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 [Russie] Mad Marx - PV Carl / Effilia / L'Ombre

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Anastasia Velikaya
Anastasia Velikaya
Recrue
Mar 26 Juin - 4:28

Les deux mains serrées sur ma tasse de café, j’avançais à pas rapide à travers les rues de Moscou. L’hiver n’était pas encore là, mais il faisait comme souvent un froid de canard dans les rues de la capitale, et ça n’allait qu’empirer pendant les prochains mois. J’avais appris à vivre avec, comme tous les Moscovites, mais ça ne m’empêchait pas de pester contre la météo… Et d’allonger le pas en espérant tirer encore un peu de chaleur de ce petit gobelet. Dire que j’étais en France la semaine dernière, le temps était bien plus clément là-bas. Enfin, en général. Surtout quand on avait le temps de profiter en fait, ce qui n’était pas exactement mon cas : j’avais reçu un gros contrat, et je n’avais pas arrêté de courir dans tous les sens afin que tout soit prêt en temps et en heure. On m’avait assigné une équipe que je ne connaissais pas pour transporter un gros chargement à travers toute la Sibérie, ce qui voulait dire des risques d’attaques de la part des Omniacs… Et puisqu’on faisait appel à moi, le risque de voir les forces de l’ordre s’en mêler aussi, puisque le contenu de notre cargo était forcément illégal.
Je n’avais pas posé de questions quand j’avais reçu le coup de fil bien sûr, ça ne se faisait tout simplement pas… Enfin, outre les habituelles négociations sur mes honoraires. Et ça s’était plutôt bien passé en fait, c’était bien pour cela que j’avais accepté le boulot : la prime était alléchante… Et puis l’adrénaline aussi, bien sûr. Mais il ne faut pas le dire, au grand jamais.

Toujours était-il que, mon café toujours dans les mains, je m’approchais rapidement de la gare Leningrad. C’était un endroit bondé, donc un bon coin pour éviter les coups fourrés. De nombreux trains de voyageurs partaient d’ici, et nous serions raccordés à notre cargo un peu plus tard sur la voie, ce qui permettait d’éviter la plupart des soupçons. Il était toujours utile d’avoir des contacts dans l’administration, fut-elle ferroviaire. Un rapide coup d’œil à ma montre m’appris qu’il me restait une petite demi-heure avant le départ, ce qui me convenait parfaitement puisque je serais sur place d’ici une poignée de minutes dans le pire des cas. Ça me laisserait le temps de faire –succinctement- connaissance avec mon équipe du jour, et m’arranger avec eux afin de déterminer qui ferait quoi une fois sur les rails.
J’avais déjà rencontré un membre du groupe un peu plus tôt en réalité : une partie de la cargaison venait de Belgique, mise au point par un scientifique dont j’ignorais totalement l’identité. Encore une fois, pas de questions à poser : je devais transporter la cargaison, pas l’examiner. Toujours était-il que lors de mon escale en Belgique pour vérifier les préparatifs pour la première partie du voyage, j’avais rencontré ce que je supposais être le scientifique en question. Enfin, ça ou un de ses hommes de main, c’était difficile à dire quand on était pas à la tête de l’opération. La personne s’appelait Effilia, et outre son apparence un peu étrange, elle ne m’avait pas fait très forte impression. Discrète, presque timide en fait. Elle avait voulu régler mes préoccupations logistiques rapidement, et avec une efficacité tout à son honneur d’ailleurs, mais j’avais presque eu l’impression de m’être faite pousser vers la porte. Ce dont je me moquais éperdument : cette partie-là de la cargaison avait voyagé par des moyens absolument légaux, et ne posait donc aucun problème tant que personne n’allait chercher le pourquoi du comment… Et une ou deux pattes graissées s’étaient assurées que non, les douanes ne seraient pas prises de folie investigatrice au milieu du trajet.

Cette partie-là du chargement avait rejoint l’autre à Moscou, et je l’avais acheminée moi-même à Nijni-Novgorod, un peu plus loin sur le trajet, pour qu’on raccorde les wagons de marchandise là-bas. Tout s’était, encore une fois, déroulé sans accroc, et avec un peu de chance ça serait le cas jusqu’au bout du trajet. Enfin, bon, c’est peut-être un peu optimiste, donc disons jusqu’à notre entrée dans le no man’s land Sibérien. J’avais déjà traversé la Sibérie une paire de fois pour des contrats en tous genre, mais il est toujours difficile de retourner là où l’on a grandi et de constater que ça n’est plus qu’un désert de ruine laissé aux omniacs. Enfin, la grande croisade pour reconquérir ma terre d’enfance n’était pas pour aujourd’hui, ni pour demain d’ailleurs. J’écartais donc le sentimentalisme alors que l’imposant bâtiment de la gare Léningrad se profilait devant moi.
Je m’arrêtais sur le parvis avant de jeter un œil autour de mieux. Personne de véritablement remarquable. Tant mieux, ça voulait dire que, d’une part, mon équipe n’était pas constituée d’idiot, et d’autre part qu’il n’y aurait pas un abruti sorti de nulle part pour gêner le début de notre trajet. Enfin, ça c’était à première vue bien sûr, j’avais quand même assisté à une paire de situations étranges au cours de ma longue et fructueuse carrière de contrebandière. Je me dirigeais donc vers un coin un peu à l’écart avant de sortir un téléphone, composer un numéro et le coller contre mon oreille désensibilisée par le froid.


*Bruit de sonnerie. Une fois. Deux fois*

«-Allo ?
-Mikhaïl ? C’est Anya.
-Anya ? J’attendais ton appel. Vous êtes à l’heure ?
-Pour l’instant, oui. On devrait approcher de Nijni dans quoi… Deux heures ? Tout sera prêt d’ici là ?
-Bien sûr, tu me connais. Le chef de gare est le cousin d’un ami… Enfin, je te passe les détails. La marchandise est dans un wagon, prête à être embarquée dès que votre train entre en gare.
-Pas de questions des autorités ? Si je pouvais rester tranquille jusqu’à l’entrée en territoire omniac, ça serait aussi bien.
-Pas pour l’instant, mais tu sais comment ils sont. Surtout en ce moment : il paraît qu’un taré a fait passer un chargement de matos qui est tombé aux mains des robots. Ils sont sur les dents, surtout quand le chef risque sa tête.
-Hmmm. Bon à savoir. Et pour l’arrivée ? On a un moyen de transport prêt ?
-J’ai trouvé quelque chose. Commence à dater par contre, l’époque où la grande autoroute de Sibérie était encore ouverte.
-Ouh, une antiquité donc. Eh bien, si elle ne tombe pas en ruine d’ici notre arrivée, j’essaierais de la garder. Ils faisaient du sacré matos à l’époque.
-Il roule comme neuf aux dernières nouvelles, mais j’suis pas mécano. Et je l’ai acheté pour une bouchée de pain : ce genre de machine ne sert plus à rien depuis que la traversée est impossible.
-On verra ça. »

Je raccrochais le téléphone un petit peu rassurée. Mikhaïl ne m’avait jamais déçu depuis que j’avais fait sa connaissance, il y a une petite décennie. Bon, il coûtait une petite fortune, mais c’était le patron qui payait les charges. Et puis, le travail bien fait n’a pas de prix, surtout quand vous pariez votre vie dessus. Tenez, il m’a dit qu’il pensait que la machine était en bon état, mais la réalité c’est qu’il l’a faite examiner par trois mécanos différents pour s’assurer qu’elle ne tomberait pas en rade sous mes pieds. C’était son mode de fonctionnement et ça m’allait très bien : avoir un maniaque en back-office c’était le meilleur moyen de s’assurer que la mission ne déconnerait pas trop. Ou en tout cas, pas à cause des préparatifs… Une fois sur le terrain, c’était une autre question. Mais ça c’était mon job, et si le salaire de Mikhaïl était élevé, alors le mien était tout simplement astronomique. Enfin ne jouons pas à qui a la plus grosse, ça n’est ni le moment, ni l’endroit. En plus, il fait froid.
Je retournais donc sur le parvis d’un pas un peu moins rapide maintenant que la chaleur émise par le bâtiment réchauffait un peu mes os. Je tirais ensuite mon paquet de cigarette de ma poche avant d’en allumer une. La première bouffée de fumée se mêlait à la brume dégagée par mon haleine chaude dans la froide température des matins moscovites. C’était assez plaisant. Adossée à un pilier de l’entrée de la gare, je scrutais l’air de rien la foule qui se pressait autour de moi. Ah, un agent du ministère de l’intérieur. Puis deux. Puis trois. Mikhaïl ne déconnais pas quand il disait qu’ils étaient sur les crocs, j’en avais rarement vu autant en plein Moscou. Enfin, qu’ils fassent ce qui leur chante, mes papiers étaient en règle (en théorie), et tant qu’on restait sur le versant administratif, tout était bien huilé. Personne d’autre ne me sauta aux yeux de manière immédiate, aussi je finis rapidement ma cigarette (et mon café, dorénavant tiède) avant de pénétrer à l’intérieur de la gare. Gigantesque comme toujours. Très belle, aussi. Je haussais les épaules devant ce décor si familier avant de m’avancer plus avant dans le bâtiment.
Une petite sonnerie dans ma poche m’appris que  l’on voulait me contacter, ce qui signifiait sans doute que l’équipe attendait mon arrivée. Pas de retardataires. C’était bien. Je sortais un autre téléphone de mon pantalon avant de le coller contre mon oreille :


« -Oui ?
-Anastasia Velikaya ?
-Qui la demande ?
-Ne jouez pas à la plus fine, si j’ai ce numéro c’est que nous faisons affaire.
-Une explication valable. Qu’est-ce que vous voulez ?
-L’équipe est déjà sur place, ils vous attendent.
-Où ?
-Dehors, près de la fontaine.
-Hmmmmmmph.
-Quelque chose à y redire ? Rejoignez-les rapidement.
-Non, laissez tomber. J’y suis dans deux minutes.
-Ils vous indiqueront la marche à suivre pour le reste de la mission, je vous souhaite bon courage.
-Ils ne m’indiqueront rien du… »

La communication avait été coupée. Juste avant mes récriminations. Qui que la personne à l’autre bout du fil ait été, elle savait comment y faire pour éviter les objections intempestives… Ou les mises au point sur la chaîne de commandement au cours de l’opération. Un peu plus renfrognée, je faisais finalement demi-tour puisque la foutue fontaine était à l’extérieur du bâtiment dans lequel je venais de pénétrer. Je voyais la fontaine quelques instants plus tard, mais comment repérer mes équipiers au cœur de la foule… ? Ah non, laissez tomber les questions idiotes. Les deux types imposants aux côtés de la silhouette plus frêle d’Effilia, si je ne me trompe, répondaient à ma question. Quand je disais un peu plus tôt que mon équipe avait au moins fait l’effort de passer inaperçue… Eh bien en fait pas du tout. Les passants se retournaient en les voyants, à demi curieux et à demi effrayés. Voilà qui n’augurait rien de bon pour la suite. Enfin, surtout pour la partie « ne pas se mettre les forces de l’ordre à dos gratuitement ». Mais c’était trop tard, je suppose.
Je m’approchais finalement d’un pas assuré, détaillant mes équipiers. Grands, bien bâtis… Visiblement des combattants. L’un portait d’ailleurs un certain nombre de stigmates de combats passés sur le visage, ce qui lui donnait un air encore plus intimidant. J’aurais bien demandé pourquoi il n’avait pas demandé à la chirurgie de lui arranger ça, mais au vu de son apparence générale ça aurait été bien inutile. Même avec un visage de poupon son corps aurait transpiré la violence. Je ne détaille pas son voisin de gauche qui était finalement d’un style approchant bien que peut-être un peu plus malsain. Enfin je ne sais pas bien. J’avais vu des fous furieux dans ma vie, et j’avais même travaillés avec certains d’entre eux, mais le flegme apparent de ceux-là n’était pas loin d’être une première. A côté de ces deux monstres, appelons les ainsi, Effilia faisait bien pâle figure. Je remarquais d’ailleurs une mallette à la main du second, dont le contenu était absolument transparent compte tenu des circonstances.
Essayant de dépasser un petit peu ma stupéfaction (et ma consternation) face à ces bêtes de foire, je prenais finalement la parole en me positionnant face à eux du haut de mon petit mètre 70 :


« -Je suis votre conductrice pour cette mission. Je m’appelle Anastasia, mais tout le monde m’appelle Anya. Heureuse de travailler avec vous… je suppose. »
Je désignais la mallette d’un geste de la tête :
« -J’imagine que c’est vos armes ? Donnez les moi, il va falloir que je m’arrange avec la sécurité sans quoi vous serez arrêtés avant même d’avoir posé un pied dans le train. »




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Edward / Effilia
Edward / Effilia
Recrue
Mer 4 Juil - 15:38

Effilia ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine ... Frustration. Ce n'était pas dû à l'ample manteau, doublé de fourrure et couvrant presque entièrement sa silhouette, dont elle avait dû se vêtir. Le reste de sa tenue - un pantalon militaire large, et des bottes dont l'intérieur était fourré / accommodé pour pouvoir contenir ses pieds sans flotter de partout - ne posait pas plus problème. Et la projection holographique devant son faciès qui la faisait passer pour « humaine » ne l'incommodait pas le moins du monde : au contraire, c'était même assez plaisant d'être pour une fois . ignorée. L'omniaque, qui attirait généralement les regards à cause de sa différence, n'était ici et aujourd'hui qu'un individu parmi les autres . Et c'était plaisant. Mais ça ne l'empêchait pas d'être frustrée. Car elle savait que, si son créateur était originaire de la sibérie vers laquelle ils retournaient sous peu, il n'en avait pas moins passé une partie notable de sa vie à Moscou, il y avait de cela plusieurs années . Et pourtant, elle était parfaitement incapable de déterminer s'il était oui ou non nostalgique de l'endroit.

J'ai du mal à croire que les gens puissent vivre dans la région, avec une température pareille .
L'été, la zone se réchauffe. Il n'est pas « anormal » d'arriver à des températures proches des 40°C.
Je sais, mais tout de même .Et l'ambiance n'est pas des plus joyeuses .
Ce pays est en guerre. Le rendez-vous n'est que dans quelques minutes, mieux vaut bouger.


Retenant un soupire accompagné d'un « tu n'es pas fun » pourtant parfaitement mérité, la jeune androïde se décolla de la paroi, et enfonça légèrement sa tête entre ses épaules pour faire mine de se protéger du froid. « être humain, ce n'est pas qu'une apparence », lui avait souvent dit Ed', « la gestuelle, les mimiques et ce genre de choses peuvent être déterminantes aussi. N'oublie pas de regarder les voitures qui approchent même si tu les entends et sais que tu n'es pas sur leur route, ou de vérifier ta montre, même si tu n'en portes pas : les gestes du quotidien te camoufleront mieux que n'importe quoi d'autre. » Elle ne pouvait qu'être d'accord ... Mais de toute façon, elle n'avait pas beaucoup de mal à avancer de façon pressée, et légèrement raide, tirant derrière elle une valise de voyage au design particulier. Et pour cause : la poignée était constituée des manches de ses deux haches, dont les têtes détachées étaient dans la valise. Le reste du contenu ? Des lames de jet, des câbles pour remplacer ceux qu'elle avait dans les avant-bras, si un accident se produisait, quelques composants de rechange, un certain nombre de doses d'un gel chargé d'énergie. Elle ne pensait pas tomber « à cours de jus » avant un certain nombre de dizaines d'heures, mais la valeur de base pouvait être réduite assez aisément par les efforts qu'il allait falloir faire, s'il y avait de l'action . Et la chose semblait quasi inévitable, pour être honnête. Soupirant un « pardon » dans un russe parfait alors qu'elle coupait involontairement le passage à un jeune couple qui ne regardait pas où ils allaient, l'androïde s'arrêta devant la gare Leningrad, observant le bâtiment de bas en haut. Peut-être était-ce par habitude, ou préférences personnelles, tout simplement ... Mais quitte à aimer de vieux bâtiment, elle préférait les vieilles usines, ce genre de choses. Les anciennes structures, simples et utilitaires, lui donnaient toujours un sentiment rassurant ...

Quelque chose d'autre attira son attention cependant, et cette fois, ça n'avait rien à avoir avec sa couverture de touriste. Un individu approchait. Un individu dont Edward, de par ses contacts avec le commanditaire de la mission, connaissait l'apparence et le visage ... Un mercenaire qu'on avait engagé, avec son équipe, pour protéger le convoi. Sa présence, sur le plan le plus théorique, rendait celle d'Effilia des plus facultatives, mais le jeune russe n'avait d'une part pas confiance, et pas envie qu'on subtilise son boulot, et d'autre part, la gynoïde avait insisté ... Il ne servait plus à rien de réfléchir à cela désormais ceci dit : elle avait déjà fait le voyage de la Belgique à l'ouest de la Russie, elle n'allait pas s'arrêter là. Se rapprochant, d'elle-même, du type aux longs cheveux noirs avec lequel elle passerait vraisemblablement les prochains jours, elle remarqua qu'elle n'était pas la seule à l'avoir remarqué et à vouloir l'aborder : un autre homme, dont le visage ravagé transpirait son passé douteux, s'approchait également ... Si bien que les trois se retrouvèrent pratiquement en même temps. N'ayant pas particulièrement donné une grande longueur à ses jambes pour le moment, Effi ne put s'empêcher de se sentir un peu menue, malgré le manteau et la chapka qu'elle portait.

Bonjour. Vous devez être monsieur Sorince, je présume. Et vous, L'ombre, notre commanditaire. Effilia, enchantée. Je suis l'associée de Mr. Hordika, chargée de surveiller et d'acheminer sa partie de la cargaison. C'était clair et net : elle n'aimait définitivement pas lorsqu'Edward prenait la parole via sa propre gorge sans la prévenir au préalable. Non pas qu'elle eut été sur le point de dire quelque chose, mais ... Ceci dit, elle ne contrôla pas non plus vraiment sa main lorsqu'elle la leva, et la tendit pour offrir des poignées de mains gantées aux deux individus. Elle espérait juste que la forme quelque peu atypique de sa main, comportant deux pouces opposés, ne les surprendrait pas trop.Nous avons encore peut-être une vingtaine de minutes devant nous avant le départ, mais je constate qu'il manque du monde ... Vous étiez tous les deux supposés venir avec vos équipes, n'est-ce pas ?

Pendant qu'Edward écoutait - probablement, elle n'était pas dans sa tête à lui, elle - la jeune androïde cherchait à se remettre en mémoire le contexte : elle était présente en tant que « mercenaire », pour transporter un colis fabriqué par Ed' (ou du moins en partie), pour le compte de l'individu à la cicatrice. L'autre homme était là en tant que porte fusil. Un des plus efficace, ou en tout cas connus, du marché. Côté extra-légal. Elle savait parfaitement qu'elle était loin de réaliser cette opération « seule » avec ces types-là, mais elle ne se sentait tout de même pas rassurée. Il s'agissait de tueurs. Confirmés. Elle n'avait aucun doute sur le sujet . Mais Edward, lui, gardait son calme. Comme ... comme toujours, à vrai dire. Et pas uniquement parce qu'il n'était pas physiquement présent, elle le savait très bien. Elle savait qu'il l'accompagnerait du début à la fin ... Mais elle ne savait pas dans quelle mesure la chose la rassurait. Heureusement, quelque chose, ou plutôt quelqu'un, vint la sortir de ses pensées : une voix féminine, et familière. Pivotant, Effilia eut un petit sourire en reconnaissant Anastasia, qu'elle laissa s'introduire avant de répondre à sa remarque.

Bonjour Anya. Pour ma valise, pas de soucis . Elle est conçue pour passer les contrôles de sécurité et même les scanners sans problèmes, tant qu'ils ne cherchent pas à l'ouvrir à coup de couteau. Et pour ma partie de la cargaison, elle est déjà arrivée à Nijni-Novgorod hier soir, elle patiente bien sagement avec le reste. Par contre, il ne reste que 17 minutes avant le départ . Je pense qu'il serait bien de se mettre en route, si on ne veut pas avoir à se presser une fois à l'intérieur.
J'ai un peu modifié une alerte mineure à l'autre bout de la ville, pour laquelle beaucoup de policiers ont été appelés à cause d'une « erreur informatique ». Vous ne devriez pas trop avoir de problèmes avec les autorités avant le départ.
C'est rassurant pour « après » le départ, du coup.


L'androïde coupa sa communication avec un sourire, jouant un peu distraitement avec la poignée de sa petite valise. Affectant de remettre en place une des mèches de cheveux couleur aubergine que lui générait l'hologramme de son autre main gantée, elle se mit en route en même temps que le groupe ... Elle n'avait peut-être pas besoin de s'en faire tant que ça, l'un dans l'autre.





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 ►Véritable nom :
Darion Crowley


 ►Localisation :
inconnue


 ►Affiliation :
Ordre du Crépuscule


 ►Equipement :
Armure de l'Ombre, Œil gauche du Pénitent, Dernière Morsure, Miséricorde

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L'Ombre
L'Ombre
Seigneur du Crépuscule
Dim 23 Sep - 16:25

Assis silencieusement, l'Ombre observait les nombreux passant qui allaient et venaient depuis la gare. Le froid mordant de la Russie balayait son visage marqué, lui arrachant un sourire malgré lui. Cela faisait une éternité qu'il n'était pas venu dans ce pays, qu'il n'avait pas parlé le russe convenablement. Les sables du temps s'écoulaient à une vitesse folle et il peinait à se remémorer la dernière fois où la police locale l'avait traqué. Son oreillette grésilla alors, le tirant de ses pensées nostalgiques.

- Seigneur. La cabale est en place et prête. Vous êtes certain de ne pas vouloir être accompagné de suite? Sans vos armes?
- Veillez simplement sur ce que je vous ai demandé. Je préfère rencontrer nos nouveaux amis pour le moment. Et puis, je suis certain que vu la somme que je verse à ces contractants, ma sécurité ne risque pas vraiment d'être compromise.
- Nous ferons selon votre volonté, Seigneur.

Les membres de l'Ordre étaient nerveux, Darion le savait pertinemment. Le culte avait commandé des pièces de nombreuses fois, des armes bien plus encore. Mais jamais l'Ombre elle même n'avait souhaité intervenir en personne. Certains questionnaient l'importance de l'objet face au risque que cela représentait vis à vis des contractants. Mais au final, et depuis les événements du Népal, l'Ordre n'avait plus réellement de raisons de se terrer. L'heure était à l'action, mais pas à l'imprudence cependant. Le convoi pour lequel ils avaient mandé les mercenaires ne devait pas se rendre directement au QG de l'Ordre du Crépuscule, mais à l'une de ses caches. Depuis cette dernière, la secte pourrait acheminé via ses aéronefs le convoi jusqu'à destination. Darion n'avait pas été avare au niveau des dépenses cependant. Qu'il s'agisse du concepteur de l'objet à convoiter, de celle qui serait chargée de les acheminer, ou du mercenaire, tous avaient donné un prix très haut. Mais rien qu'il ne pouvait s'offrir. D'autant que la qualité se payait. Il ne s'agissait pas là d'une simple bande de Junkers sous poudre d'or.

- Excusez-moi monsieur, auriez-vous un peu d'argent?

Tournant la tête, l'Ombre observa l'origine de ces mots en russe. Un homme, probablement tout aussi âgé que lui, tenait une tasse fissurée d'une main gantée tremblante. Ses habits pleins de crasse laissaient transparaître sa pauvreté, et sa barbe grossière son manque d'hygiène. Il était parfaitement pitoyable. Une légère lueur attira l’œil du Seigneur du crépuscule. Une médaille accrochée sur la poitrine du mendiant, un vestige de la première guerre contre les omniacs. Le pauvret avait surement tout perdu à son retour des combats, dépensant son argent dans l'alcool pour oublier. Ou bien trouvant un foyer vide à son retour. Peu importait en vérité, et l'Ombre elle même n'avait que faire du destin de cet homme. Pourtant, Darion sorti un billet qu'il tendit au SDF, qui le dévisageait d'un oeil crédule et étonné.

- Da. Prenez cet argent et allez à l’hôtel afin de dormir convenablement et de bien manger.

Des larmes semblèrent apparaître dans les yeux du mendiant, qui pris le billet en remerciant plusieurs fois Darion. Un sourire barra le visage de l'Ombre alors que l'homme s'éloignait. Plusieurs passants, témoins de la scène, avaient affiché un regard attendrit à l'Ombre et au mendiant. Certains avaient même laisser un sourire se dessiner sur leurs lèvres. Les gens étaient tous des idiots. Quelques minutes auparavant, les rares à fixer son visage semblaient inquiets, presque effrayés par son air menaçant. Et maintenant qu'il avait donné un bout de tissu monétisé à un inconnu, ils lui donnaient le bon dieu sans confession. Une forme attira alors le regard du seigneur crépusculaire. Le mercenaire. Darion l'avait contacté il y avait quelques jours, juste après avoir conclu le marché avec le fabriquant de leur convoi. Naturellement, l'Ombre n'avait pas été celui qui avait effectué le premier contact. C'était Orye qui s'en était chargé, et ce qu'elle avait transmis comme information au dirigeant de l'Ordre avait encore plus éveillé son intérêt.
Se levant donc, Darion se dirigea d'un pas calme et assuré vers la fontaine, ordonnant à la Cabale de transmettre le lieu de rendez-vous aux autres. Une silhouette, matelassée par diverses couches de protections hivernales se dessina dans le coin de l’œil de l'Ombre. La forme s'était approchée en même temps que le mercenaire de la fontaine. Elle n'était pas celle qui devrait les conduire à bon port, mais elle faisait partie de leur nouvelle "équipe". Lorsqu'elle prit la parole, puis tandis sa main gantée à l'Ombre, ce dernier la serra dans un sourire amusé. Elle était robotique. C'était visible et facile à sentir, surtout pour lui. Puis il écouta la dernière arrivée, leur chauffeur. Sa remarque sur la police l'amusa quelque peu, il aurait été intéressé de voir les forces de l'ordre essayer. Même si le but de leur mission n'était pas de s'attirer les foudres des locaux.

- Ravi de vous rencontrer Anya, on m'a dit que vous étiez la meilleure dans votre domaine. De même, Effilia. Mr Sorince, j'ai hâte de vous voir à l'oeuvre. Même si pour le bien de la mission il faudrait que vous n'ayez pas à nous montrer vos talents, je suis certain d'apprécier ces derniers. Quand à la police... Je suis certain que miss Anya saura nous éviter pareille rencontre.

Son regard se posa sur la gare.

- Effilia a raison cependant, peut-être devrions nous nous mettre en route? Le froid ne me dérange pas particulièrement, mais j'aimerais grandement commencer notre voyage.




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Carl Sorince
Carl Sorince
Recrue
Lun 24 Sep - 10:22

Darius frotta ses mains gantées l'une contre l'autre, les yeux rivées sur la porte d'entrée de l'immeuble miteux devant lequel il poireautait depuis dix bonnes minutes. Sur sa gauche, deux piliers de bar, moustachus et trop gras, le fixaient d'un oeil soupçonneux depuis la "terrasse" –une table et deux pauvres chaises en fer posées sur le trottoir- d'un bar venant d'ouvrir. Le vieux mercenaire se força à ignorer les blagues qu'ils faisaient à son sujet tout en maudissant celles et ceux responsables de son attente.
"-Foutus gosses." Gronda-t-il en écrasant une fois de plus le vieux bouton de sonnette de l'appartement.
Pas de réponses. Darius planta de nouveau ses deux mains dans les poches de son manteau en pestant. Et puis, finalement, un miracle se produisit : La porte s'ouvrit à la volée, claqua contre le mur, pour libérer un géant aux sourcils froncés, l'air agacé, portant sur son dos un énorme sac d'où dépassaient plusieurs bouts de ferrailles plutôt pointus.
Les rires provenant de la terrasse cessèrent aussitôt.
"-Désolé papy. Ils sont chiants là-haut." Cracha le géant en tendant l'une de ses énormes paluches en direction dudit papy.
Darius serra la main que lui tendait Joshua sans attendre.
"-Ouai, je sais. C'est pas toi que je vais blâmer. Comment ça va?
-Mal dormi. Mal au dos. Tête dans le cul. Ces saletés de lits russes, ils sont moins confortables qu'une paillasse militaire. Pas étonnant que les habitants de ce tas de glace tirent tous une tronche de six pieds de longs."
Darius haussa les épaules et sourit.
"-Ouai. Y'a qu'Alexey pour trouver le coin sympa.
-C'est dans l'sang. Les racines, tout ça. Il est où?
-Dans la bagnole. Il déjeune.
-Ah."
Court silence. Le grand mercenaire passa son pouce le long de la bretelle gauche de son sac tout en fouillant, de sa main libre, la poche trouée de son treillis militaire. Il en retira un paquet de cigarettes à moitié vide après plusieurs secondes de recherche. Un nouvel arrivant passa la porte d'entrée pour se planter à ses cotés et demander en souriant :
"-T'as une clope à m'dépanner?"
Joshua grommela et jeta le paquet de cigarette sur son jeune comparse. Darius fusilla ce dernier du regard.
"-Mike, Mike, Mike...T'as pas l'impression d'avoir raté le réveil?
-Bah nan, puisque je suis là." Affirma l'autre en coinçant une cigarette entre ses dents trop blanches et bien trop aiguisées. Lui aussi, il portait un sac. Plus petit mais pourtant nettement moins discret. Principalement parce que le canon d'un fusil d'assaut en dépassait. Ca, combiné à sa gueule de rat trop fier et à la cible tatouée à l'arrière de son crâne chauve, ça le rendait plus visible qu'un foutu sapin de Noël.
Maintenant, les deux pochetrons sur la terrasse ne parlaient même plus entres-eux.
Joshua fixa les nuages noirs, annonciateurs de pluie ou même d'orage, qui flottaient au-dessus d'eux, puis redescendit son regard jusqu'à son jeune collègue.
"-Les lunettes de soleil, avec ce temps, je ne suis pas sûr que ce soit obligatoire.
-Mais si.
-Arrange ton sac, le canon de ton flingue dépasse.
-Bordel."
Mike jeta son sac par terre pour l'ouvrir et en extirper un fusil d'assaut. Le visage de Darius se teinta de rouge. Joshua se rapprocha du jeune con pour faire écran de son corps, au cas où quelques regards indiscrets viendraient se poser par ici.
"-Nom de dieu Mike, on est en milieu civil.
-Ca va, je le démonte juste pour que ça rentre.
-Dépêches-toi." Siffla entre ses dents le vieux mercenaire.
"-Y'a pas l'feu.
-Si. On est déjà en retard. Et Mila n'est même pas encore là.
-Mais t'en fais pas, je suis sûr que le boss s'en cogne. Les employeurs n'sont jamais à l'heure de toutes façons."

"-Vous étiez tous les deux supposés venir avec vos équipes, n'est-ce pas ?"
Ca, c'était pas mal. Quatre secondes de discute avec l'une de ses nouvelles collègues, et Carl avait déjà envie de la découper pour voir si elle était aussi capable de le mettre dans l'embarras avec l'intérieur de son corps à l'extérieur. Enfin, la p'tite dame n'était pas vraiment responsable, à vrai dire. Ceux qui l'étaient, hé bien...Ils devaient encore être en train de se chamailler loin du point de rendez-vous. Ou alors, ils étaient coincés dans les embouteillages. C'était toujours la même chose, lorsque l'équipe était séparée et que Darius n'était pas dans la chambre d'à coté pour faire son numéro de "pépé-sévère-mais-toujours-à-l'heure". Personne ne se réveillait...Enfin...Plus personne. Depuis que Mendoza avait passé l'arme à gauche. Dans d'autres circonstances, Le Père  des Sanglots aurait fait subir d'humiliantes remontrances aux retardataires mais...Pas maintenant. Ils étaient toujours, tous, en train de digérer la chose. Chacun à leurs manières. Arriver en retard, c'était une façon de rendre hommage au disparu. Une façon de plus de signifier son absence. Un peu comme lorsque Mila avait creusé, à la machette, les initiales du défunt sur le torse de ce salopard de la griffe, la semaine dernière avant de le crucifier sur la porte de l'hôtel douteux où ils l'avaient dénichés. Mais...En moins agressif.
Ca avait presque quelque chose de réconfortant, en fait. Même si ça restait gênant.
Le vieillard balafré qui devait être "Le type étrange" dont lui avait parlé Slick vint à son secours en prenant la parole avant que Carl n'ait à justifier l'absence de ces gars, action qui lui attribua aussitôt une sympathie toute relative de la part du Père des Sanglots. Il haussa les épaules juste après qu'on ait prononcé son nom et salué ses potentielles performances au combat et cracha quelques banalités sans intérêts, pour faire bonne figure. Lorsque leur conductrice débarqua, les présentations reprirent et personne, cette fois, ne fit mention d'une absence de personnel. On lui demanda simplement ses armes.
Ce qui, à vrai dire, revenait un peu au même.
"-Mes flingues sont avec mes gars. Ils devraient arriver d'un instant à l'autre et...A ce propos...Je pense pas qu'avec vos ptits bras, vous n'souhaitiez porter personnellement notre barda."
Dans un merveilleux à-propos, Carl remarqua une tête dépassant de la foule proche de la gare. Une grosse tête, aux yeux cernés et aux sourcils froncés. Il lui fit signe. Le grand type l'aperçut et se dirigea dans sa direction. Quelques instants plus tard, La sanglot s'extirpait du reste de la populace pour se planter devant leur chef. Les cinq mercenaires jetèrent à leurs pieds, devant eux, leurs paquetages plus ou moins rembourrés en saluant de manière plus ou moins réglementaire le reste du groupe. Un coup de vent particulièrement froid traversa les environs et Carl en vint presque à regretter de n'avoir prit qu'un t-shirt gris-décoloré et un vieux Jean déformé pour faire le "civil". S'ensuivit un court silence, durant lequel leur mignonne petite pilote toisa d'un air particulièrement blasé la bande de joyeux lurons, et qui prit fin lorsque Carl s'éclaircit la gorge.
"-Messieurs dames, je vous présente, de gauche à droite : Mila, Mike, Joshua, Darius et Alexey. Deux autres de mes gars nous rejoindront à la prochaine étape, pour des raisons évidentes de discrétion. Les gars, accompagnez la dame trop sérieuse, elle veut faire passer notre matos "discrètement"."




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Anastasia Velikaya
Anastasia Velikaya
Recrue
Lun 8 Oct - 2:08

Combien de temps pour briser des espoirs ? Environ 5 secondes. J’avais, visiblement stupidement, espéré que le groupe que je devais me charger de transporter aurait fait l’effort de passer inaperçu. Vous savez, des vêtements de civil, une vague touche de maquillage pour couvrir les cicatrices les plus apparentes, et pas d’armes visibles par le plus grand nombre. Et j’avais finalement obtenu l’exact inverse.
Bon, je ne parlerais pas d’Effilia, qui était la seule à l’air « normal », moi excepté, mais les autres… Le commanditaire, ou son envoyé, était d’une apparence inquiétante qui aurait justifié une fouille en règle de la part des forces de l’ordre si elles l’avaient seulement aperçu. Et pour les mercenaires... Eh bien, je ne vais pas m’amuser à les décrire, si ce n’est pour dire qu’ils avaient assez précisément l’apparence que l’on attend de personnes exerçant leur profession. Peut-être un peu plus malsains, pensais-je également après avoir aperçu les dents taillées en pointe de l’un d’entre eux. Encore fois, un coup à attirer l’attention de la sécurité sitôt qu’ils auraient pénétré dans la gare. Et leurs sacs… Bien que le contenu ne fût pas visible, je devinais aisément ce qui se trouvait à l’intérieur, ce qui était logique compte tenu de leur rôle aujourd’hui. Ce qui l’était moins, c’était de l’afficher avec une telle confiance.

Enfin, ça n’avait pas d’importance, le personnel de la gare m’était… Sympathique. Monter dans le train ne serait pas un souci, et je doutais que nous rencontrions le moindre problème avec l’équipage de celui-ci. Toutefois, si des extérieurs décidaient de nous chercher des poux, le caractère légalement douteux de notre expédition serait rapidement exposé au grand jour. Et avec l’histoire du convoi capturé par les omniacs… Eh bien il ne restait plus qu’à prier que les forces de l’ordre ne soient pas trop regardantes.
Il fallait toutefois se mettre en route maintenant, le train ne tarderait pas à quitter la gare, et il nous fallait être dedans. Pas de raison de traîner, aussi je prenais la parole une fois que les formalités d’usage (ou ce qui en tenait lieu pour ce groupe) furent échangées :


« -Il nous faut embarquer dans le train maintenant, nous discuterons davantage une fois à bord. Effilia, tu ne seras pas suspectée, donc je te laisse trouver le quai et le wagon seule. Les autres… Eh bien, ceux qui transportent des armes, suivez-moi, il faut qu’on esquive la sécurité. Ceux qui n’en ont pas sur eux peuvent suivre Effilia, si tant est qu’un seul d’entre vous n’ai pas apporté son arsenal perso. On se retrouve dans le train lui-même. »

J’avais dit tout cela sur un ton suffisamment bas pour que les passants ne surprennent pas notre discussion, mais tout le monde devait m’avoir entendu. J’avais apporté des oreillettes pour communiquer une fois la mission lancée, mais je les distribuerais dans le train, c’était plus sûr. Toujours était-il que je faisais signe au groupe de se mettre en route, et en particulier aux mercenaires de me suivre. Il fallait éviter l’entrée « officielle » de la gare pour ne pas être soumis aux procédures de sécurité habituelles, mais j’avais mes propres entrées.
Laissant sur place ceux qui ne présentaient pas de risque de faire foirer la mission à cause de leur équipement, je m’élançais d’un pas rapide vers le côté de la gare, où une espèce de petit corps de garde se trouvait. J’avais prévu qu’à cette heure-ci, un contact s’y trouverait. Il nous ferait passer incognito, avec tout le matériel dont nous avions besoin pour la suite, et nous pourrions alors grimper dans le train sans le moindre problème. Un coup d’œil vers l’arrière avant d’entrer dans le bâtiment pour m’assurer que tout le monde était bien là, et je poussais la porte avant de pénétrer dans l’atmosphère sensiblement plus chaude de la salle de repos des agents de sécurité de la gare.
Une paire d’yeux vaguement surpris se levèrent vers moi, visiblement curieux des raisons de ma présence ici, mais mon contact était également dans la salle. Je m’avançais rapidement vers lui avant de prendre la parole en Russe :


« -Ivan ! Heureuse de te voir ! Je savais que tu travaillais ici alors j’ai décidé de te rendre une petite visite avant de grimper dans mon train ! J’ai une paire d’amis avec moi, ça n’est pas un souci n’est-ce pas ?
-Bien sûr que non, tes amis sont mes amis bien sûr. »
Il se retourna vers ses collègues pour me présenter :
« -Désolé pour le dérangement, voici Katrina. C’est ma cousine, elle vient d’Odessa ! Je prends ma pause maintenant pour discuter un peu, je reviens dans dix minutes. »

L’explication était suffisamment valable pour que les autres n’y prêtent pas plus d’attention que ça. Bien sûr, les hommes inquiétants qui me suivaient faisaient se soulever quelques sourcils, mais une bonne moitié du personnel de la gare profitait de sa position pour accorder des passe-droits, alors qui étaient-ils pour juger ? Ils retournèrent bien vite à leurs activités respectives tandis qu’Ivan et moi continuions dans le couloir qui menait aux quais proprement dits. Nous discutions de choses triviales tout en marchant, suivis par le reste du groupe. J’en profitais pour glisser discrètement une liasse de billets dans la poche de mon contact, qui me retourna un sourire de circonstance… Je n’avais pas souvent besoin de ses services, mais Ivan était parfois utile, et nous avions une plutôt bonne relation d’affaires jusqu’ici.
Accompagnés par un homme portant l’uniforme des employés jusqu’au train, personne ne pensa à arrêter notre groupe quelque peu… Hétéroclite. Notre guide fut suffisamment sympathique pour nous mener jusqu’au wagon dans lequel nos places étaient réservées. Enfin, il faut dire que j’avais réservé l’ensemble du wagon pour notre petit groupe, ce qui éviterait que des oreilles baladeuses n’entendent ce qui allait se dire par la suite. Avec un dernier signe d’au revoir à l’attention d’Ivan, je grimpais dans le train suivi par le reste du groupe. Vide, comme prévu, à l’exception de ceux qui étaient suffisamment malins pour ne pas transporter d’armes directement sur eux… Ou disposant d’un camouflage suffisant pour ne prendre aucun risque.

Je m’approchais donc rapidement du centre du wagon où je comptais m’asseoir avec les autres. L’intérieur était plutôt luxueux, mais nous étions en première après tout. Je me laissais finalement tomber dans un fauteuil avec un certain soulagement. Maintenant que nous étions dans le train, les chances que les choses tournent au vinaigre étaient bien plus limitées. D’un signe de main rapide, je lançais :


« -Posez votre équipement où vous le souhaitez, le wagon est à nous, et je doute qu’on nous pose trop de questions. Les gens ont peur de la Mafia par ici et… Eh bien je suppose que vous pouvez tenir le rôle le temps du voyage. »

Tout le monde prit tranquillement sa place. La première partie de notre voyage était prévue pour être assez tranquille après tout, surtout quand on la comparaît à la traversée de la Sibérie qui nous attendait par la suite. Je sortais donc, avec mon flegme habituel, un paquet de cigarette de ma poche avant de m’en coincer une entre les lèvres et de l’allumer d’un geste pétri d’habitudes. La première bouchée était la meilleure, comme toujours.
Un coup d’œil aux alentours m’appris que tout le monde prenait ses aises. En apparence tout au moins, puisque je remarquais également que les mercenaires, s’ils s’étaient installés à proximité, s’était placés de façon à garder les deux portes du wagon dans leur champs de vision à tout instant. Une précaution de base, mais j’étais rassurée qu’ils montrent ne serait-ce qu’un peu d’expérience. J’avais entendu des rumeurs sur eux, qui faisaient états de faits d’armes quelques peu… Particuliers, mais j’avais pour habitude de ne me fier qu’à mes propres yeux quand il s’agissait de collègues.

Quelques minutes après que tout le monde ait trouvé sa place, le train s’ébranla finalement. Rapidement, la gare de Leningrad ne fut plus qu’une masse floue dans le lointain alors que nous nous dirigions vers les faubourgs de Moscou, puis la campagne environnante. J’aimais les paysages Russe, et l’automne les sublimait. Pas encore de neige, bien sûr, ça ne viendrait que d’ici quelques semaines, mais les teintes orangées de la saison drapaient tout dans un aura particulier. Je me laissais donc aller à contempler la campagne environnante pendant plusieurs minutes, n’accordant qu’une oreille distraite à mes compagnons. Il allait falloir tuer le temps quoiqu’il en soit, nous n’arriverions à notre destination que dans plusieurs heures.
Finalement, abandonnant ma contemplation, je fouillais rapidement dans mon sac à dos pour en sortir une oreillette par personne, que je déposais sur la table devant moi. Je prenais ensuite la parole, pour m’assurer que nous étions tous sur la même longueur d’onde… Et les mettre à jour sur quelques points :


« -Bon, nous devrions arriver d’ici environ six heures à notre destination. Avant cela, d’ici environ deux heures si tout va bien, nous ferons un arrêt par Nijni-Novgorod, où le restant de la cargaison sera raccroché à la queue de ce train. Tout est prévu, aussi vous n’avez rien à faire jusqu’à l’arrivée.
Une fois là-bas, les wagons seront décrochés du train et amenés sur une voie de déchargement. Les containers seront traités comme des marchandises classiques, et nous en prendront livraison une fois que j’aurais récupéré notre moyen de transport suivant, qui nous attend sur place.
Après ça, la traversée de la Sibérie. Je suppose que je n’ai pas besoin de vous dire les risques que vous courrez pendant celle-ci. Si nous ne rencontrons pas de problèmes majeurs, alors les derniers jours de trajet seront relativement tranquilles, jusqu’à ce que nous arrivions au point de rendez-vous.
»

Je regardais chaque membre du groupe successivement pour m’assurer qu’il n’y avait eu aucune incompréhension jusqu’ici. J’avais parlé suffisamment fort pour que tous m’entendent, et si les mercenaires haussaient successivement les épaules, signe que quoiqu’il en soit ils n’étaient pas responsables ici, les autres avaient l’air de m’écouter, et n’émettaient, jusqu’ici, pas de signe de contradiction.
Bien. Ça, c’était pour la partie facile. Maintenant, établir des règles
.

« -Pendant ce voyage, pour toutes les questions en rapport avec le transport du chargement, j’ai le dernier mot. Pas de discussion inutile, d’avis intempestif, ou quoique soit du genre, ok ? Je vous mènerai à bon port, mais pas si vous discutez le moindre de mes ordres. Je laisse Monsieur Sorince et comparses se charger de notre protection, et Effilia sera notre experte technique si j’ai bien compris… Quant à vous, disais-je en posant les yeux sur le géant balafré, je suppose que vous nous indiquerez ce dont votre organisation a besoin, dans l’ensemble ?
Avec un peu de chance, ces clarifications seront inutiles, mais je préfère les avoir établies à l’avance.
»

Je m’asseyais à nouveau, avant de sortir une nouvelle cigarette de ma poche. J’aurais dû amener un paquet de cartes, le voyage promettait d’être long…




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Edward / Effilia
Edward / Effilia
Recrue
Jeu 11 Oct - 17:34


Donc ... Mila, Mike, Joshua, Darius et Alexey ... Enchantée !

Le sourire que refléta l’hologramme qui lui formait un visage humain n’était en réalité qu’une copie légèrement déformée de celui qu’elle abordait réellement. Bien sûr, on pouvait se demander ce qui la rendait « enchantée » à rencontrer de pareils mercenaires ... Mais il ne s’agissait pas de banalités d’usage : sa sincérité était perceptible. Suivant les ordres d’Anya, la petite androïde fit demi-tour, et se dirigea vers la gare, suivie de ceux qui n’étaient pas inquiétés par les contrôles de sécurité. Elle ne chercha pas à faire semblant de tenir une conversation : au milieu de la foule, parler de « vrais » sujets (ou en tout cas, de quelque chose d’évocable en public) aurait été d’un ennui fou, tandis que l’idée de chercher à vraiment faire connaissance aurait dénoté d’une irresponsabilité plus que dangereuse. L’entrée dans la gare se fit sans trop de difficultés : les faux papiers de l’androïde étaient « à jour et en règles », sa valise ne suscita aucune réaction a la sécurité, et elle put composter son billet sans autre problème que la foule, qu’il fallait légèrement repousser du coude pour accéder aux machines dédiées. Cependant, en peu de temps, la jeune berserk fut à bord du train, installée dans le wagon qui leur était réservé, un des plus spacieux et confortables qu’elle ait jamais vu.

Préférant la prudence, elle ne désactiva pas immédiatement son camouflage, retirant simplement son chapeau doublé de fourrure et son manteau pour se retrouver dans un pull à col roulé qui correspondait à peine moins à la saison que le reste de son ensemble. Relisant mentalement les lignes de codes qui géraient la physique de sa chevelure holographique, alors justement qu’elle jouait avec de ses doigts, la petite androïde sentit subitement le train s’ébranler légèrement, alors que la gare commençait à se déplacer derrière les fenêtres, signe qu’ils entraient en mouvement. Elle se redressa légèrement pour observer les paysages qui commençaient à défiler face à elle, la gare, puis bientôt la ville passant devant ses yeux. Elle avait peu pris le train ou la voiture dans son existence, au final ... Et voir défiler le paysage de façon si vive, mais calme et régulière était hypnotisant, quelque part. Elle fut cependant sortie de ses réflexions par Anya, qui sortit du matériel de son sac en prenant la parole pour l’assemblée. Le plan du trajet était – du moins pour Edward et elle – déjà connu et donc sans grande surprise, mais elle ne savait pas si tous les mercenaires avaient été briefés ... Ou s’ils avaient prêté attention lors du briefing, ceci dit. La suite du discours était moins informelle, plus « directive », mais l’androïde ne la trouvait pas moins nécessaire. Encore que, elle pouvait peut-être apporter une précision ou deux.

En réalité, ma présence ici était plutôt ... Disons, une des conditions pour l’export dans une région si reculée d’une partie de la marchandise. Retirant un de ses gants, elle fit légèrement jouer les articulations de sa main robotique, avant de se saisir d’une des oreillettes et de l’analyser. Je serais bien sûr capable d’effectuer des réparations sur le matériel en cas de dégâts, et si la mission venait à être compromise, je m’assurerai également qu’il ne tombe pas entre de mauvaises mains ... Mais ma mission première est similaire à celle de monsieur Sorince, l’un dans l’autre. Vous pourriez juste me donner la fréquence que vous employez ? Alors qu’elle reposait l’objet sur la table devant Anya, l’hologramme qui recouvrait son visage se désactivait morceau par morceau, révélant les polymères, fibres de carbone, résines et autres composants plus ou moins souples qui constituaient son visage. Je pense que je n’aurais pas besoin de porter ça ... Ni que j’en serai capable, à vrai dire.

Retirant son second gant de la même façon que le premier, elle rangea la paire dans une des poches de son manteau, puis tira sa valise près d’elle. Pivotant la poignée d’une certaine façon, elle en décrocha l’attache centrale, qu’elle raccrocha à une des poches, avant de tirer les deux parties « dépliables » qui permettaient normalement de faire rentrer entièrement la poignée dans l’objet. Les deux tubes finirent par se décrocher avec un claquement métallique caractéristique. Elle ouvrit ensuite le sac, fouilla un peu à l’intérieur, et sorti les cognées de ses haches, qu’elle vissa sur les manches.

Sinon, aucune objection pour les rôles et responsabilités de chacun, mais votre vision du trajet est optimiste. Il y a un certain nombre de gangs qui rôdent dans la région passé Nijni-Novgorod, et les autorités locales sont donc plus présentes. Sans parler de la gare en elle-même, où je ne suis pas certaine que les effectifs affectés à la protection du contenu des wagons de marchandise soit … Suffisante. Mais je suppose que j’envisage simplement le pire. La gynoïde souffla légèrement par le nez. Qu’on prenne la parole par sa bouche, d’accord … Mais était-ce impératif de la faire jouer les oiseaux de mauvais augure ? Sans compter qu’elle avait dû corriger pour l’empêcher de dire « je ne suis pas certain » … Enfin. Commençant à visser la seconde cognée de hache sur le manche associé, elle leva le nez pour regarder derrière elle. C’était donc « Mila » qui se tenait dans son angle mort depuis quelques instants. Probablement pas avec une quelconque mauvaise intention, mais Effilia était prévue pour le combat après tout, et avoir quelqu’un d’armé placé ainsi par rapport à elle était … perturbant. Elle cessa un instant de faire tourner le manche de son arme entre ses doigts, puis reprit. D’ailleurs, ça ne vous dérange pas si je les prépare, du coup ? La force de l’habitude. Je préfère vraiment les avoir prêtes et à portée de main… « Au cas où ».

Fais attention à ne pas trop les montrer, ceci dit. Je n’aime pas trop le regard de certains d’entre eux … Sans parler de s’il y a un contrôle dans le train.
Mh, j’ai remarqué. Par contre, tu t’inquiètes un peu beaucoup, non ? Je doute qu’Anya ait laissé ce genre de détails au hasard, et je ne suis clairement pas la plus louche du wagon.
La plus physiquement proche d’un omniaque, tout au plus. Je te laisse, je vais manger quelque chose.


Elle coupa la communication en réprimant un grognement, et se contenta de vérifier qu’il n’y avait absolument aucun jeu dans ses armes blanches. Non pas qu’elle avait vraiment des doutes … Mais au moins, ça lui occupait les mains et la tête pendant quelques instants. Elle tira une légère moue, réalisant quelque chose.

Au fait … Quelqu’un a prévu quelque chose, pour le voyage ? Peut-être un film, ou un jeu ? Je veux dire ... Déployant devant elle la tablette du train sur le coté de laquelle elle passa le doigt, elle fit apparaître un menu interactif, plusieurs jeux de société « classique » apparaissant devant elle. Non pas que je sois incapable de rester immobile quelques heures ... Mais je trouverais mieux de les passer à apprendre à se connaître, n’est-ce pas ?

Edward, face au moniteur, lâcha un léger soupire en prenant une nouvelle gorgée de sa boisson. Une androïde de combat ... Et pourtant, clairement, elle avait d’autres centres d’intérêts. Il voyait simplement très mal un bon nombre de membres du groupe participer à une partie d’échec.






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[Russie] Mad Marx - PV Carl / Effilia / L'Ombre

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Overwatch : The Recall-