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 L'éclosion du Lotus. [SOLO] [Public Averti]

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 ►Véritable nom :
Talia Fictilem


 ►Affiliation :
Talon


 ►Equipement :
Tenue du Lotus Noir, grappin, pistolet Vulture et lame énergétique.

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Talia Fictilem
Talia Fictilem
Te faire du mal, me fait du bien.
Jeu 13 Sep - 15:51

Une myriade de gouttelettes sanguines tombaient sur la poitrine dénudée de Talia. Frottant cette dernière sensuellement, l'eurasienne mordait sa lèvre inférieure frénétiquement. Au dessus d'elle, un corps humain fraîchement ouvert de l'épaule au bassin répandait son liquide carmin sur la tueuse. Deux mains se glissèrent alors sur le ventre de la jeune femme, caressant d'abord son ventre, puis descendant doucement, enlevant le bas de ses vêtements d'une manière plus que cavalière. Rouvrant les yeux, Talia tourna la tête pour apercevoir l'origine de cette manipulation. Elle revit alors cette succube lui ressemblant tant. La démone lui souriait de ses dents pointues alors qu'elle se retournait vers elle tout en se laissant enlacer.

- Je t'ai manquée?

Un rire cristallin s'échappa de la gorge de la succube, qui lécha la joue de Talia avant de se poser contre son oreille.

- Allons, tu sais bien que je suis toujours, avec toi.

Elle laissa glisser sa main sur le dos de la tueuse, suivant la ligne de sa colonne vertébrale, s'arrêtant au niveau de ses salières de Venus.

- Quand accepteras-tu de changer? D'adopter ta véritable apparence? Mon apparence. Tu n'es pas comme tous ces humains qui parcourent les rues. Comme toutes ces proies. Tu es au dessus. Tu es comme moi. Regarde Alasker, il l'a compris lui.

Elle remonta alors ses mains jusqu'à la base de la mâchoire de Talia, poussant légèrement sur cette dernière pour forcer la tueuse à pencher la tête en arrière, recevant alors le sang du cadavre au dessus d'elle en pleine face.

- Retourne à l'endroit que tu appelais autrefois "maison". Je suis certaine que tu y trouveras quelque chose d'intéressant. En attendant...

Elle lécha son cou de sa langue fourchue, remontant le long de ce dernier sensuellement.

- Je t'attendrais ici, dans notre refuge.

*
*  *


Rouvrant soudainement les yeux, Talia se redressa d'une manière presque mécanique. Assise sur son lit, l'eurasienne s'étira lentement en s'observant dans le miroir face à elle. Un sourire se dessina sur son visage en observant ses formes. Se levant finalement pour se diriger vers sa douche, la tueuse enclencha le mécanisme et lâcha un soupire de satisfaction lorsque l'eau tiède tomba sur sa peau de pêche. Elle toucha machinalement son cou, sentant encore son étreinte alors qu'elle avait quitté le monde de Morphée depuis quelques minutes.
Une fois sortie, elle se dirigea vers le PAD numérique qui lui était associé. Aucune nouvelle mission à l'ordre du jour. Tant mieux. Elle avait quelque chose à vérifier. Observant ses tenues d'infiltration, la jeune femme s'en détourna finalement pour se diriger vers ses vêtements civils. Fouillant quelques instants dans ces derniers, elle enfila ses dessous puis un pantalon noir légèrement déchiré ainsi qu'un top rouge laissant la plupart de son ventre visible. Passant une veste de cuir par dessus ce dernier, elle mit finalement ses boots et quitta la pièce. Emportant avec elle seulement sa lame énergétique.

Marchant dans les couloirs de la base du Talon, la tueuse étira un large sourire en observant les soldats qui l'esquivaient. Les quelques rares qui croisaient son regard baissaient les yeux rapidement, effrayés à l'idée de devenir l'un de ses jouets. Tous n'étaient pas comme cela cependant. Certains, peut-être pour se donner du style, assumaient leurs regards et la fixaient presque avec un air de défi. Bondissant à une vitesse inhumaine sur l'un d'eux, Talia passa son ongle sur la joue de sa victime tout en riant frénétiquement, savourant la peur dans le regard de sa proie. S'en détournant finalement, elle reprit sa route dans la base, se dirigeant vers les hangars comme si de rien était.
Ces derniers étaient, comme à leur habitude, toujours rempli de différents soldats s'apprêtant à partir en mission et d'ingénieurs réparant les appareils endommagés. Cherchant un appareil en particulier, la tueuse étira un large sourire en trouvant finalement ce qu'elle recherchait, commençant à se diriger vers un aéronef un peu plus discret que les autres.



Pestant alors qu'il bidouillait différents câbles, Vulk4n, l'omniac pilote du dit vaisseau, leva la main à l'approche de la tueuse.

- Vous en faites pas, on sera prêt à décoller à l'heure prévue.
- Il y a intérêt, je déteste attendre.

S'il avait eu des poils, le robot aurait sans aucun doute eu des frissons à l'entente de cette voix. Se redressant lentement, ce dernier se tourna vers la tueuse qui lui faisait face en replaçant la capuche qui recouvrait son visage mécanique.

- L'ordre de mission ne stipulait pas qu'il s'agissait de vous, Black Lotus.
- Je n'ai pas estimé que cela était nécessaire. De plus, ce n'est pas "vraiment", une mission officielle. J'ai juste besoin de vous pour me transporter d'un point A, à un point B. Enfin, en fonction de la suite, j'aurais peut-être aussi besoin de vos "talents".
- Ok. Allez vous installer en ce cas, j'en ai pour cinq minutes, pas plus.

N'attendant pas spécialement de réponse, la machine se remit au travail, fredonnant cette fois un air beaucoup trop entêtant pour que Talia accepte de rester avec lui. Entrant dans son moyen de transport, la tueuse se plaça sur le siège de cuir qui lui était destiné et posa ses jambes sur le tableau de bord, soupirant alors qu'elle sortait son PDA et commençait à pianoter dessus. Exactement cinq minutes plus tard, Vulk4n entra dans le cockpit, la toisa du regard le temps qu'elle ne retire ses pieds, puis s'installa à ses côtés. Les moteurs du vaisseau grognèrent alors, faisant vibrer l'air alentour. Plusieurs voyants clignotèrent sur l'affichage virtuel de l'appareil, puis le sol s'éloigna alors qu'ils prenaient de l'altitude dans le hangar. Tournant la tête vers Talia, le robot pointa du doigt le globe terrestre virtuel qui tournoyait devant lui.

- Destination?
- Nouvelle-Zélande. J'ai une personne à qui il faut que je parle.
- Entendu.
L'éclosion du Lotus. [SOLO] [Public Averti] IbPg0LL

Le vaisseau quitta alors le hangar une fois les autorisations reçues. Observant le sol et le QG de la Griffe s'éloigner d'eux, Talia soupira et laissa son esprit vagabonder. Il leur faudrait quelques heures pour atteindre leur destination, et l'eurasienne était presque certaine que le robot l'accompagnant n'allait pas être l'initiateur d'une conversation intéressante.




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 ►Véritable nom :
Talia Fictilem


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Talia Fictilem
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Te faire du mal, me fait du bien.
Ven 14 Sep - 17:46

- Arrivée prévue dans quinze minutes.

Quittant son PDA des yeux, la tueuse observa quelques instants les nombreux bâtiments se trouvant en dessous d'eux. Ils approchaient du QG de la griffe situé en Nouvelle-Zélande. Le voyage avait été bien plus agréable que ce qu'elle n'avait pu imaginer, et Vulk4n s'était montré bien plus intéressant que ce que Talia aurait crut. Spécialement lorsqu'il la questionna sur les meilleurs méthodes pour abattre un autre omniac. Il y avait en lui une sorte de curiosité morbide. La même qu'elle possédait autrefois. Le robot valait peut être le coup finalement. Enfin, sympathiser avec un autre membre de la Griffe n'était pas la raison pour laquelle elle s'était rendu à l'autre bout du monde.

Le vaisseau gronda lorsqu'il entra dans le hangar prévu pour son atterrissage. Si plusieurs ingénieurs s'affairaient à préparer les futurs maintenances sur l'appareil, il fallait bien admettre que le lieu était bien moins glorieux que le QG principal de l'organisation. Finalement, les moteurs se turent et Vulk4n se tourna vers Talia, tout en quittant son siège lentement.

- Nous sommes arrivés. Je resterai au QG pendant quelques temps. Si vous avez besoin de moi pour rentrer, contactez-moi. Il lui tendit une oreillette. Voila de quoi me contacter, justement, c'est relié à mon réseau interne.
- Vous avez bien fait.

Se levant à son tour, Talia quitta l'aéronef en s'étirant lentement. Plusieurs agents de la Griffe approchaient, servant visiblement de garde à un autre agent, sans doute plus gradé qu'eux. Voir même que la tueuse elle même. Frottant une montre à gousset datant sûrement d'un siècle précédent, ce dernier s'arrêta à un bon mètre de l'eurasienne, probablement conscient que trop s'approcher n'était pas une idée intelligente.

- Je suis assez surpris de vous voir ici, Black Lotus. Le Conseil ne m'a pas informé de votre venu.

Prenant quelques instants pour scruter ce nouvel arrivant, Talia laissa sa main courir le long de sa ceinture lentement. Le type était en costume, comme la plupart des agents se prenant pour des hauts gradés au sein du Talon. Ses cheveux roux étaient soigneusement peignés et arrangés, donnant à ses traits fins et son nez légèrement pointu un air de fouine. Des lunettes rondes aux branches fines accentuaient encore plus cet effet. Une broche en forme de trident se trouvait sur sa manche droite, à la place des boutons de manchettes. Rangeant sa montre silencieusement, il attendait visiblement une réponse. Et son impatience se trahissait légèrement au levé d'un de ses sourcils.

- Ils n'avaient pas à vous prévenir. Je ne suis pas ici sur leur ordre.
- Et que nous vaut votre visite alors? Je suppose que ce n'est pas pour le paysage de l'Océanie?
- Cela ne vous concerne pas. Il me semble avoir assez d’accréditation pour me déplacer sans avoir de comptes à rendre aux petits roquets.

Reprenant sa marche, Talia passa à côté de l'agent dont le sourire pincé trahissait son énervement. D'un geste vif, il attrapa le bras de la tueuse en grognant.

- Je ne sais pas ce qu'il se passe au QG principal ni votre façon de fonctionner. Mais ICI, c'est MOI qui estime si une information a de l'importance ou non.

Glissant rapidement après avoir pris une pose inhumaine, Talia attrapa la main qui la retenait et la retourna brutalement, l'amenant dans le dos du rouquin tandis qu'elle actionnait sa lame, la plaçant au niveau de la gorge de l'agent. Dans un petit rire provocateur, elle appuya sur sa prise tandis que les soldats présents la mettait en joue.

- Je ne sais pas ce qu'il se passe dans ce QG. Mais MAINTENANT, vous apprendrez qu'il ne faut JAMAIS me toucher sans mon accord. Je ne suis pas une chienne à qui on apprend à faire la belle pour un su-sucre.
- Relâchez-moi ou je leur ordonne de faire feu.
- Votre gorge serait tranchée avant même que votre phrase ne s'achève. N'avez vous pas vu les vidéos que j'ai pris tant de plaisir à poster sur notre intranet? Un rire s'échappa de nouveau de sa gorge. Z'avez pas vu le mémo? Même s'ils tirent, vous seriez mort, donc aucun intérêt, pas vrai chéri?
- ...
- Je ne viens pas sapper votre autorité ni m'amuser à créer des conflits inutiles. Laissez-moi juste faire ce pour quoi je suis venu, et je quitterais cette partie du globe rapidement. Mettez moi des bâtons dans les roues... Elle pressa sur sa main, lui faisant lâcher un grognement de douleur. Et je ferais en sorte que vous observiez votre monde s'écrouler autour de vous avant de vous trancher moi même la gorge. Dîtes à vos gigolos de baisser leurs armes, que je puisse partir. J'ai fait de la route, je suis un peu à cran.
- BAISSEZ VOS ARMES.

Hésitant l'espace d'un instant, les soldats baissèrent finalement leur fusil, se jetant des regards dubitatifs. Ils ne devaient pas avoir l'habitude de voir leur supérieur dans pareil situation. Les actions de Talia allaient avoir des conséquences, elle le savait. Mais pour l'heure, cela importait peu. Elle relâcha à son tour le rouquin, rengainant sa lame avec un sourire narquois, reprenant sa route afin de quitter la zone. L'agent, masquant à présent difficilement son mécontentement, se frottait la main en fixant la tueuse d'un regard noir.

- Vous venez d'énerver l'agent Merkor, mes félicitations.

Souriant de plus belle, Talia appuya doucement sur son oreillette alors qu'elle tournait à un énième couloir.

- Tant mieux. Si les pompeux estiment que ma loyauté au sein de l'organisation est assez grande pour qu'on me crache au visage, cela devrait agir comme une piqûre de rappel. Cherchez des informations sur lui si possible pendant mon absence. Je connais ce genre de fouines. Il viendra fouiller dans mes affaires. Je préfère être préparée.
- Récupérer des informations sur un autre agent de la Griffe plus gradé que moi? Risquer de me faire dessouder si je me loupe? Oh boy, j'ai hâte de me mettre au travail.

*
*  *


Marchant silencieusement dans les rues de Wellington, Talia scrutait son GPS d'un air dubitatif. La cible qu'elle cherchait avait changé trois fois d'adresse. Enfin, les renseignements avaient changé trois fois. Pénétrant dans une ruelle plus sombre que les précédentes, la tueuse leva la tête vers le ciel instinctivement. Elle avait passé toute l'après-midi à fouiller différents appartements et autres lieux d'intérêts en vain. A présent, la nuit était tombée et la population locale se mettait en marche pour sortir boire un verre, ou faire diverses activités illégales. Un bar attira l'attention de la tueuse. Ce dernier était légèrement retranché et son enseigne presque indissociable du mur dans lequel elle était encastrée. Son passé d'assassin refit alors surface, lui rappelant à quel point cela était parfois fatiguant de traquer une proie. Et l'obligation de passer par des "fixer". Des marchands d'informations illégales qui exigeaient souvent un lourd tribut. Entrant finalement dans le bar, l'eurasienne laissa avec plaisir la chaleur du lieu et le bruit assourdissant de la musique l'envahir.

Deux mastodontes l'attendaient de l'autre côté de la porte. La fixant d'un regard interrogateur, ils pointèrent du menton le bar situé un peu plus loin derrière eux, sur la gauche. Derrière ce dernier, un vieux balourd aux tatouages maoris astiquait machinalement un verre sale de son chiffon. Sur la droite, se trouvaient une multitude de tables, dominées par différents miroirs et tableaux. Ces derniers impliquaient pour la plupart des femmes aux formes avantageuses dans des situations l'étant beaucoup moins.  Au fond de la salle se trouvait l'entrée des toilettes, et les sièges "vip" dans lesquels se trouvaient plusieurs types ricanant entre deux bouffées de cigares ou gestes obscènes envers les poupées de chair les accompagnant. Les lumières, d'un rouge légèrement tamisé, donnaient au bar une ambiance semi-retro qui dégageait une aura érotique et sale à la fois. Elle était donc au bon endroit.

S'avançant silencieusement, elle s'installa au bar dans un soupir presque satisfait alors que le barman haussait un sourcil en se dirigeant vers elle. Elle jeta un dernier regard derrière elle alors qu'elle commandait, analysant chacune des personnes présentes. Les fixer étaient rarement ceux que l'on croyait. Ils aimaient se fondre dans les lieux qu'ils fréquentaient. Talia pouvait donc éliminer les pauvres mafieux du fond de la salle. Le barman était également à exclure, ces derniers préféraient rester parfaitement neutre. Le Fixer était donc parmi les autres clients. Le barman posa alors son verre sur le comptoir d'une manière presque violente, forçant la tueuse à reporter son attention sur ce dernier. Ses yeux étaient améliorés, son crâne devait sans aucun doute être renforcé au métal. Une arme à feu était implantée dans son bras, elle la voyait grâce aux légères cicatrices présentes au niveau du poignet. Si elle devait le tuer, elle allait devoir attaquer les articulations puis découper soigneusement la gorge afin d’arracher la tête.

- Bois ton verre et tire toi. On aime pas les rangés par ici. Pas besoin de payer, considère ça comme un cadeau de la maison.

Haussant un sourcil, l'eurasienne observa l'air grave du barman tandis que les deux gorilles à l'entrée ne la lâchaient pas des yeux. En fait, la plupart du bar semblait se focaliser sur elle. Mis à part les prostitués sous poudre d'or bien évidemment. Visiblement, on lui en voulait pour son choix d'avoir rejoint la Griffe. Il n'y avait pas de code à proprement parler au sein des tueurs à gages, mais plutôt un sens commun. Et se ranger à la solde d'une organisation particulière n'était pas vraiment bien "vu". Talia s'en moquait, elle n'avait pas rejoint Alasker et ses potes par valeur morale, mais bien parce que cela lui offrait un revenu plus régulier et plus de cibles à abattre. Buvant son verre d'une traite, elle le fit claquer contre le comptoir à son tour tout en fixant le barman droit dans les yeux.

- Et bien dans ce cas, je vais vous laisser entre vous. Dommage. J'avais de l'argent à dépenser.

Elle se leva par la suite, s'étirant de nouveau en adressant un sourire forcé au barman. Marchant doucement vers la sortie, une voix s'éleva au dessus de la musique. Cette dernière sembla d'ailleurs se stopper en même temps que les discussions des clients.

- C'est bon Baren, laisse la rester. Black Lotus, ramène donc ton postérieur ici, et dis moi ce que tu cherches.

Plusieurs clients se regardèrent, certains se levèrent pour se diriger vers les toilettes, sans doute pour appeler des renforts ou des personnes qui viendraient pour lui faire la peau. Le Fixer venait de "timer" leur rencontre. L'origine de la voix était un homme dans la trentaine. Ses cheveux étaient rasés sur les côtés et plaqués en arrière. Son cou était marqué de plusieurs tatouages tribaux descendant en dessous du T-shirt gris qu'il portait. Par dessus se trouvait un perfecto usé. Son visage était presque parfait, seulement marqué par une légère cicatrice au sourcil droit. Devant lui, une junkie visiblement défoncée dansait sur la table, tenant à peine compte des nombreux verres et de la bouteille à moitié vide s'y trouvant. Lui tapotant la cuisse, l'homme lui fit un signe de tête, la forçant à descendre puis à aller s'installer un peu plus bas. Une fois installée, cette dernière sortie un sachet de poudre doré et commença à la frotter sur ses gencives en ricanant. Talia marcha jusqu'à son "hôte" et se posa sur l'une des chaises, plaçant ses pieds sur la table adjacente.

- Si on m'avait dit que je filerais un jour des infos à la fameuse Black Lotus, j'y aurais jamais cru. Ça fait un bail que tu as quitté le réseau. Pourquoi revenir maintenant? La Griffe ne paie plus assez?
- Je cherche quelqu'un qui se cache dans le réseau.
- Un autre assassin?
- Un technicien.
- Ils se cachent pas d'habitude. Il a fait le con avec la Griffe?
- Je viens pas pour eux.
- Ça répond pas à ma question ça.
- Il faisait partie du Lotus.

Les yeux du Fixer s'écarquillèrent quelques instants. Se penchant en avant pour poser ses coudes sur la table, il plongea son regard dans celui de la tueuse.

- Ça va te coûter cher ça, tu sais?
- Ton prix?
- 600 000. Plus les frais basiques.
- Ça me va.

Il tira rapidement une latte sur la cigarette qui périssait jusqu'à lors dans le cendrier à côté de lui, puis donna une clé USB à Talia. A l'intérieur, se trouvait un seul fichier texte. Une série de chiffres à rentrer sur un serveur bancaire pour la transaction. La tueuse plaça la clé sur son PDA et entra les dits chiffres, transférant l'argent sur le compte du Fixer. Un bip s'échappa de l'appareil lorsqu'elle en retira la clé. Un sourire se dessina sur les lèvres de son interlocuteur.

- 33 Cuba St, Te aro, Wellington 6011. Au dessus des magasins, t'as plusieurs appartements. Cinquième étage, appartement 24. J'sais que dans l'métier ça se dit pas mais... J'dois t'avertir.
- Oui?
- Ton type là, il bosse pour le Doberman. Et il va pas aimer que t'entres en contact avec lui. Surtout maintenant que tu bosses pour la Griffe. Enfin... C'est pas vraiment mon problème.

Il passa ses yeux par dessus les épaules de Talia et soupira. Elle avait entendu les deux types entrer et venir jusqu'à eux. Le temps était écoulé. Le Fixer claqua des doigts et la junkie l'accompagnant se leva difficilement pour venir s'échouer dans ses bras. Jetant un dernier regard à la tueuse, le Fixer lui adressa un sourire timide. Se servant un verre, Talia pris le temps de le siroter tranquillement, avant de finalement se tourner vers les deux individus qui la surplombaient. Leurs costumes trop propres trahissaient leur appartenance à la mafia locale. De plus, les lunettes de soleil qu'ils portaient indiquaient quand à elles les améliorations qu'ils avaient dut recevoir. Cela allait être amusant.

- Allons dehors messieurs. Je n'aimerais pas tâcher le mobilier.

Elle se redressa alors, et emboîta le pas aux deux hommes qui se regardèrent quelques secondes, se parlant probablement par communicateur qui aurait le droit de la tuer, ou la violer, en premier. Ils se mirent alors à la suivre. Parfait. Ils étaient sûrs d'eux. Passant à côté du comptoir, l'eurasienne déposa un billet de deux cents sur le bois collant du bar.

- Voila pour toi Baren, et merci de ton accueil.




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Te faire du mal, me fait du bien.
Sam 6 Avr - 14:13

Elle était sortie du bar depuis environ trente secondes. Durant ce laps de temps pourtant très court, elle devinait déjà la future odeur du sang, des larmes, et de la merde. Beaucoup de gens deviennent mercenaires, ou soldats, sans savoir que lorsqu'on tue un homme, tout se relâche. Pour la plupart, ils l'ignorent même très longtemps, se spécialisant dans les armes à longue distance. Mais pour ceux qui adoraient le corps à corps, cette odeur acre, mélangeant odeur d'acier et d'autres liquides. Pour certains, l'odeur de la mort était un immondice, quelque chose de si abject qu'il en faisait même vomir les plus faibles d'esprit et de corps. Mais pour d'autres.... Pour d'autres il s'agissait du plus pur des aphrodisiaques.

Menant les deux hommes qui étaient sans aucun doute là pour lui faire la peau, Talia avança jusqu'au muret qui marquait la fin de la ruelle. Se retournant pour faire face à ses deux futures proies, la tueuse se plaqua contre la pierre tout en laissant ses mains glisser le long de son ventre jusqu'à son entrejambe. Se léchant les lèvres, elle dévisagea le plus grand des deux gaillards, ricanant légèrement face au soupçon de dubitation qui glissa sur son visage l'espace de quelques secondes.


- Allons messieurs.... Nous savons tous les trois pourquoi vous êtes venus, et ce que vous désirez. Je suis désarmée, et seule dans une rue déserte. Et il fait très humide... Dans cette ruelle alors... Elle fit glisser sa main sous son pantalon, léchant ses lèvres tandis que son autre main soulevait son haut, révélant son soutien-gorge. Pourquoi ne pas s'amuser un peu avant? Je sais que vous voulez me faire goûter votre virilité. Vous en mourrez d'envie. Autant que je sois partante. Si je dois mourir, laissez moi au moins m'amuser un peu avant, ok?

Pour ponctuer sa phrase, elle tira sur le tissu qui emprisonnait sa poitrine, laissant apparaître son sein tandis qu'elle fit glisser sa langue sur ses dents, révélant le piercing qui l'ornait. Les deux brutes se dévisagèrent puis affichèrent un sourire malsain presque simultanément. Ils étaient partants. Bien. Laissant l'un des deux s'approcher d'elle, le lotus noir laissa ses mains courir sur les vêtements de l'homme, passant au dessous pour parcourir de ses ongles la chaire musclée du mastodonte. Ce dernier grogna, presque pressé. Elle ricana en retour puis glissa elle même doucement le long du mur, se retrouvant rapidement à genoux, la tête au niveau de la taille de la brute. Ses mains détachèrent rapidement la ceinture du forcené avant de venir chercher sa virilité. Elle releva la tête, plongeant ses yeux d'émeraudes dans les lunettes noircies du mafieux. Elle se lécha les lèvres doucement avant d'afficher un sourire plein de luxure. Le mastodonte déglutit face à ce spectacle, l’appréhension et l'excitation de ce qui allait venir prenant le pas sur sa raison. A ses côtés, son collègue avait lui même fait sortir son sexe, que la tueuse vint attraper de sa main gauche. L'excitation avait prit le pas et dans cette ruelle glauque, une aura pleine de dépravation et de luxure régnait à présent. C'est là que la tueuse frappa, juste avant de venir embrasser la virilité de celui qui lui faisait face.

Se tordant subitement, elle se propulsa un peu plus en avant alors qu'elle tirait sur ses prises pour se relever. Les deux brutes, surpris n'eurent pas le temps de vraiment réagir que Talia venait de se redresser et avait maintenant lâché ses anciennes "prises" pour à présent tirer sur le bras du premier arrivé. Et elle tira de nouveau, émettant un craquement caractéristique qui fit lâcher au mafieux un râle de douleur. Elle appliqua ensuite son pied sur le dos du bougre alors que son collègue semblait actionner un mécanisme sur son propre bras. De ce dernier sortit une longue lame, qu'il désirait surement tester sur Talia. La jeune femme poussa alors sur le dos du mafieux, tout en tirant de nouveau sur le bras. Sa force, couplée à ses améliorations, eut raison de ce qui composait autrefois un homme entier. Le sang gicla sur la tueuse et sur le mur le plus proche, lui faisant lâcher un rire qui résonna dans toute l'allée. Se servant par la suite du bras comme d'une batte, elle frappa à la tête le forcené et se jeta sur le second homme. Ce dernier tenta de l'atteindre avec sa lame mais ne pu que frapper le vent, la tueuse s'étant contorsionnée pour éviter l'attaque. Elle riposta en plantant littéralement l'os qui sortait de son "hochet" dans la gorge de la brute avec une telle force qu'elle l'empala contre le mur de béton. Un bruit sourd la força à bondir en arrière, esquivant de peu l'espèce de faucille qui formait le bras restant du premier mafieux. Ce dernier hurla de rage, arrachant au lotus noir un nouveau rire sadique. Elle s'étira longuement, d'une manière particulièrement provocatrice, après avoir récupérer un couvercle de poubelle en métal. Fixant son adversaire, elle le jaugea quelques instants tandis qu'il se préparait à l'attaquer.

- Vous vous prenez pour des surhommes, pas vrai? Ton pote et toi, vous pensiez être au dessus de l'espèce humaine, une évolution par rapport à la lie qui peuple ce monde? Mon pauvre chéri. Vous n'êtes rien, que des animaux agitant leurs améliorations comme des babouins agiteraient la banane qu'on vient de leur donner. Vous êtes pitoyables. Je connais un être bien supérieur à ce que vous ne serez jamais. Un monstre composé de muscles, nerfs et d'acier, qui vous domine en tout point. Elle esquiva l'attaque du mafieux qui venait de se jeter sur elle, bondissant à son opposé et retombant près du mur formant la fin de la ruelle, où se trouvait le collègue empalé du mafieux. Il ne se contente pas de se battre. Il nettoie les champs de bataille de la vermine s'y trouvant, peignant le monde d'une teinte rouge écarlate dominant toute autre vérité. Je considère cet homme, je le respecte. Mais je n'en ai pas peur. Alors vous, misérables furoncles, vous pensiez réellement pouvoir abuser de moi et m'éliminer? Vous n'êtes rien.

Elle ponctua sa phrase en se jetant avec une vitesse impressionnante sur sa cible. Son premier coup frappa le genoux de sa proie, faisant exploser ce dernier en même temps qu'une partie du couvercle métallique. Ne laissant aucun répit à son adversaire, elle frappa une seconde fois, cette fois au thorax de sa cible, la faisant s'effondrer sur le sol dans un gargouillis grotesque. Faisant une acrobatie pour ensuite venir chevaucher son ennemi, Talia frappa avec le reste du couvercle la tête du mafieux. Il n'émit qu'un grognement sourd alors que les os de son crâne se brisaient. Talia ricana, et frappa de nouveau. Cette fois, un bruit humide résonna. Elle frappa encore. Le corps du bougre émit un tressaillement ridicule. Elle frappa encore. Le sang gicla et éclaboussa son visage, qui était marqué par une expression d'excitation malsaine. Elle renouvela son oeuvre. Encore, et encore. A la fin, il n'y avait plus de couvercle, les débris s'étaient logés soit dans ce qu'il restait du crâne de sa victime, soit s'étaient retrouvés projetés un peu partout dans une gerbe de sang. Reprenant doucement son souffle après avoir enfin cessé de rire aux éclats. Talia se releva et laissa le cadavre qu'elle venait de créer sur le sol. Se dirigeant vers sa première victime, qui était au final parti sans trop de violence, elle fixa son oeuvre quelques instants.

- Non, ça ne va pas.

Elle retira alors la chemise ensanglantée du mafieux, laissant son torse apparaitre et se tacher à son tour d'un sang encore chaud. Attrapant la lame qui était sortie du bras de sa proie, la tueuse l'arrache subitement dans un nouveau gargouillis sanglant, qui manqua de décrocher la victime du mur dans lequel elle était captive. Approchant la lame de la peau du mafieux, Talia y grava dans la chaire un message claire. << Ne m'approchez pas. Ou je jouerais avec vous. >> Elle ponctua son avertissement d'un lotus qu'elle "dessina" à la va-vite sur le corps de son adversaire. Avant d'enfoncer lentement la lame dans les parties encore à l'air du mafieux, l'empalant définitivement contre le béton.
Léchant le sang qui se trouvait aux commissures de ses lèvres, la tueuse émit un soupir de satisfaction alors qu'elle s'éloignait du bar et de la ruelle, juste après avoir levé la tête pour observer les escaliers de secours qui couraient le long des murs. Il était temps à présent de se rendre dans l'appartement que lui avait indiqué le Fixer.

*
*   *


Dominant la ruelle, les deux silhouettes féminines venaient à peine de se redresser lorsque Talia venait de quitter la rue. L'une des silhouettes, vêtues d'un grand pull blanc donc une tête de mort noire stylisée ornait le tissu et dont les cheveux roses tombaient en cascades, passa ses doigts d'acier aiguisé dans la dite chevelure pour se recoiffer.

- Elle nous a vu, Signe.

A côté d'elle, la seconde forme s'étira longuement, relevant son sweat à capuche noir un peu plus, révélant son corps cybernétisé. Ses doigts formaient des sortes de petites faux qui grattaient doucement son ventre. Ses cheveux couleur lilas-argentés tombaient en cascade sur sa peau métisse tandis que ses yeux violets fixaient sa consœur.

- Peu importe Sara. Notre mission était de l'observer, pas de rester discrètes.
- Ben, c'est un peu le but, si on veut pas qu'elle devienne méfiante. Et puis pourquoi avoir envoyé ces débiles plutôt que nous?
- Je pense qu'elle aurait fini par nous voir de toutes façons. Et je pense qu'il préférait voir sa façon de faire avant.
- J'aime bien son style. Mais on aurait dut en profiter pour nous jeter sur elle.
- Ce n'était pas notre mission.
- Tu n'es pas fun. Pas fun du tout.
- Qu'importe. Allons prévenir le Doberman.
- Meh.

D'un bond, les deux femmes quittèrent l'escalier contre lequel elles s'étaient appuyées plus tôt. Elles arrivèrent rapidement aux toits, puis entamèrent leur course, quittant à leur tour les lieux, tandis que plus bas, les cris des personnes se trouvant dans le bar résonnaient. Ils avaient trouvé les corps.

*
*   *


Arrivant finalement dans le couloir qui menait à l'appartement qu'elle cherchait, Talia tapota l'oreillette que lui avait remis l'omniaque chargé de piloter son vaisseau.

- Vulk4n? Sois gentil. Si je ne donne plus signe de vie dans les prochaines 48h. Envoie un message à tous ceux qui siègent au conseil.
- Et je leur dis quoi?
- Ce que je pense d'eux. Qu'ils sont que des grosses fiottes. Et qu'Alasker devrait les diriger. Talia terminé.

Elle retira son oreillette, et la plaça dans sa poche. Il était temps pour elle de renouer avec une vieille connaissance.
Frappant à la porte de l'appartement qu'on lui avait signalé, la tueuse attendit quelques longues secondes qu'on lui réponde. Bien évidemment, seul le silence régnait. Soufflant avec une lassitude extrême, le lotus noir enfonça la porte d'un violent coup de pied et entra. Le cliquetis typique d'un mécanisme s'activant la força à se coucher contre le sol. Une pluie d'aiguilles diverses se planta contre le mur qui se trouvait quelques secondes auparavant derrière elle. Se redressant et bondissant en avant, elle sprinta au travers du couloir pour atterrir dans le salon où l'attendait un homme. Vêtu d'un grand costume dont les néons bleutés tranchaient avec le noir de sa veste, l'asiatique à lunettes dévisagea quelques instants la tueuse tandis qu'il la menaçait d'un pistolet lourd. Ses yeux s'agrandirent alors qu'il baissait son arme.


- Talia?
- Un pistolet, sérieusement?
- Tu es en vie?
- Non je suis un fantôme venu te hanter, bougre d'imbécile.
- Mais... Je pensais que...
- Que tout le monde venant du Lotus était mort? Et toi alors? Si tu as survécu, d'autres aurait pu non? Tu te pensais quand même pas au dessus des assassins, si? Et puis c'pas comme si je balançais mes holovids un peu partout sur le dark web.
- Je...
- Bref je m'en fous, c'était quoi ce piège à l'entrée?
- Ceux pour qui je travaille ont les clés, et n'ont pas l'habitude de forcer la porte. Le piège sert à abattre tout intrus.
- Efficace.
- Tous n'ont pas eu le droit à tes améliorations.
- D'ailleurs, c'est pour cela que je viens te voir. J'ai même pu observer ton boulot sur deux gus.
- Comment ça?

Elle s'installa dans le sofa, ne tenant absolument pas compte de son interlocuteur, et plaça ses pieds sur la table basse se trouvant à côté. Tournant la tête vers l'homme, elle le dévisagea quelques instants, observant les nombreuses marques cybernétiques courant le long de son cou et de son visage.

- J'aurais besoin de ton aide. Je veux évoluer.




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 ►Véritable nom :
Talia Fictilem


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Talia Fictilem
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Te faire du mal, me fait du bien.
Mer 25 Déc - 19:34

- C'est mort, j'peux pas.

Avalant sa salive à la fin de sa phrase, l'étrange docteur regrettait déjà les mots qu'il venait de prononcer. En face de lui, il pouvait discerner le démon qui s'était éveillé et qui le dévisageait. Depuis qu'il avait rencontré Talia, Locker avait toujours été à la fois attiré et terrorisé par la jeune femme. Il était l'un des premiers à l'avoir surnommé la "succube" malgré son nom de code. Et à cet instant, alors qu'elle affichait une mine terriblement colérique, il pouvait clairement deviner quel aspect démoniaque elle avait choisit de prendre. Par réflexe, ce dernier jeta son pistolet lourd un peu plus loin, comme pour montrer sa volonté de ne pas être hostile. Il fit quelques pas en arrière lorsqu'elle se leva doucement, levant ses propres mains en l'air.

- Attention, c'pas que j'veux pas, mais je peux vraiment pas. Je suis plus au compte d'une organisation classique... Et mon boss ne veut pas que je travaille sur autre chose que ses propres troupes.

Un sourire particulièrement vicieux se dessina sur les lèvres de la tueuse, alors qu'elle marchait d'un pas volontairement lent, traversant peu à peu l'espace qui la séparait du docteur.

- Tu es terrifié. Ce... Doberman. Il réussit à te faire plus peur que ma propre personne. Je suis presque jalouse.

Elle arriva finalement à son niveau, passant sa main sur le visage de l'asiatique, avant de le gifler violemment. Le geste semblait anodin, mais la force qu'elle y avait mis était telle que le pauvre bougre trébucha avant de s'effondrer au sol, tenant son visage tout en tremblotant.

- Tu as été celui qui m'a améliorée par le passé. Le seul Ripperdoc que je connaisse en qui j'ai confiance. En termes de capacités, j'entends. C'est grâce à cette confiance et ce respect que je ne te tue pas. Sache le. Mais tu me laisseras évoluer, crois moi. Si le problème vient de ton supérieur, alors j'm'en occuperai.
- Mais tu ne comprends pas? Tu ne peux pas, t'en occuper. J'ai amélioré tous ses sbires, et même lui. A l'heure qu'il est, il a surement déjà envoyé ses traqueuses à ta poursuite. Et les micros placés dans mon appartement ont sans aucun doute déjà déclenché une réaction de sa part.
- Si tu parles des deux greluches qui me regardaient pendant que je dégommais deux abrutis, alors je n'ai aucune crainte à avoir.

Le téléviseur du salon grésilla alors quelques secondes, avant qu'une image étrange n'émane de ce dernier. Un homme, habillé comme un nobliau des temps anciens se tenait droit devant une caméra invisible. Replaçant les lunettes rondes qu'il possédait sur son nez, ce dernier nettoyait une sorte de médaille que Talia reconnu comme étant la médaille du mérite de la guerre omnium. Finalement, ses lèvres bougèrent et une voix extrêmement grave, complètement modifiée, s'échappa des hauts parleurs.

- Allons Mademoiselle Fictilem. Inutile d'être grossière envers mes traqueuses.
- Ta gueule toi, j'parles à mon pote.

Le nobliau haussa un sourcil, avant de tourner la tête sur la droite silencieusement. Quelques secondes plus tard, il recentra son attention en face de lui.

- Une voiture vous attend aux pieds de cet immeuble Black Lotus. Ne me faites pas attendre.

L'image se coupa alors subitement. Locker souffla longuement, avant de lever une main faiblarde vers l'écran.

- Bravo Talia, tu as énervé le Doberman.
- Oh. Mon. Dieu. Je suis terrifiée. Ma culotte en est toute souillée.
- Tu devrais y aller. S'il n'a pas lancé ses traqueuses malgré ton insulte, alors c'est qu'il a quelque chose à te demander.
- Je m'en moque de sa demande, je suis venu pour toi.
- Et je ne pourrai rien faire sans avoir son potentiel accord. Tu ne comprends pas? Quand bien même j'accepterai de te faire évoluer, je me ferai abattre par les traqueuses au moment où les somnifères t'atteindront et que tu ne pourras te battre. Ce n'est plus comme avant succube. L'organisation du Doberman est bien moins tolérante que l'était le Lotus.
- Bordel. Très bien, je vais voir ce qu'il veut. Mais je te préviens...
- Je ne bougerai pas de cet appartement, je sais très bien ce que tu me ferais si je tente de partir sans que tu n'aies eu ce que tu veux.

Un sourire s'étira de nouveau sur les lèvres de l'eurasienne.

- Tu vois quand tu veux. Bisous mon chou, on se revoit plus tard!

Ricanant, Talia tourna les talons et quitta l'appartement presque aussi rapidement qu'elle n'y était entrée. Soufflant longuement, Locker observa la porte défoncée que Talia venait de passer, puis il s'avança, préparant la réparation de cette dernière.

Arrivée en bas de l'immeuble, Talia put observer l'arrivée d'une limousine juste devant elle. S'arrêtant à son niveau, une des fenêtre s'ouvrit pour révéler le même visage que précédemment sur l'écran de Locker. D'un signe de tête, l'inconnu l'invita à entrer dans le véhicule. Soupirant longuement, Talia accepta finalement l'invitation, attendant que l'une des portes ne s'ouvre de manière automatique. Une fois à l'intérieur, Talia observa son environnement tandis que le véhicule commençait à rouler. Les sièges étaient d'une qualité incroyablement, comme l'on pouvait s'y attendre de la part d'un tel moyen de transport. L'inconnu se tenait droit et la fixait silencieusement, et à ses côtés se trouvait sans grosse surprise un Doberman. Ce dernier possédait d'ailleurs lui aussi une médaille du mérite, et son corps canin était recouvert d'une sorte de robe d'avocat, ne révélant que sa gueule. Croisant les jambes et se penchant en arrière, Talia se décida finalement à briser l'étrange silence qui s'était installé.

- Alors comme ça c'est toi Doberman? J'vais être honnête, j'ai crut un instant que le type qui se faisait se chier dessus un de mes anciens collaborateurs était un peu plus... Menaçant.
- Peut-être est-ce tout simplement car je ne pratique pas le même genre de menaces?
- Ou alors que c'pas ton corps. Tu crois que j'allais rien comprendre avec cette voix?

Un rire particulièrement synthétique s'échappa de la gorge de l'inconnu, révélant toute l'étendue de sa nature robotique.

- Je dois avouer que vous me surprenez Mademoiselle Fictilem. Je vous prenais pour une tueuse simple d'esprit, mais vous semblez avoir une bonne perspicacité. Il s'agit en effet d'un corps d'emprunt que j'utilise lorsque je dois négocier avec des éléments...
- Instables? Qui veulent votre peau? Diantre tu dois souvent utiliser ce corps synthétique alors.
- Potentiellement mortels, oui. Quoiqu'il en soit, j'ai crut comprendre que vous souhaitiez obtenir les services de notre Ripperdoc? Cela est impossible.
- Alors nous en avons terminé. Je m'en vais. Chauffeur?
- Attendez. *Il leva la main, l'invitant à l'écouter.* Je vous propose une solution qui nous sera tout deux bénéfiques. Une sorte de contrat, si vous préférez. Nous avons perdu quelqu'un et il faudrait nous le ramener dans une de nos planques. Faites cela, et je vous assure que...

Ne pouvant terminer sa phrase, la marionnette synthétique baissa la tête, observant la lame qui venait de traverser sa gorge et qui répandait sur le cuir luxueux du véhicule son liquide de refroidissement. De l'autre côté de la lame, Talia affichait un large sourire alors qu'elle retirait lentement son arme.

- Ecoute moi bien fils de pute. Je suis pas une chienne que tu peux diriger comme bon te semble. Je suis venu pour avoir les services de Locker car j'ai déjà bossé avec lui. Si c'pas possible à cause de vous, on va pas s'entendre. Je me moque de qui vous cherchez et je me moque encore plus d'un potentiel contrat. Alors je vais être clair et net. Lâchez-moi la grappe, où je vous bute tous. C'est clair, le cabot?

Tournant la tête vers le Doberman qui la fixait et grognait, Talia laissa retomber mollement le corps robotisé du majordome. La voiture s'arrêta alors nettement, laissant le chien s'enfuir par une des portes du véhicule qui venait de s'ouvrir. Sortant à son tour de la limousine, Talia n'était en vérité par vraiment certaine de savoir si le chien était bel et bien le mafieux qui se serait transféré dans le corps d'un animal, ou bien autre chose. Sortie subitement de ses pensées par un sifflement vite, la tueuse roula sur le sol humide de la route tandis que cinq faucilles raclaient le bitume qu'elle venait de quitter. Le ciel gronda alors, laissant une lourde averse tomber sur les rues nocturnes de la capitale Néo-zélandaise. Un autre sifflement fit cette fois-ci se pencher Talia, qui manqua de peu de recevoir un coups de deux mains aux doigts semblables à des poignards. Chassant d'un coup de pied la nouvelle arrivante, la tueuse observa les deux silhouettes féminines se redresser devant elle.

- Et bien et bien, bonsoir mes dames.
- Ta gueule, salope.
- Sara s'il te plait. Ne sois pas grossière.
- T'es sérieuse Signe? Elle a insulté Doberman plusieurs fois d'affilées, et j'devrais rester polie?
- Je sais ce que tu ressens. C'est pour cela que nous allons la tuer, même si nous n'en avons pas reçu l'ord...

Évitant une rafale de balles du Vulture, Signe grogna alors qu'elle se mettait à couvert derrière un véhicule, un peu plus loin, suivit de peu par Sara. Talia quand à elle ricana bruyamment alors qu'elle se préparait mentalement au combat. Aux vues des demoiselles face à elle, il était évident que les balles ne seraient pas d'un effet incroyable. Aussi, elle rangea son arme et sortie sa lame, tandis qu'elle écoutait avec délice les insultes lâchées par l'une de ses deux adversaires.
S'élançant subitement, ces dernières tentèrent de frapper de manière simultanée le Lotus qui dut parer l'un des coups et dévier l'autre de la main. Pivotant sur elle même, Signe parvint tout de même à toucher Talia à la cuisse, griffant des serres qui lui servaient de doigt la chaire de la tueuse à gage. Grognant, l'eurasienne répondit à cette attaque par un violent coup de botte dans l'abdomen synthétique de la métisse, la projetant un peu plus loin. Si elle s'était habituée à affronter des adversaires plus forts et grands qu'elle, en partie grâce à ses entraînements avec Alasker, Talia détestait les affrontements contre d'autres cibles agiles, principalement car elle savait à quel point les mouvement de l'adversaire pouvaient être irritant à prévoir. De plus, l'eurasienne affrontait cette fois deux adversaires dont les armes se trouvaient littéralement au bout de leurs doigts.
Focalisant de nouveau son esprit sur ses deux ennemies, Talia se jeta cette fois-ci contre elle, frappant à plusieurs endroits précis pour tenter d'abattre au moins l'une d'entre elle. Malheureusement, chacun des assauts de l'eurasienne se soldait de la même façon: elle parvenait à effleurer une partie de ses ennemies, mais subissait en retour des blessures plus ou moins importantes. Au bout de ce qui sembla une éternité, les blessures commençaient à s'accumuler et à gêner la tueuse. En face d'elle, ses deux adversaires ne semblaient pas réellement faiblir. L'avantage des corps entièrement cybernétiques. Observant un nouvel assaut de Sara, Talia laissa son corps chuter légèrement, mettant un genoux au sol tout en déviant la frappe de son adversaire. La tueuse choisit un moindre mal. Plutôt que de tenter d'esquiver, elle allait à présent choisir où elle serait blesser, afin de mieux préparer sa prochaine frappe. Cette fois, les doigts pointues de la traqueuse aux cheveux roses s'enfoncèrent dans la cuisse gauche de Talia qui laissa un cri de douleur s'échapper de sa gorge. Ricanant, Sara voulut profiter du moment pour observer le visage endolori de celle qui avait oser insulter son patron. Ce fut là sa plus grande erreur. D'un geste vif de la main, Talia enfonça sa lame dans l'abdomen de la traqueuse, qui hurla de surprise et de douleur. Derrière elle, Signe hurla à son tour en observant sa consœur subir une telle frappe. Remontant rapidement sa main, la succube se délecta de l'air horrifié de sa victime tandis qu'elle sectionnait ses composants internes. D'un coup de boule final, elle projeta son adversaire en arrière tout en retirant à la fois sa lame de sa poitrine, et les griffes de sa jambes. Tressaillant sur le sol, Sara semblait souffrir énormément tandis que ses fonctions lâchaient les unes après les autres. Titubant en arrière, Talia replaça sa garde, consciente qu'elle pouvait subir un assaut de la part de Signe. Au lieu de cela, cette dernière courut au chevet de sa consœur et la souleva du sol trempé de la ville, dévisageant Talia d'un air grave.

- Tu as de la chance. Si nous avions eu l'ordre de t'éliminer, j'aurais achevé ce que Sara a commencé. Nous nous reverrons, Black Lotus. Doberman n'en a pas fini avec toi.
- Oh, vous me quittez déjà? On s'amusait tellement ensemble pourtant.
- Garde ton humour enfantin pour toi.

Étirant un large sourire ensanglanté, Talia observa la métisse emporter le corps encore tremblant de Sara d'un bond. Attendant quelques secondes afin d'être certaine qu'elle était de nouveau seule, la tueuse toussota et laissa un long grognement sortir de sa gorge. Ses blessures lui faisaient un mal qu'elle n'aurait jamais avouer publiquement. Titubant doucement afin de quitter la ruelle dans laquelle elle avait fini par atterrir, l'eurasienne n'avait qu'une chose en tête, trouver un médecin. Son arrivée dans une rue bondée de monde l'angoissa étrangement. Elle s'était lancée bêtement dans un affrontement qu'elle aurait pu éviter contre quelqu'un dont elle ne connaissait rien. Ni les ressources, ni l'étendue de son pouvoir. Potentiellement, chacun des civils de ce quartier pauvre de la capitale pouvait servir le Doberman. Grognant en s'appuyant contre un mur, la tueuse observa plusieurs civils la dévisager et changer de trottoir. Elle réalisa alors qu'elle n'avait toujours pas ranger sa lame. S’exécutant, elle continua de marcher plus ou moins facilement jusqu'à arriver au niveau du quartier chaud de Wellington. C'est alors que son instinct percuta son esprit à la vitesse d'un train. Une simple lueur rougeâtre, un fin trait partant d'un pointeur laser et allant droit dans sa direction. D'un clignement d’œil, l'eurasienne reconnut l'un des snipers de la Griffe qui se trouvait sur l'un des toits adjacents. Le trait partait de son arme, et se dirigeait droit sur elle. En même temps qu'un éclair déchirait le ciel, le canon du tireur s'illumina, forçant la tueuse à puiser dans ses forces pour bondir sur le côté, tentant d'esquiver le tir. D'expérience, elle savait que les snipers de l'organisation visaient la tête ou le torse de leur cible. S'écroulant lamentablement sur le ciment de la rue, Talia se redressa tant bien que mal et s'enfonça dans une ruelle, afin de se mettre à l'abri. Confuse, elle tenta de trouver une explication qui justifierait un tir provenant d'un membre de la Griffe. Un agent infiltré de Doberman? Un ordre direct de l'organisation? Une douleur vive la tira de ses pensées. Penchant la tête, l'eurasienne remarqua que la main qu'elle avait instinctivement posée contre son ventre était tâchée de sang. Soulevant cette dernière, elle remarqua le trou et compris qu'elle n'avait esquivé que partiellement le tir du sniper. La faute à son précédent combat et les nombreuses blessures qu'elle avait reçu auparavant. Grognant alors qu'elle manqua de s'écrouler, Talia s'appuya contre un mur et avança lentement en direction de l'autre bout de la ruelle. Cette dernière était étrangement éclairée, et Talia remarqua d'un coup de tête qu'il s'agissait d'une rue remplie de sex shops et autre cinémas pornographiques. Malgré la douleur, la tueuse ne put s'empêcher de rire. Elle allait peut-être mourir dans une ruelle pour pervers, elle qu'on avait traité de nombreuses fois de nymphomane psychotique. Sa vision se troubla alors, tandis qu'elle sentait son corps refroidir. La pluie tombait toujours autant, transformant le sillon de sang qu'elle laissait en une rivière écarlate. Persévérant, l'eurasienne se forçait à avancer.

- Et merde.

Puis le trouble laissa place à l'obscurité, tandis qu'elle glissait le long du mur qui la portait jusqu'à présent.

*
*  *


Des pics rocheux, de nombreux torrents de sang et des cris de douleurs. Au milieu de tout cela, deux corps nus qui se mêlaient l'un à l'autre. Tout autour de ces deux silhouettes féminines, un amoncellement de cadavres encore tremblants de douleur. Les deux corps, celui de Talia et celui d'une succube, s'échangeaient de nombreuses caresses et autres baisers, se mêlant dans une étreinte particulièrement érotique. Fixant le visage de sa jumelle démoniaque, Talia ne pouvait s'empêcher de sourire alors qu'elle s'imaginait être morte et dans l'au delà. Si tel était le cas, alors elle se trouvait dans une version bien étrange du paradis, auquel elle n'aurait jamais crut pouvoir accéder. Elle ne ressentait ici qu'un plaisir immense, dominant toute autre forme de sensation. Face à elle, son homologue démoniaque parcourait son corps et son intimité de baisers et autres coups de langue fourchue. Finalement, cette dernière planta ses griffes noires dans la peau de l'eurasienne, qui laissa un long cri s'échapper de sa gorge, alors que tout autour d'elle se mettait à tournoyer avant de finalement disparaître.

Ouvrant subitement les yeux, Talia sentit une grande vague de douleur parcourir son corps, provenant notamment de son ventre. Respirant rapidement alors que de grandes gouttes de sueur parcouraient son visage et humidifiaient les draps sur lesquels elle se trouvait, la tueuse remarqua tardivement la silhouette féminine qui la dominait et épongeait son front. Une femme, dont de nombreux tatouages parcouraient le corps, fredonnait un air inconnu à la tueuse. Son visage, marqué par des altérations cybernétiques, demeurait tout de même sublime. Ses deux yeux rouges parcouraient le corps de l'eurasienne, fixant les blessures tandis qu'elle bougeait différents pansements encore tâchés de sang. Ses lèvres bleutées dessinaient un léger sourire qui donnait un charme étrange à la demoiselle, et qui tranchait avec sa coupe, et la couleur vert-jaune qui recouvrait partiellement sa chevelure. Ses vêtements quand à eux étaient en partie transparents, révélant des formes alléchantes et très probablement améliorées chirurgicalement. Par dessus ces derniers se trouvait néanmoins une veste en cuir teinté donnant un air de motarde apocalyptique à l'inconnu. Tentant de se relever, Talia ressentit un pic de douleur qui la força à rester allongé. Devant elle, l'inconnue laissa échapper un petit rire moqueur.

L'éclosion du Lotus. [SOLO] [Public Averti] F2qfp3J
- A ta place, je resterai allongée encore un peu.
- Qu... Qui es-tu? Où suis-je?
- Tu es chez moi. Je m'appelle Valmyria. Je t'ai trouvée quand tu as perdue connaissance. Et t'as de la chance qu'il me restait un médikit chez moi, sinon t'y serais passée.

Un flash de souvenirs revint alors à la tueuse. Le sniper, les blessures. Une vague de colère et d'incompréhension s'empara alors de l'eurasienne, qui grogna alors qu'elle tentait de nouveau de faire bouger son corps, en vain.

- Je t'ai dit que tu devrais rester couchée. Je ne sais pas ce que tu as fait ni qui tu es. Mais repose toi et reprend des forces. Ici, personne ne te trouvera. Crois moi, personne ne sait où j'habite et tout le monde s'en fout. Et puis il n'y avait que moi dans cette ruelle.
- P... Pourquoi m'avoir récupérée?
- Je ne sais pas. Faut croire que t'avais une bonne tête.

Elle s’essaya alors sur le lit trempée de sueurs de Talia, poussant une des mèches de sa chevelure d'un mouvement de main.

- Ecoute, je pense pas que tu me fasses confiance et cela est tout a fait normal. Mais si je t'avais voulu le moindre mal, j'aurais largement l'occasion de le faire. Je sais qui tu es Black lotus, j'ai suffisamment côtoyé de fantômes et de Fixers pour entendre parler de toi. Mais je ne suis pas ton ennemie. Maintenant repose toi. Nous parlerons quand tu iras un peu mieux.

Elle se redressa alors, s'éloignant du lit avec les bandages sales qu'elle avait retiré plus tôt.

- Oh et, juste que tu saches, tu es la première personne que je rencontre qui semble avoir un orgasme alors qu'elle est inconsciente, une balle dans le ventre.  

Terminant sa phrase d'un léger sourire et d'un clin d’œil, Valmyria s'éloigna un peu plus, jusqu'à disparaître derrière une porte, laissant Talia seule. Tentant de rassembler ses pensées, la tueuse sentait encore la douleur dans son ventre. Grâce à ses améliorations, elle serait bientôt sur pieds. Cependant, elle ne pouvait s'empêcher de repenser aux derniers événements. Et si, au final, la Griffe avait voulu l'éliminer?




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Ven 27 Déc - 23:16

Marchant silencieusement, Talia laissa sa queue fouetter l'air doucement derrière elle. S'étirant longuement, la succube observait tout ce qui se trouvait autour d'elle. Des amoncellements de cadavres, des rivières de sang. Tout son environnement semblait le même qu'à l'accoutumée. Au bout de quelques longues minutes, la démone parvint à une sorte d'autel sur lequel était allongée une silhouette féminine. Sa silhouette. Le corps visiblement immobile, dont les nombreuses blessures et l'impact de balle sur le ventre laissait deviner la nature du décès, affichait une mine paisible. Pour peu, on aurait pu penser que l'humaine dormait simplement. Passant ses doigts griffus dans la chevelure d'ébène de son homologue humanoïde, la succube fredonnait doucement, jusqu'à s'arrêter net. Se retournant, ses yeux d'émeraude scrutèrent scrupuleusement la montagne de muscles qui la dominait. Son visage était brouillé, comme une image floutée et étirée. Seuls ses dents anormalement pointues étaient visibles, formant un sourire carnassier et donnant à l'allure globale de cette masse un air démoniaque.

- Depuis le temps que je te dis que tu ne devrais pas autant provoquer le Conseil et tes supérieurs. C'était une question de temps avant qu'on te tire dessus.

Grognant, la succube fouetta de nouveau l'air de sa queue tandis qu'elle plongeait son regard dans le trouble qui servait de visage à celui qui avait parlé. Un rire semblable au métal raclant le métal s'échappa de la gorge du titan, qui pointa alors du doigt la démone comme un enfant pointerait du doigt un infirme. Il n'y avait curieusement pas de moquerie profonde dans ce rire, seulement une folie décelable, et une cruauté sans pareil.

- Tu n'es pas Alasker. Tu n'es pas réel.
- Dixit celle qui s'imagine en démone et fait l'amour à sa propre image chaque fois qu'elle ferme les yeux. Tu comptes rester allongée longtemps? Tu deviens faible, comme ces pitoyables humains...

Frappant violemment le géant, la succube regarda son image se troubler avant de disparaître dans une brume épaisse. Très vite, l'autel entier était entouré de cette purée de pois. Attrapant ses cornes, la démone se laissa tomber à genoux tandis qu'elle sentait sa frustration monter en elle. Laissant ses griffes descendre le long de son visage jusqu'à son cou, arrachant au passage sa peau, la succube hurlait.
Son combat contre les traqueuses, la balle reçue... Cette image fantomatique avait raison sur un point, elle avait été faible, et elle en payait à présent le prix. Ses doigts continuèrent leur route, raclant sa peau jusqu'à sa poitrine. Des mains de soie s'enroulèrent alors autour d'elle, stoppant son geste alors qu'un souffle chaud se répandait dans sa nuque. Tournant la tête, Talia s'observa quelques instants. Son corps humanoide lui souriait, tandis que du sang sortait de ses nombreuses blessures. Approchant son visage instinctivement, la succube laissa ses lèvres effleurer celles de sa propre image. Se laissant tomber sur le sol, elle chevaucha son corps, continuant de s'embrasser alors que la douleur la tiraillait. Cette douleur, se mua peu à peu en un plaisir exquis, et provoqua chez les deux images un fou rire. La brume, quand à elle, s'était dissipée.

*
*  *


Ouvrant les yeux, Talia grogna en constatant qu'elle baignait toujours dans sa propre sueur et les bandages ensanglantés. Au fond d'elle, la tueuse pesta de ne pas avoir pu rester plus longtemps dans son imaginaire, même si la première partie de son rêve l'avait laissée, perplexe. Un peu plus loin dans la chambre, assise sur un tabouret miteux et lisant un holo-journal, Valmyria fredonnait le même air qu'elle avait elle même fredonné dans son sommeil. Tournant finalement la tête lorsqu'elle remarqua que Talia s'était éveillée, l'étrange inconnue posa sa lecture sur la table la plus proche et croisa les bras et les jambes dans une lenteur exagérée.

- Ah, tu es enfin debout.

Grognant en guise de seule réponse, Talia tenta de se contorsionner afin de parvenir à se redresser un minimum. Valmyria lâcha tout d'abord une phrase cynique avant de demander à l'eurasienne de ne pas forcer, mais celle-ci ne l'écouta pas et continua sa tentative. Péniblement, elle parvint finalement à poser son dos contre le mur collé à son sommier, et redressa les draps pourtant ensanglantés contre elle. Comme si elle cherchait à cacher ses blessures à celle qui s'était pourtant occupée d'elle.

- Je suis impressionnée, j'ai rarement vu des gens se remettre aussi vite.
- J'ai dormi combien de temps, exactement?
- Depuis ton premier réveil? Hum, environ deux jours. Trois si on compte le jour où je t'ai récupérée.
- Merde.

Repensant aux derniers mots qu'elle avait dit à Vulk4n, Talia se sentit soudainement très bête. Si la Griffe n'avait pas envoyé de tueur pour l'éliminer, alors cela allait changer lorsque le conseil recevrait son joli message.

- Tu es améliorée, pas vrai? Un humain classique ne pourrait pas encore bouger après de telles blessures. Ah! En fait, un humain normal serait mort depuis le temps.
- Qu'est-ce que ça peut te foutre?

Levant un sourcil face à la soudain agressivité de celle dont elle s'occupait, Valmyria lança à Talia l'holo-journal qu'elle lisait plus tôt. Tentant de dévier le livre électronique, Talia l'eurasienne le reçut cependant en pleine face, ses membres supérieurs bougeant bien trop lentement. Une frustration de plus à ajouter à celles déjà accumulées depuis son réveil.

- T'es bien désagréable pour une personne qui aurait dut crever. J'aurais dut te laisser dans ta ruelle de merde.
- Tu récupères une connasse qui a une balle dans le bide dans une ruelle paumée et tu t'attends à tomber sur une personne agréable?
- Tu marques un point, mais tout de même, tu pourr...
- T'es qui putain?
- Une putain. Justement. Et pas une de celles qui côtoient la jet set. Je suis une des filles qui traînent dans les ruelles sombres. Une qui passe inaperçue par les gens communs tant ils sont dégoûtés par ce que mon image peut leur renvoyer.
- D'où tu me connais?

Allumant une cigarette, Valmyria prit une longue inspiration, avant de recracher la fumée devant elle dans un souffle particulièrement las. L'odeur âcre et piquante du tabac se répandit alors dans la pièce, entrant dans les narines de la tueuse qui resta seulement silencieuse, attendant sa réponse.

- Les filles de la rue ont souvent le droit aux "visites" des mafieux du coin, et de fantômes et autres fixers minables. Quand on satisfait ces clients, la plupart racontent tout un tas de trucs pour se donner un air. Il y a quelques mois, un de mes clients régulier arrêtait pas de parler d'un lotus noir qui avait balancé sur les réseaux du web des holo-vids de la fille d'un mafieux de hongrie. C'était un vrai carnage selon lui. Il me disait sans cesse à quel point il aurait aimé être là, pour te baiser, et te buter. Il m'avait montré ta tronche quand j'avais creusé un peu la question. J'étais un peu curieuse qu'une femme se fasse à ce point remarquer. Et puis, les clients aiment bien quand on fait mine de s'intéresser à leur vie minable. Quand je t'ai vue étalée dans la rue, je t'ai reconnue par chance. C'est là que je me suis dit qu'il serait plus sage de te rafistoler chez moi plutôt que dans un hôpital dirigé par la mafia locale. Et en vrai, maintenant que je t'ai vue en vrai, j'peux comprendre ce qu'il me disait sur toi.
- Sans vouloir être encore plus grossière, pourquoi une prostituée a du matos médical chez elle? Et pourquoi elle sait s'en servir?
- Chérie, tu n'as pas idée des dégâts que certains clients et clientes peuvent faire à une catin cybernétique. Dans ce métier, soit tu apprends à te "réparer" et tu y mets les moyens, soit tu arrêtes très vite. Bref, je vais te chercher à manger, tu dois avoir les crocs.

Détournant le regard de son interlocutrice, Talia laissa cette dernière quitter la pièce en silence. Focalisant son attention sur ses bras, la tueuse leva ces derniers et fit quelques mouvements sporadiques, tentant de tester ses réflexes. C'est avec beaucoup de frustration qu'elle remarqua à quel point ses bras réagissaient lentement. Si la douleur qu'elle ressentait au ventre ne la lançait pas autant, elle aurait sans doute mis cela sur le dos des anti-douleurs et autres sédatifs que Valmyria lui avait administré. Mais les améliorations qu'elle avait reçu lors de son entraînement avait justement pour but de neutraliser les poisons et autres produits altérant la pensée ou les réflexes. De plus, elle mettait bien trop de temps à guérir pour que ses blessures soient normales. Peut-être un poison dans les griffes des traqueuses, ou une munition spéciale utilisée par le sniper de la Griffe? Énervée par sa propre condition de patiente inutile, l'eurasienne serra son poing gauche avec une telle rage que les pansements courant tout le long de son bras se teintèrent de nouveau de liquide écarlate. Laissant un râle s'échapper de sa gorge, Talia desserra le poing avant de souffler longuement tout en baissant la tête. Entre autres choses, Valmyria semblait aussi avoir enlevé les vêtements de Talia. Sans doute pour mieux lui administrer les premiers soins.

Le bruit caractéristique de la porte s'ouvrant sortit l'eurasienne de ses pensées. Son hôte revenait avec une sorte de plateau-repas qu'elle déposa par dessus les jambes de la tueuse. Remarquant les blessures qui s'étaient rouvertes sur son bras, la prostituée laissa un long soupir s'échapper de sa gorge.

- Tu vas finir par me coûter cher en bandages, tu sais? Aller, mange.

Baissant la tête sur le plat proposé, Talia haussa un sourcil en observant l'espèce de purée aux couleurs douteuses que lui proposait son hôte.

- C'est. C'est quoi?
- Un plat préparé que j'ai réchauffé. J'suis nulle en cuisine, donc les plats proposés ne sont pas dignes d'un cinq étoiles. Mais j'mange ça tous les jours, donc tu risques rien t'inquiètes.

Passant sa cuillère de métal dans l'amas nutritif, Talia observa ce dernier retomber lentement dans le bol qui contenait son repas.

- Si tu le dis.




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 ►Véritable nom :
Talia Fictilem


 ►Affiliation :
Talon


 ►Equipement :
Tenue du Lotus Noir, grappin, pistolet Vulture et lame énergétique.

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Talia Fictilem
Talia Fictilem
Te faire du mal, me fait du bien.
Sam 11 Jan - 13:24

Assis sur la banquette arrière du vaisseau de transport, Vulk4n fixait l'écran holographique qui se trouvait devant lui. Cela faisait 72h qu'il n'avait pas eu de nouvelles de Talia, et l'omniac commençait à sérieusement repenser aux derniers mots que la tueuse lui avait adressé. Plongeant dans le réseau interne de la griffe, le synthétique alla farfouiller jusqu'aux communications centrales, s'apprêtant mentalement à délivrer le message de l'eurasienne. En soit, il était assez paradoxal qu'il hésite. L'ordre venait d'une supérieure, et il n'était qu'un simple messager. De plus, Talia était connue pour ses sautes d'humeur et son mauvais caractère. Alors, peut-être que le conseil ne réagirait pas, cette fois? S'imaginant transpirer à grosses gouttes, l'omniac réalisa finalement qu'il s'agissait peut-être des dernières paroles de la tueuse, et en tant que camarade de l'organisation, il était de son devoir de transmettre ses mots. Passant sa main sur l'hologramme, le message fut finalement envoyé sur tout le réseau de communication. Laissant un air imaginaire s'échapper de ses poumons inexistants, le robot analysa finalement les diverses réactions. Aucune. Rien. Le néant.
A vrai dire, le message n'avait trouvé aucun destinataire. Le réseau était saturé, comme brouillé par trop de communications auxquelles l'omniac n'avait pas accès. Soulagé d'avoir réalisé la volonté de la tueuse, le synthétique ne se soucia pas réellement du reste. Elle lui avait demandé de transmettre son message, pas de s'assurer que les destinataires puissent réellement l'entendre. Il se posait néanmoins une nouvelle question dans l'esprit mécanisé de Vulk4n: que devait-il faire à présent?

Si la demoiselle était belle et bien morte, alors il lui était inutile de rester au sein de la branche océanienne. D'un autre côté, s'il partait et que le Lotus revenait, alors il pouvait dire adieu à ses boulons. Le synthétique avait déjà eu l'occasion d'observer Talia à l'oeuvre, et il ne désirait absolument pas finir entre ses mains. Finalement, la meilleure solution restait peut-être de se balader à son tour, de prendre l'air et d'explorer les environs de la base le temps d'avoir des nouvelles, ou d'au moins laisser un mois passer histoire d'être certain du décès de sa camarade. Se levant de son siège, le robot se dirigea vers la partie arrière du hangar une fois extirpé de son véhicule. C'est alors qu'il le vit. Cette tête de fouine et ces cheveux roux mal coiffés. L'agent Merkor. Le saluant rapidement de la main, Vulk4n s'apprêtait à passer tranquillement lorsqu'il remarqua que plusieurs enforcers de la griffe commençaient à l'entourer. S'il avait eu des sourcils, l'omniac les auraient sans aucun doute levés.

- Oui? Que puis-je pour vous messieurs?
- Votre maîtresse est partie depuis plus de deux jours et a complètement disparu de nos radars.
- Ce n'est, pas, ma maîtresse.
- Peu importe. Nous voulons savoir ce qu'elle est partie faire.
- Lorsque vous la verrez, demandez-lui.

Plusieurs des soldats braquèrent alors subitement leurs armes sur lui, haussant les épaules, l'omniac continua comme si de rien était.

- Je ne sais pas où elle se trouve Agent Merkor.
- Vous mentez.
- Si vous pensez ainsi j'en suis navré, mais c'est la vérité. Maintenant, laissez-moi passer, j'aimerai découvrir un peu la Nouvelle-Zélande, ou tout du moins Wellington.
- Vous n'irez nulle part. Saisissez-le!

D'un geste rapide, deux soldats se jetèrent sur le synthétique en grognant. Agissant par pur réflexe, le pilote mécanisé tenta de se débattre avant de recevoir un violent coup au niveau de l'abdomen. S'il ne ressentait pas spécifiquement la douleur grâce à son organisme mécanique, le choc fut suffisamment violent pour le forcer à se plier en deux et à troubler sa vision. Levant la tête, le synthétique dévisagea le chef de la branche océanique avec une expression étrangement colérique pour quelqu'un de son espèce. Le rouquin s'empara alors d'un câble qu'il sortit de son poignet gauche. S'avançant en ricanant vers l'omniac, ce dernier appuya sur le crâne de Vulk4n pour le forcer à pencher la tête sur la droite. Une sensation désagréable s'empara alors de l'esprit du mécanisé. Comme un ver rampant sous la chaire d'un humain, il sentait la volonté de Merkor se mêler à ses pensées. Cette intrusion dans son système déclencha en lui tout une série de répercussion informatique qui cherchaient à expulser l'agent en dehors de son réseau interne. Clairement, Merkor tentait de lui subtiliser diverses informations, à l'égard de Talia bien sûr, mais également envers quelque chose d'autre. Le cheminement n'était pas assez direct pour qu'il ne s'agisse que d'une recherche d'information. L'agent qui tentait de le hacker cherchait également à lui planter un cheval de Troie. Un crâne mécanisé fit alors son apparition dans le réseau interne de l'omniac, comme une calavera gigantesque situé au milieu d'une ruelle d'informations binaires. La voix féminine de la hackeuse la plus célèbre de l'organisation résonna alors dans l'esprit de Vulk4n, le libérant de l'emprise de Merkor qui se rétracta à une vitesse impressionnante.

- Qu'est-ce que?
- Pauvre idiot!

L'omniac se débattait de plus belle, faisant cliqueter ses mécanismes à vérins jusqu'à finir par grincer entièrement.

- Vous venez de tenter de hacker un omniac qui est au service de l'organisation centrale de la Griffe! Un des sbires de Maximilien? Vous êtes idiots ou votre isolation vous a fait croire que vous étiez surpuissant?
- Silence! Ma mesure était totalement justifiée. Talia est un danger pour elle même et pour l'organisation. Si elle se trouve dehors à faire je ne sais quoi elle pourrait mettre en péril le secret de notre position et...
- Et vous pensez que cela suffira à expliquer votre tentative? Si la centrale laisse Talia voyager jusqu'ici, c'est qu'ils se moquent bien de savoir si elle est un risque ou non. Vous êtes donc juste un idiot. Vous ne connaissez clairement pas Talia et ce qu'elle est capable de faire... Et j'en ai assez d'être traité comme un simple robot sans intelligence.

Se cambrant subitement, le synthétique fit cliqueter ses poignets frénétiquement. Le son provoqué par le raclement du métal fit reculer quelques uns des soldats de l'agent comme s'ils craignaient que l'omniac ne se change en une sorte d'abeille géante. La vérité fut un tantinet plus douloureuse. Un flash s'échappa des poignets du robot, crachant un flot rapide de liquide enflammé sur les deux enforcers qui retenaient Vulk4n. leurs cris résonnèrent dans le hangar alors que leur corps fondu s'effondrait sur le sol d'acier. Levant leurs armes, les autres soldats s'apprêtèrent à tirer sur le synthétique lorsque leur chef les arrêta d'un geste vif de la main. Au sol, les deux corps incinérés tremblaient encore légèrement.

- Assez! Je n'ai pas envie d'avoir à annoncer à la branche centrale la mort de l'un de leur jouet.
- Maximilien aura votre peau pour avoir tenté de vous en prendre à mon programme, vous savez?
- Je ferai de Maximilien mon affaire quand le moment sera choisi. Vous êtes libre de partir, mais interdiction pour vous de quitter la base, suis-je clair?
- Je suis donc votre prisonnier?
- Un hôte intelligent qui ne souhaite pas finir sa vie dans une ruelle de la capitale après une rencontre fâcheuse.

Sans un mot, l'omniac s'éloigna alors de l'agent et de ses chiens de garde. Pour peu, ses programmes l'auraient fait grogner sous la colère. Derrière lui, Merkor fixait le synthétique avec un regard empli d'une haine profonde et d'un grand mépris. Se retournant finalement pour quitter le hangar, il pointa simplement les deux corps calcinés au sol.

- Nettoyez-moi tout ça. Je veux un trinôme en constamment sur l'omniac. Surveillez-le.

*
*  *


Grognant en appuyant sur les bandages entourant son ventre, Talia était assise sur un des tabourets entourant la table de sa chambre. Elle était parvenue à s'extirper de son lit et à enfiler au moins ses sous-vêtements. La douleur la tiraillait cependant énormément et neutralisait une grande partie de ses mouvements. Assise à sa table, la tueuse laissait son doigt courir sur un écran holographique, parcourant les différentes informations mondiales, cherchant ainsi vainement à occuper son esprit ennuyé.
Il était quatorze heures et Valmyria était partie "travailler", laissant la jeune femme seule avec ses pensées. Si la présence de sa bienfaitrice l'avait d'abord agacée, Talia devait malgré tout reconnaître que discuter avec elle était relativement divertissant.

Finalement, son regard s'arrêta sur un article décrivant la mort de deux agents de sécurité près des bas-quartier de Wellington. L'article stipulait que les autorités locales avaient classé l'assassinat des deux agents au rang de règlement de compte entre les hommes du Doberman et un gang rival, prenant malgré eux les deux agents dans les échanges de tirs. Une grande frustration s'empara de la tueuse en réalisant qu'on venait de maquiller l'un de ses meurtres. Plus encore, elle était frustrée de voir qu'on donnait du crédit à ceux qui l'avaient réduit à cet état de convalescence. En vérité, cette frustration avait des racines plus profondes qu'elle ne souhaitait l'admettre. Elle avait été trop faible face à ses deux adversaires. Si elle aurait pu gagner le combat, il était évident qu'elle n'en serait jamais sortie vivante aux vues de ses blessures.

Depuis les forces spéciales, Talia avait toujours vécu en se basant sur une vérité simpliste. Les forts survivent et tuent, les faibles subissent et meurent. Pour une fois qu'elle passait de l'autre côté de la barrière, elle n'aimait pas vraiment ce qu'elle y voyait. Lorsqu'elle avait rejoint l'organisation du lotus et commencé son programme d'amélioration, la tueuse s'était toujours dit que le jour où elle passerait de l'autre côté, elle serait abattue sur le champ par la personne la faisant se sentir faible, et qu'ainsi, elle s'épargnerait au moins l'humiliation de la défaite. Et aujourd'hui, elle était assise sur un tabouret de bois low-cost, dans la demeure d'une prostituée néo-zélandaise qui l'avait sauvée d'une mort certaine.

Hurlant, Talia s'empara du petit appareil électronique qui projetait l'écran et l'envoya voler à travers la pièce. Frappant violemment par la suite la table en bois, la tueuse sentit sa vision se troubler tandis que ses mains la lançaient en réaction au choc contre le meuble. Un liquide chaud et salé coulait le long des joues de l'eurasienne, qui se lamentait sur sa propre personne. Elle était pitoyable, dans un état ridicule, et n'était même pas capable de se reprendre assez pour surmonter les doutes qu'elle avait envers sa propre situation. Elle qu'on surnommait au sein de la griffe la "succube". Elle qui avait toujours torturé et abattu ses cibles avec un plaisir sadique, était à présent prisonnière de sa propre faiblesse. Elle s'était contentée trop longtemps de ses propres forces et s'était reposée dessus au lieu de tenter de mieux s'améliorer. Bien sûr, elle s’entraînait avec Alasker, et avait grandement améliorée ses capacités de combat. Mais face à des adversaires encore plus améliorés cybernétiquement qu'elle, son corps montrait ses propres limites.  

- Tu es minable.

La voix résonna dans tout l'être de la jeune femme, vibrant jusque dans ses os. Relevant la tête, Talia s'observa comme dans un miroir déformé. Son image altéré, possédant ailes, cornes, et pattes de boucs la scrutait d'un regard bien trop serpentin. Sa langue fourchue balaya ses lèvres quelques instants, comme si elle savourait sa propre confusion. Les yeux de Talia se baladèrent sur les formes parfaites de sa propre image, s'arrêtant quelques instants sur la poitrine puis la cicatrice présente près de son nombril. Replongeant finalement son attention sur sa propre forme qui avait croisé les bras, la tueuse n'était plus vraiment certaine d'être éveillée. Cela faisait plusieurs fois qu'elle refaisait des rêves similaires. Qu'elle se voyait ainsi. Toujours dans une orgie plus sanglante. A présent, elle était consciente et s'observait tout de même sous cette forme démoniaque. La queue pointue de la succube en face d'elle fouettait l'air à un rythme régulier, comme un chat amusé et joueur s'apprêtant à bondir sur sa proie.

- Et dire que j'ai choisi cette enveloppe charnelle pour exister. Qu'est-ce qui te prend à te lamenter ainsi?

Grognant en simple réponse, l'eurasienne se redressa légèrement sur son siège, séchant ses larmes et tentant de se mettre debout avec difficulté. Une fois cette tâche réalisée, le lotus s'avança en direction de sa propre image, déterminé à voir si celle-ci était réelle ou non. Arrivant au contact, la succube attrapa la tête de Talia et redressa cette dernière en soulevant son menton, sous le regard médusé de la jeune femme.

- Tu n'es pas réelle.
- Hahaha, je suis aussi réelle que ton esprit souhaite que je ne le sois ma chère. Je suis toi, et tu es moi.
- Génial, je suis donc juste devenue complètement folle. Jusqu'à présent tu n'étais qu'un rêve, c'était très bien ainsi.
- Folle?

Appuyant soudainement sur le ventre de la tueuse, la succube se lécha de nouveau les lèvres en observant la vague de douleur saisir la tueuse. Laissant un long gémissement de douleur s'échapper de sa gorge, Talia observa sa propre image s'en délecter, ne pouvant s'empêcher elle même de trouver cela excitant.

- Tu as toujours été folle ma chère. La seule différence réside dans le fait d'accepter ce fait ou non. Tu n'es pas une humaine normale, tu ne l'as jamais été. Tu es comme moi, tu te délectes des souffrances et des plaisirs charnels. Maintenant viens, il faut rincer ce corps souiller par son propre sang.

Baissant la tête, Talia observa alors le bandage entourant son ventre, et sa teinte nouvellement rougeâtre. Grognant sous la douleur, la jeune femme accepta finalement de suivre sa propre image jusqu'à la salle de bain de Valmyria, où elle laissa ses sous vêtements choir au sol. Retirant par la suite son bandage, l'eurasienne s'observa dans le miroir quelques instants, son autre forme se plaçant derrière elle et positionnant ses mains sur ses épaules tout en léchant de sa langue fendue la base de son cou. Le corps de la jeune femme, malgré ses nombreuses ecchymoses et blessures fraîchement refermées, gardait une silhouette parfaite et musclée. La seule exception à cette perfection demeurait dans la plaie qui ne s'était pas encore totalement refermée au niveau de son ventre. Si elle n'avait rien de la régénération cellulaire d'Alasker, Talia s'était pourtant habituée à guérir rapidement de ses blessures grâce au programme d'amélioration. Néanmoins, cela ne faisait que quelques jours qu'elle s'était réellement réveillée, et elle avait eu assez de plaies pour presque la tuer. Savourant son image et les caresses de son autre forme pendant quelques secondes, Talia se décida finalement à entrer dans la douche et à laisser couler l'eau chaude sur sa peau blanchâtre. Laissant un long soupir de satisfaction s'échapper de sa bouche, l'eurasienne retint cependant un léger cri lorsque l'eau toucha sa blessure. Se laver ainsi avec une plaie presque refermée n'était pas l'idée la plus intelligente qu'elle ait eu. Cependant, la tueuse termina de se laver, sous les commentaires de sa forme démoniaque qui se trouvait dans la douche avec elle, et qui la caressait de temps à autres de ses mains ou sa queue. Lorsqu'elle coupa l'eau, le lotus sorti rapidement de la douche, ne se souciant que très peu du bruit caractéristique de porte qu'elle avait entendu quelques minutes plus tôt. La succube qui la suivait attrapa une serviette et lui tendit, l'aidant de temps à autres à sécher son corps.
Ouvrant par la suite l'armoire de la salle de bain, Talia fouilla rapidement pour attraper de nouveaux bandages, qu'elle se passa autour du ventre après avoir désinfecté la plaie et appliqué une compresse. Passant ensuite sa serviette autour d'elle, la tueuse réfléchissait à ce qu'elle allait pouvoir se mettre de propre.    

- Au pire, reste nue.

L'image démoniaque derrière elle laissa un rire sadique s'échapper de sa gorge avant de laisser sa main glisser le long des cuisses de la tueuse, frôlant son intimité tout en murmurant à son oreille.

- Moi, ça ne me dérangerait pas.

Soupirant sous la caresse, Talia fit quelques pas en avant afin de se détacher de l'emprise de son autre forme. Si Valmyria entrait maintenant, elle n'était pas vraiment sûr de savoir comment expliquer qu'elle se laisser aller avec une forme issue de son propre esprit.

- Disparais, s'il te plait.

La succube observa quelques instants la jeune femme, son visage affichant à la fois une mine déçue et intéressée. Finalement, elle leva les bras en signe d’acquiescement, s'approchant seulement de l'eurasienne.

- Un baiser avant mon départ?

Fixant sa forme démoniaque d'un air blasé, Talia s'approcha de la succube d'un pas décidé, ignorant son ventre qui la tiraillait. Empoignant le visage de son autre forme, l'eurasienne approcha ses lèvres de l'autre et commença à l'embrasser sensuellement, fermant les yeux. Lorsqu'elle les rouvrit enfin, quelques secondes à peine après avoir imposé un contact, Talia remarqua un détail fâcheux. Ce n'était pas sa forme démoniaque, mais Valmyria, qu'elle enserrait de ses mains et dont elle venait de quitter les lèvres.




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