tapa vivement sur l'épaule pour lui partager sa bonne humeur. Le sergent esquissa un faible sourire, sous son casque, en tentant d'ignorer la douleur fulgurante que ce coup venait de lui infliger.
"-Ouai, file-moi deux de tes gars. Qu'ils s'occupent de descendre les blessés. J'pense que la dame bleue s'occupera des fuyards. Et qu'ils restent éloignés de moi, surtout."
Artémis hocha la tête puis s'éloigna de quelque pas pour rejoindre son escouade. Une trentaine de secondes plus tard, deux des soldats d'élites se détachèrent du groupe pour s'avancer timidement jusqu'au géant. Alasker les toisa du regard un instant, à la recherche d'un détail, un petit quelque chose, pouvant les différencier l'un de l'autre, sans succès. Leurs armures, leurs masques gris foncés. Tout était semblable. Seul Artémis et la blancheur de son équipement, sortaient du lot, dans cette escouade.
"-Noms?"
Celui qui se tenait le plus droit répondit au tac-ô-tac. Alasker reconnut sa voix pour l'avoir entendu plus tôt.
"-Naya. Lui c'est Anatoli. Il ne parle pas beaucoup mais fais bien son boulot."
Le géant tiqua.
"-Anatoli? T'es Russe?"
Hochement de tête de la part de l'intéressé.
"-T'es Russe et tu n'parles pas beaucoup, hein? Manquerais plus que tu sois tireur d'élite, aussi."
Les lentilles rouges du casque du concerné le fixèrent sans un mot. Et sans comprendre, évidemment. Alasker ricana et se détourna pour jeter un coup d'oeil derrière la colline, tout en activant sa radio pour s'adresser à Widowmaker.
"-On est prêts. On est au Nord...Hm. Nord-Est, en fait. Y'a deux miradors qui allument et baladent leurs projecteurs de temps à autres. Descendez-les en priorité. On commencera à avancer au premier mort."




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Widowmaker
Widowmaker
Recrue
Lun 8 Oct - 20:51

    L'herbe se coucha autour d'elle au passage du véhicule volant, doté de technologies de camouflages, seule la vue permettait de repérer cet engin qui n'apparaissait sur aucun radar et rapidement celle-ci n'était plus suffisant pour le distinguer dans les ténèbres de la nuit bulgare. Le calme revint rapidement, laissant l'agent de la Griffe seule au milieu de la plaine, observant sans bouger les lumières de la base au loin.

    Son coeur avait retrouvé son calme, il s'animerait de nouveau lorsque ses baisers atteindraient ses cibles, mais d'ici là il ne serait plus question que de contrôle et de préparation, le plaisir ferait suite à l'effort et ne le précéderait pas.

    S'allongeant sans effort dans l'herbe humide de la nuit, la jeune femme se ménagea un espace correct au sommet du colline, inspectant une dernière fois son fusil avec une rigueur mécanique induite par l'entrainement et les modifications comportementales de la Griffe.

    Canon, lunette, casque, vision infrarouge...

    L'inspection achevée la tueuse épaula son arme, légèrement en appui sur l'herbe, elle même dissimulée au sommet de sa colline, il faudrait plusieurs tirs pour que les hommes du camp puissent déterminer sa position et l'obliger à en changer, plusieurs tirs qui suffiraient à protéger l'avancée de ses alliés.

    Alliés... Quel mot étrange dans son esprit... Elle ne pensait certainement pas au géant et aux autres soldats comme à des alliés, ni comme des camarades... Des gens dont elle responsable, certes, mais seulement dans le cadre cette mission...

    "-On est prêts. On est au Nord...Hm. Nord-Est, en fait. Y'a deux miradors qui allument et baladent leurs projecteurs de temps à autres. Descendez-les en priorité. On commencera à avancer au premier mort."

    L'appel la détourna de cette confusion momentanée, lui permettant de reprendre pieds avec la réalité et de se concentrer de nouveau sur sa cible. Un léger sourire naquit au coin de ses lèvres alors que son viseur captait l'image du premier mirador. Un homme s'y tenait, brun, le regard vidé de toute attention par les longues d'attentes infructueuses qui ont précédées celle-ci. Si Amélie pouvait éprouver de la pitié, elle considérerait peut-être faire un cadeau à ce soldat en le relevant de ses fonctions...

    La balle s'en chargea pour elle, un premier tir, parfait, sans défaut. Il fallut près d'une seconde pour quelle puisse en apprécier l'effet soudain, immédiat, mortel. Elle venait de couper le fil d'une vie, sans pitié, mais pas sans sentiment... Un soupir exhala de ses lèvres froides lorsque la dopamine irrigua son cerveau, son sang lui paraissant un bref instant plus chaud, plus... vif, plus... vivant. Elle sentit presque battre son coeur, mais déjà l'impression s'en était allez. Heureusement sa cible n'était pas seule et il lui faudrait encore quelques meurtres à la suite pour que l'effet s'amenuise pour quelques temps.

    Les tirs s'enchaînèrent, vifs, précis et mortels. Le silencieux de son arme étouffant leurs bruits tout aussi bien qu'elle étouffait ces étincelles de vie. En l'espace de trois minutes, le quadrant Nord-Nord-Est était vidé de ses sentinelles, effondrées à même le sol boueux du champ pour certains, contre le sol froid des miradors pour les quelques chanceux en hauteur que le parapet n'avait pas protégé des baisers mortels de l'araignée.

    "Sentinelles éliminées, je lève le camp pour m'approcher de l'objectif.."

    Le ton habituellement traînant de la jeune femme résonnait à présent d'un soupçon de langueur, comme un murmure chaud couvant une banquise imprenable. Pour un autre il s'agirait d'un soupir de plaisir, mais pour son organisme diminué il s'agissait de ce qu'elle pouvait fournir de mieux en l'absence de tuerie.




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Alasker Crudelis
Alasker Crudelis
Le nettoyeur
Mer 10 Oct - 15:32

Alasker était déjà en mouvement avant que la deuxième sentinelle n'ait le temps de se rendre compte qu'elle n'était plus qu'un énième cadavre. Il n'avait pas entendu les tirs de la veuve, ni vus les détonations. Simplement, le géant avait su quand se mettre en mouvement, instinctivement. Et maintenant il courait, seul, dans le noir. Ce genre d'intuition n'était pas facile à acquérir. Des années de guerres, des dizaines de missions, d'opérations plus ou moins légales, dans les ténèbres ou dans les flammes, se révélaient nécessaires pour assimiler les schémas rémanents, présents dans chaque prise de base. Chaque assassinat. Chaque carnage. Bien sûr, n'importe quel soldat vétéran un minimum futé finissait par avoir ce genre de connaissances. Mais les obtenir, ce n'était pas le plus dur. Non. C'était de survivre tout en s'en servant. Trop de guerriers finissaient obnubilés par leurs connaissances globales quasi-parfaites des champs de batailles. Excessivement sûrs d'eux, ils concevaient des plans complexes, s'y jetaient à cœur perdu, pour invariablement finir la tête trouée par le tir chanceux d'un anonyme s'étant trouvé au bon endroit au bon moment, à l'affut et prêt à tirer, par hasard. La guerre, c'était ça. Une succession de schéma se répétant encore et toujours. Et du hasard. Pour gérer la première partie, il suffisait d'avoir une bonne mémoire. Pour la deuxième par contre...
Il fallait des réflexes. De la rage. De la précision. Du talent, en fait. Beaucoup de talent. Et aussi, bien sûr... Comme l'avait jadis déclaré l'un des anciens collègues d'Alasker, Joshua Klern dit "forge-mort".  Pour survivre en guerre, il était nécessaire de posséder, en priorité :
Un putain de gros flingue.
Prétendre que les murailles de grillages surmontées de barbelés entourant la base ne posèrent nul problème au géant serait une insulte aux compétences de ce dernier. Il les traversa simplement, sans prendre la peine de ralentir sa course ou d'attendre la troupe d'Artémis supposément sur ses talons. Alasker fit son premier pas dans la base en trainant une cinquantaine de kilos de clôtures barbelées –enchevêtrées tout autour de sa genouillère gauche- derrière-lui. La seconde qui suivit, l'affichage tête-haute du heaume intégral recouvrant désormais son visage indiqua a son possesseur que dix-huit signatures cardiaques se précipitaient dans sa direction. Quelqu'un hurla. Deux hommes, planqués quelque part sur sa gauche, derrière les fondations d'un des postes de gardes précédemment "nettoyés" par la veuve, échangèrent quelques mots à voix-basse et l'un d'eux au moins, enclencha le chargeur de son fusil.
Le géant pointa calmement le canon de l'Humaniste dans leurs directions puis pressa la gâchette. Une courte rafale de quatre tirs suffit pour traverser l'acier du mirador vide et la chair des imbéciles abrités derrière. Ainsi secoué et privé d'une bonne partie de sa structure, le poste de garde s'effondra sur lui-même tandis qu'Alasker se remettait en marche, à la recherche de nouvelles cibles.

Pour le Caporal Naya, membre de l'escouade d'Artémis, la situation se révélait beaucoup plus chaotique. Tout d'abord, le grand monstre s'était mit à courir avant tout signal, ce qui avait surprit l'intégralité du reste du groupe...Ensuite, il avait fallut se rendre à l'évidence :
Courir à son rythme n'était tout simplement pas possible. A chaque pas, Le Géant traversait deux ou trois mètres. Naya estimait sa vitesse de course entre vingt-cinq et trente kilomètre-heure, ce qui, selon lui, ne pouvait tout simplement pas être possible pour un truc aussi gros. Et pourtant, les faits étaient là. Alasker avait déjà atteint la bordure du camp et commencé à tuer alors que lui et le reste de l'escouade n'étaient qu'à mi-chemin. Enfin, lorsqu'ils étaient arrivés, Le Nettoyeur s'était enfoncé dans le camp, disparaissant au milieu d'un champ d'énormes tentes...Et laissant derrière-lui les restes d'un carnage aussi rapide que complet.
"-Nom de dieu." Cracha Artémis en usant du canon de son fusil à pompe pour retourner la moitié supérieure de ce qui avait dû être une "membre du personnel non-armé", à en juger son accoutrement, plutôt léger et fort peu conventionnel.
"-Au moins, il est efficace."
Naya hocha la tête, incapable de détacher ses yeux du spectacle atroce qu'un cadavre encastré dans le sol offrait. Une partie de ses organes internes étaient ressortis par sa bouche sous la forme d'une bouillie rouge et noire garnie de morceaux d'os. La violence de la régurgitation avait été suffisante pour déboiter la mâchoire inférieure du pauvre bougre. Ses deux yeux étaient aussi sortis de leurs orbites, tout simplement. Le type avait dû mourir dès la première seconde, mais Naya ne pouvait s'empêcher de penser à l'inimaginable douleur qu'il avait dû ressentir lors de ces derniers instants. Et quelle terreur ça avait dû être.
Parce que ce n'était pas un tir, qui avait fait ça. L'impact de la botte sur la cage-thoracique était clairement visible. Le Géant, en le trouvant sur son chemin, l'avait simplement écrasé, comme un insecte.
Naya releva la tête et avala difficilement sa salive en constatant que l'intégralité de l'escouade semblait, comme lui, sonnée par un déluge de violence aussi brutal. Et rapide. En moins d'une minute trente –temps qu'il leur avait fallut pour le rejoindre- Alasker avait au moins fait vingt cadavres. Et effondrer un mirador. Et brûler quelques tentes.
Artémis s'éclaircit la voix pour ramener la conscience de ses hommes à l'instant présent :
"-Bon, on se sépare ici. Anat' et Naya, go. Suivez-le."
L'alarme se déclencha finalement, couvrant de sa sirène suraigüe les échanges de tirs épars et les hurlements s'élevant dans la nuit.
Naya acquiesça en épaulant son fusil mitrailleur.
"-Au moins, ça n'devrait pas être trop dur de le retrouver..."
Le Sergent acquiesça :
"-Si vous le retrouvez, dites-lui de n'pas endommager le gros bâtiment, au centre. Ca devrait aller pour le reconnaître, c'est l'un des deux seuls qui est fait de pierre et de béton, pas uniquement un ramassis de tente démontable.
-A vos ordres, Sergent.
-Allez, on bouge. Revenez victorieux ou ne revenez pas."

***

"-Qu'est-ce qu'on fait lieutenant?"
Les rediffusions de la caméra de surveillance 12 étaient...Préoccupantes. Le Lieutenant-colonel Döme regardait l'écran en se dévorant la chair de l'index droit, principalement pour s'empêcher de trembler. Dehors, la chose qu'il avait vue au travers d'une lentille infrarouge tuait ses hommes. Et elle les tuait avec une facilité déconcertante, au mépris des tirs ou des explosifs. La diffusion s'arrêtait lorsque le crâne souriant gravé sur le heaume de la bête se tournait en direction de la caméra pour braquer son énorme fusil sur cette dernière, sans prendre la peine de décrocher la pauvre première classe empalée sur sa baïonnette qui gigotait dessus en hurlant sans discontinuer.
"-On nous signale la présence d'un sniper ennemi dans les environs. Six morts de plus." Lui confia le sergent-artilleur Perez, debout devant l'une des radios. Après un court instant de flottement, il sursauta et retira son oreillette."Sept."
Döme soupira en se détournant de l'écran pour s'adresser aux autres officiers présents dans la salle de sécurité.
"-Rassemblez les hommes. Ouvrez les armureries. Prévenez les autres bases, demandez-leur des renforts si il le faut. Je m'en cogne. La seule chose qui m'importe, c'est qu'au final cet énorme tas de fumier crève."




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Widowmaker
Widowmaker
Recrue
Mer 17 Oct - 16:41

    Le vent courrait dans ses cheveux alors qu'elle remontait la plaine à toute vitesse, les doigts glacés de l'air venant caresser son cuir chevelu. Elle avanaçait en direction de son objectif, le regard fixait sur les lumières du camp, en partie artificielles qui se reconnaissaient à leur éclat froid et en parties accidentelles, dont la lueur chaude désignaient les endroits où le géant avait laissé une trace de son passage.

    Le doux parfum de l'herbe céda rapidement la place à une odeur plus âcre, plus désagréable, celle de la chair humaine en train de cuire, l'odeur des feux, de la braise et celle de la destruction en règle générale. L'agent Crudelis agissait comme une catastrophe naturelle à lui seul et laisser dans son sillage les mêmes traces qu'un tremblement de terre.

    Amélie arriva en marge du camp près de dix minutes après le début de l'assaut, sa course n'ayant que peu soulevé son rythme cardiaque, aucune perle de sueur ne venant enlaidir sa peau pâle ni se glisser dans sa combinaison. Prenant conscience de son environnement, elle actionna le mécanisme de son casque, une vision infrarouge venant aussitôt se substistuer à sa vue normale, le monde devenant une éternelle nuance de rouge.

    Elle repéra rapidement l'équipe Artemis en train de progresser en direction du coeur du complexe, à l'écart du chaos provoqué par le géant. L'homme, si l'on pouvait le qualifier ainsi, agissait à merveille comme diversion et permettait à l'équipe de s'infiltrer dans le bâtiment central tandis que l'attention de la majorité était tourné vers les flammes, les cris et le sang.

    La majorité, mais pas la totalité. Une lentille annexe alerta l'agent qu'un homme tournait son canon dans une direction différente que ses camarades, le soldat était proche d'elle, situé dans un mirador qui aurait dû être vide à l'heure actuelle...

    Progressant rapidement, elle fit le tour du camp, à l'abri du regard de la sentinelle. Quelques instants lui suffirent pour rejoindre la tour et actionner le mécanisme de son grappin, se hissant sans efforts au sein de la nacelle.

    "Bonsoir toi..."

    Son ton lascif attira l'attention du garde alors qu'il s'apprêtait à ouvrir le feu sur l'escouade Artemis, se retournant avec un hoquet de surprise il hésita un instant, l'instant de trop. Talon avait sélectionné Amélie à la base pour parvenir jusqu'à son époux, Gérard Lacroix, responsable des opérations d'Overwatch et grand survivant devant l'impossible. Une première mission qu'elle avait remplie à merveille avant d'être récupérée par l'organisation. Remarquant le potentiel de la jeune femme et surtout l'arme qu'elle pourrait être une fois parfaitement sous contrôle. Son corps engendrait la confusion et la luxure ainsi harnaché d'une tenue qui ne laissait que peu de place à l'imagination. Une arme qui ne pourrait pas servir à retourner un esprit capable de faire abstraction de leurs désirs, mais suffisamment adéquat pour instiller le doute, la pitié, l'espace d'un instant.

    Instant que Widowmaker avait appris à exploiter. Le soldat hésita un instant en la découvrant passant par dessus la rambarde du mirador. Son canon ne se tourna pas immédiatement en direction du danger qu'elle représentait. L'agent de Talon n'hésita pas, se propulsant en direction de l'homme, elle écarta le canon hésitant d'un coup du plat de la main, abandonnant son fusil en chemin pour se concentrer sur le corps à corps.

    La puissance du coup allié à la surprise suffit à désarmer le soldat, mais aussi à lui faire reprendre ses esprits. Il tenta de dégainer son couteau d'un geste vif, comprenant qu'il ne pourrait pas atteindre son fusil assez rapidement pour éviter le prochain coup, mais l'araignée était déjà sur lui. Brisant la distance entre eux, elle se colla à lui pour venir bloquer son bras d'une main, leurs souffles se mêlants un instant avant qu'elle ne glisse une jambe entre les siennes, crochetant sa cheville avant de le pousser.

    L'homme tint bon sur ses appuis, solidement entrainé malgré son origine, mais peina à se dépêtrer de l'étreinte de l'agent de la Griffe. Enlacés l'un à l'autre, gêné dans ses mouvements, son esprit surchargé par l'adrénaline, il repéra le mouvement, mais agit trop tard alors que Widowmaker profitait de leur proximitait pour passer derrière lui, enroulant un bras délicat autour de sa gorge.

    La réponse ne se fit pas attendre cette fois, bien entrainé, il enchaina les coups de coude en direction des côtés de l'araignée, cherchant à la faire lâcher prise alors que ses poumons commençaient à manquer d'air.

    Entrainée, formée, modifiée, mais néanmoins mortelle, l'agent ne pourrait en supporter longtemps avant de lâcher prise, à la place, une idée perça son esprit avec le tranchant d'une lame et éclaira ses lèvres d'un sourire froid.

    "Il est temps de monter au septième ciel mon beau..." Et sur ces mots, l'araignée et la mouche qu'elle tenait entre ses pattes basculèrent de la ballustrade.

    L'homme mit un instant à comprendre avant de crier, la femme ne cria pas, mais le lâcha. Ses bras desserrèrent leur emprise autour de sa nuque pour se tendre direction du toit, son grappin s'actionnant pour se propulser vers le haut. La prise de la griffe du grappin coincida avec le moment où l'agent récupéra sa proie entre ses cuisses, refusant de laisser filer le plaisir d'étouffer elle-même ce souffle de vie.

    Ils restèrent ainsi quelques instants, pendus dans le vide, le soldat seulement retenu par les membres arachnéens de la prédatrice, trésor défendu et mortel de la belle. Il remua un instant au bout de sa prise, s'agitant au long de la ligne comme un poisson hors de l'eau, ses mouvements faisant lentement remonté une vague douce de plaisir dans le corps refroidi de l'araignée, son coeur accélarant à chaque soubresaut alors que la vie s'écoulait, s'étiolait et finalement cessait entre ses longs membres graciles.

    Perdant aussitôt tout intérêt pour le pantin de chair, elle le laissa choir au sol, plusieurs mètres plus bas comme une poupée de chiffon et remonta sur le mirador, récupérant son arme et l'escouade Artemis en visu.

    " Le champ est libre pour vous Artemis."




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 ►Véritable nom :
Alasker


 ►Localisation :
Tu ne souhaites pas savoir


 ►Affiliation :
Talon


 ►Equipement :
Ce serait trop long

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Alasker Crudelis
Alasker Crudelis
Le nettoyeur
Ven 12 Avr - 9:45

"-Bien compris madame."
Le "madame" avait sonné comme le bredouillement timide d'un gosse amoureux de sa professeur. Artémis s'en était rendu compte au moment même où il avait difficilement articulé ce dernier mot...Et il n'avait pas été le seul. Derrière-lui, les trois gars étant restés avec lui avaient tout aussi bien perçus ce changement de ton. L'air mauvais, le sergent s'était attendu à une remarque acerbe de la part de ce fouteur de merde de Petersen...Mais rien.
Ça avait quelque chose de profondément rassurant, ce rien. Ça impliquait que ses hommes et lui partageaient le même sentiment : celui d'être perdus au milieu du terrain de jeu de deux dieux de la guerre.
Une détonation plus forte que les autres, provenant de l'Ouest du camp, agit comme un coup de fouet en le tirant de ses divagations inutiles. La mission. Toujours se concentrer sur la mission.
"-Je passe en premier avec Petersen. Vous nous couvrez."
Comme attendu, Petersen protesta.
"-Quoi, mais pourquoi je dois passer en pr...
-Parce que je viens de t'en donner l'ordre.
" Grinça-t-il méchamment, rasséréné par le simple fait de revenir à cette routine de mission simple : Ordonner, réprimander, agir.
En face, il y avait ce qui servait de route principale aux véhicules de la base...En réalité, ce n'était guère plus qu'un chemin de terre boueux, entretenue certes, mais au sol assez gras pour être visiblement glissant. L'escouade n'allait bénéficier d'aucuns couverts le temps de sa traversée. Une situation classique, ne nécessitant qu'une bonne organisation. Mais, vu la situation troublante dans laquelle ils se trouvaient tous, Artémis s'inquiétait un peu de la réactivité de ses hommes...
D'autant que la zone prenait de plus en plus l'apparence d'une sorte de purgatoire pour ennemis du Talon. Les flammes dévorant la partie Ouest de la base semblaient s'élever jusqu'aux nuages pour les dévorer et les cris que poussaient les malchanceux encore vivants n'avaient, pour tout dire, plus rien d'humains.
"-On dirait des cochons.
-Merci pour cette observation Petersen.
" Marmonna le sergent.
Mais ledit Petersen persévéra dans ses observations.
"-D'ailleurs, ça commence à sentir le cochon frit.
-Mer-ci-pour-cette-observation, Petersen.
" Répéta le sergent, plus fort. Puis il se tourna vers ses deux autres hommes. "Je sais que la situation est bizarre, mais on reste concentré. C'est une longue route et leurs gars doivent être désorganisés, donc il peut y'avoir des trainards partout. Ouvrez grand les yeux et abattez tout ce qui n'est pas nous, compris?"
Pierce, le regard plongé dans les flammes du coté Ouest, hocha timidement la tête.
"-Et tout ce qui n'est pas nous, ça les inclut, eux?
-Concentré, j'ai dis.
-Bien compris monsieur.
"
A moitié convaincu, le sergent de l'escouade se tourna vers Petersen, déjà en position, et lui tapa deux fois sur l'épaule pour enclencher le départ de la course. Départ qui se fit aussitôt, dans un silence radio on ne peut plus inquiétant. Ces gars ne proféraient pas de blagues, ne riaient pas et n'insultaient même pas leurs futures cibles. Ainsi, seuls les échos des cris des condamnés et les clapotis causés par leurs propres pas dans la boue demeuraient audibles, ce qui était bien loin de diminuer la pression morale, au contraire.
Un mouvement, sur la droite, à un peu moins de cinquante mètre, le long de la route. Un contact unique, sortant des ombres d'une jeep garée sur le bas-côté. Un hostile qui aurait déjà dû être à terre depuis quatre secondes et qu'il ne pouvait pas lui-même abattre sous peine de ralentir sa traversée. Un salopard qui braquait son flingue dans leurs directions en alignant tranquillement sa visée.
La tête de l'hostile éclata comme un fruit trop mûr. La détonation vint après, discrète parmi les explosions. Trop discrète. La traversée se termina dans un dérapage suivi d'un saut sur le bas-côté de la route. Artémis ne chercha même pas à savoir d'où pouvait bien provenir le tir. Il se contenta d'activer sa liaison COM.
"-Putain de merde Pierce, qu'est-ce que je viens de vous dire ?!"
Court silence.
"-Je l'avais pas vu !
-C'est bien ça qui dérange le sergent, tête de nœud.
" Gueula Petersen.
"-Qui l'a descendu? J'n'ai pas vu d'où venait le tir?!
-A ton avis.
" Souffla Artémis, bouillonnant de rage.
"-C'était elle?
-Un sacré tir, 'faut l'avouer. Y'avait que sa tête de visible. Mais je croyais qu'elle avait dit que le champ était libre?

-Il l'était, sauf qu'on a mit trop de temps pour traverser à cause des tes pleurnicheries !"
Le sergent secoua la tête en se retenant d'aller dans le sens de Petersen. Oui, un sacré tir. Couplé à la douloureuse humiliation de savoir que certains de ses hommes avaient craqués, durant un instant critique, sous la pression. Il allait y avoir des remplacements après cette mission.
Une autre voix s'ajouta à la conversation radio. Encore sous le choc, Artémis mit un peu plus de six secondes à reconnaître celle du caporal Naya, s'étant préalablement détaché de l'escouade pour suivre la progression du Nettoyeur.
"-Les mecs. Nom de dieu, les mecs ! "
Le sergent haussa un sourcil.
"-Un soucis caporal?
-Z'allez pas m'croire.
-Crachez le morceau.
"
Naya s'exécuta. Et, à l'entente dudit morceau, Jensen proféra une longue série de jurons.

***
A l'abri derrière un tas de sable à moitié effondré, le caporal retint un énième haut-le-coeur, le regard rivé sur la scène se déroulant à moins d'une quinzaine de mètre de sa position, au milieu d'un champ de flammes.
Les hostiles, désespérés, avaient attendu que le titan de métal ne cessant de les massacrer ait à recharger pour organiser une charge au corps à corps plutôt osée. Armés de lames énergétiques ou motorisées, une trentaine de cibles hostiles s'étaient aussitôt jetés sur le Nettoyeur en ignorant totalement ses deux accompagnateurs en retrait. Naya avait épaulé son fusil, aussitôt imité par Anat'.
Ils étaient bien vite revenus sur leurs décisions.
Alasker, face à cette charge, s'était contenté de rengainer son arme en la posant contre l'attache magnétique dans son dos. Son heaume s'était ouvert pour délivrer son faciès de cauchemar affichant un rictus de joie sauvage censé être un sourire. Et puis...Il avait reprit le massacre.
A main nue. Mais pas uniquement.
"-Il bouffe les gens, monsieur." Bredouilla Naya en sentant de nouveau la bile remonter. "Il les bouffe vivants !"
C'était vrai. Dans les mâchoires du géant, empalé sur les pieux trop aiguisés lui servant de dents, un pauvre type, sans jambes, hurlait pendant que son bourreau le mâchait en continuant d'écraser les derniers inconscients n'ayant pas encore fuit. A ses pieds, les morceaux épars d'une dizaine de corps humains sauvagement déchiquetés se vidaient dans la boue. La moitié étaient couvert d'une bave ne leur appartenant pas.
L'un d'eux, de sa main restante, trouva en lui assez d'énergie pour ramper jusqu'aux deux observateurs et poser l'un de ses doigts calcinés sur la botte de Naya. Le regard implorant, il bredouilla quelque chose d'absolument inintelligible puisqu'il s'étouffait avec son propre sang.
Anatoli lui éclata le crâne d'une balle de 12,7.
Et la détonation attira l'attention d'un monstre aux yeux taillés dans l'étoffe du néant.
Anatoli, sans hésiter, épaula de nouveau son arme pour la braquer sur la chose s'approchant désormais d'eux d'un pas pesant en ne proférant rien de plus que quelques feulements absolument inhumains. Naya ne prit même pas la peine d'imiter son collègue, conscient de l'inutilité du geste.
D'une voix se voulant dépourvue de toute intonation agressive ou implorante, le caporal récita :
"-Je suis le caporal Naya Artyr, escouade Artémis, affiliée au Talon. Nous sommes avec vous monsieur."
Anatoli recula de quelques pas lorsque la bête en fit un de plus. Les yeux rivés sur le sol dans une attitude soumise, le caporal, lui, se contenta de répéter :
"-Je suis le caporal Naya Artyr, escouade Artémis, affiliée au Talon. Nous sommes avec vous monsieur."
Dans un bruit humide répugnant, le géant avala une partie du torse mâchonné en laissant échapper le reste de sa gueule entrouverte, qui alla s'écraser juste sous les yeux du caporal.
"-Je suis le caporal Naya Artyr, escouade Artémis, affiliée au Talon ! Nous sommes avec vous, monsieur !" Tenta une dernière fois Naya, les larmes aux yeux.
Une voix grave, évoquant l'éruption d'un volcan, lui répondit.
"-Je t'ai entendu la première fois, fiston. Mais si ton gars continue de pointer son lance-pierre sur moi, il va te falloir des jours pour retrouver tout ses morceaux."
Il y avait de l'amusement dans cette voix.
"-Baisse ton arme, Anat'.
-Compris."
Il n'y avait pas la moindre crainte perceptible dans la voix de la première classe. Naya se jura de le respecter toujours, pour cela.
Le rire du géant au-dessus de lui le força à élever son regard dans sa direction. Le caporal le regretta aussitôt en découvrant, de près, cette gueule couverte de sang, toujours entrouverte, affichant un sourire trahissant folie sanguinaire et joie malsaine. Une langue au bout pointu, comme celle d'un lézard, s'extirpa de son refuge de chair pour s'étendre à l'extérieur jusqu'à pouvoir essuyer le mélange d'hémoglobine à moitié séchée et de cendre recouvrant l'œil droit du monstre.
"-Suivez-moi, mais ne me collez pas." Ordonna la bête en se détournant, une fois son nettoyage -tout relatif- achevé." Et surtout, ne fuyez pas. C'est trop tentant de poursuivre les fuyards."
Débarrassé de la vision de cauchemar qu'offrait le visage du Nettoyeur, Naya reprit ses esprits et la parole.
"-L'escouade Artémis approche du bâtiment cible. D'après le Sergent, deux minutes avant qu'ils n'entrent.
-Tu m'en diras tant."
Alasker décrocha son long fusil de l'attache magnétique dans son dos et entreprit de le recharger. Le caporal, désarçonné par cette réponse, risqua un coup d'œil en direction d'Anatoli qui y répondit en haussant simplement les épaules.
"-Je...Enfin... Qu'envisagez-vous de faire pour la suite?
-Je vais sans doute continuer de descendre des types jusqu'à ce qu'ils cessent de nous en envoyer. Tiens, d'ailleurs, rends-toi utile. Demande à la dame si elle ne pourrait pas dégotter des infos sur l'emplacement du salopard qui dirige cette base. Cette charge-ci, elle n'avait rien de naturelle. Ils sont trop ordonnés."
Naya manqua d'éclater de rire. "trop ordonnés"? Ils se faisaient massacrer par un unique type au détriment de leurs tourelles de sécurité, de leurs explosifs, de leurs flingues et de leurs lames énergétiques et ce foutu taré les trouvait "trop ordonnés"? Tellement grotesque.
"-Ils n'm'ont pas l'air très ordonnés, là, tout de suite." Observa Anatoli, très justement.
"-Ils avaient des charges à acides et des armes énergétiques. C'est ce qui endommage le plus mon armure."
Naya fronça les sourcils en détaillant ladite armure, dépourvue de la moindre bosse ou entaille.
"-Votre armure est endommagée?
-Jamais dis que j'leur avais donné le temps de les utiliser, fiston." Répondit Alasker, le sourire aux lèvres. "Mais le gars aux commandes fait des tests. Des sacrifices. Et donc il est pas incompétent. 'faut toujours descendre les officiers compétents. Dis-le à la dame. Mon communicateur fait encore n'importe quoi."
Anatoli et son caporal échangèrent un nouveau regard dubitatif pendant que le géant reprenait sa recherche de nouvelles cibles d'un pas pesant.
"-Tout de suite monsieur."




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Retour au pays - PV Widow/Alasker [scènes violentes]

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Overwatch : The Recall-