L’attentat de L.A , non plutôt le massacre, avait été une vraie aubaine pour Christopher Miller. Il accueillit ce nouvel événement avec une allégresse toute nouvelle alors que ses réactions sur la question centrale de ces derniers jours lui permettaient de reprendre l’influence que ses frasques avaient mises à mal. Bon, peut-être que le public qu’il arrivait aujourd’hui à capitaliser était proportionnellement constitué de plus de sectaires, d’extrémistes et de fachistes. Peut-être. Mais que voulez-vous ? On avez tout de même un peu le public qu’on méritait. Et même si le britannique ne militait pas pour moins d’étrangers ou des obédiences religieuses,  il n’était pas là pour faire la morale et il se garderait bien de s'opposer. Même si le jeune scientifique était pour une dispersion équitable des coups, quelque soit l’individu devant soi. #nofilter.

Et aujourd’hui c’était à cette petite minorité qu’il s’adressait. Oui, à toi, petit.e camarade qui pense qu’il y a trop d’étrangers sur nos terres, qu’un homo ça va mais que quand il y en a plusieurs..., qu’on perd nos valeurs, que tu n’es pas pour la peine de mort mais..., que les omniacs ne devraient pas avoir de droit car il y a tout de même une volonté divine qui a mit les humains en haut de la pyramide et surtout que les gens qui ne pensent pas comme toi mérite d’être traités comme des moins que rien. BREF. Toi, si oublié par nos médias et nos politiques. Tu es écouté !  Par la figure chatoyante et paternaliste d’un gamin qui se cherche au niveau du style vestimentaire.

Perdu au centre d’une foule de révolté peu soucieux des droits de l’homme, le polémiste se tenait droit dans ses rangers, parlant d’une voix forte et déterminée sur les secrets que le gouvernement gardait jalousement. Sur ce complot mondial qui se tramait. Un rassemblement spontané dans les rues de King’s Row s’était formé - aussi spontané que pouvait l’être un rendez-vous annoncé sur twitter depuis des jours-. Le sujet ; Blackwatch et les nouvelles informations qui étaient tombées sur son leader, l’agent au nombreuses décorations, Gabriel Reyes. Christopher chauffait la foule, un entraînement bienvenue avant de le faire sur son terrain de prédilection, celui où des ramassis de connerie était débitée en continu, qu’on appelait télévision. D’ailleurs les personnes qui prêtaient attention à son discours avaient l’air pour la plupart prêtes à en découdre et c’était pour ça que l’universitaire s’était paré de son plus beau pantalon para-militaire et d’un tee-shirt à manche courte stupidement viriliste avec son imprimé « camouflage. » Quel leader…

Miller entamait son paragraphe sur les expérimentations menées sous la bénédiction du commandant de l’organisation déchue et le soleil commençait à disparaître sous les bâtiments de briques. C’est alors qu’un éclair rouge dans la ruelle face à lui attira son attention immédiatement. M.e.r.d.e. Il l’avait observé assez souvent sur des vidéos amatrices visionnée et revisionnée dans une pièce sombre, barricadée. Le discours s’arrêta net et la pomme d’Adam du blond descendit et remonta avec une lenteur douloureuse, la gorge soudainement sèche. Son coeur accéléra rapidement et la sueur roula le long de sa nuque alors que parallèlement une sensation énergisante prenait son corps entier. Il était entouré, il ne risquait rien, il était en plein milieu d’une place publique, un commissariat n’était pas trop loin … Tout allez bien se passer, logiquement. Ou alors il allait se faire rapter et traîner dans un endroit loin de tout. Obligé !

D’une voix alarmée il prit le temps d’introduire le nouvel intrus.

-Le gouvernement n’aura pas attendu pour nous lancer son chien de garde. Il pointa la ruelle du doigt avec un air qui se voulait assurer. Le Soldat est là pour faire taire la colère des peuples, mais nous ne nous laisserons pas faire !!!

Les fidèles se retournèrent pour chercher de quoi il parlait. Il était temps de faire front. Enfin pour eux. Car le jeune polémiste n’avait pas perdu une minute pour piquer un sprint digne d’une prestation sportive, s’éloignant de la place pour s’engager dans les petites ruelles qu’il connaissait par coeur. Un mouvement qui lui ferait peut-être perdre quelques followers mais rien de fatal. Dans sa course il n’oublia pas de sortir son téléphone portable et de lancer un enregistrement avant de caler l’engin dans sa bouche sans même songer une fois à passer un coup de fil au poulailler. Après avoir tourné une fois à gauche, 2 fois à droite puis avoir grimpé une petite arche pour se retrouver dans une arrière cour, il mit ses mains sur genoux pour respirer. Sa main alla trouver son arme de poing plaquée à son mollet, cachée sous la toile de son pantalon et il posa son dos contre le mur. Son sang pulsant raisonnait contre ses tempes.