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 Ghosts of the Past [PV Fatale]

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 ►Véritable nom :
Fareeha Amari


 ►Localisation :
Gizeh, Egypte


 ►Affiliation :
Helix Security (ONU)


 ►Equipement :
Une armure Raptora Mark VI et un lance-roquettes


 ►Age :
30

the world can always use more heroes
Pharah
Pharah
Isis, Guardian of Egypt
Dim 10 Déc - 21:31



Ghosts of the Past
Pharah   ▬   Fatale


Sale journée...oui c’était une sale journée. Je n’avais pas d’autres mots pour la qualifier tant je la détestais. A peine, l’aube s’était-elle levée que déjà, j’avais hâte que le crépuscule tombe sur la ville du Caire. Ce jour qui s’annonçait...cette date très précise m’était très pénible pour une seule et unique raison. Encore aujourd’hui, après presque une décennie, j’avais encore du mal à accepter ce motif. Mon esprit se refusait à l’assimiler...à le considérer comme n’étant que la stricte et pure vérité. Je ne pouvais pas l’admettre. C’était tout simplement au dessus de mes forces...ou du moins cela l’avait été. En dépit des efforts d’Angela pour m’aider à surmonter cette dure réalité, une part de moi-même espérait encore que ce que l’on m’avait annoncé ce jour là, il y a presque 10 ans, soit faux..soit une illusion montée de toutes pièces... Mais, hélas, cela n’était pas le cas...bien au contraire. Chaque heures, chaque jours, chaque mois, chaque années ne faisaient que prouver à quel point ce que Jack m’avait appris était arrivé...pour mon plus grand désespoir. Je ne pouvais rien faire pour changer cela... Peut-être que si j’avais été à ces ses côtés...Peut-être que si j’avais accepté de la voir...Elle serait toujours là... Elle serait encore en train de veiller sur moi comme une mère se devait de le faire envers sa seule et unique fille...

Hélas, rien ne pouvait altérer ce qui s’était passé ce fameux jour... Nul ne pouvait ramener Ana dans ce bas-monde... Pas même Angela... Quant-à Dieu, voilà bien longtemps que j’avais arrêté de croire à son existence... Ma mère était tombée au champ d’honneur au service d’Overwatch... Le simple fait d’évoquer cela, même par la pensée, me brisait le cœur et me poussait à me haïr à tel point que je ne pouvais m’empêcher de serrer le poing de colère alors que j’étais en train de conduire. Son décès me pesait sur la conscience. C’était indéniable. A vrai dire, je me reprochais toujours sa disparition. Jack, Ange, mon père... Tous avaient tenté de me faire entendre raison mais ils avaient échoué. Sa mort était en partie de ma faute. Mon comportement n’avait pas été irréprochable et l’avait au fond, sans doute, conduit à se mettre, une fois de plus, en danger pour moi.

En effet, à cette époque là, je désirais plus que tout rejoindre Overwatch. Or, aux yeux d’Ana, il en était absolument hors de question. Elle avait été jusqu’à m’affirmer qu’elle ferait tout ce qu’il y avait en son pouvoir pour m’empêcher de la rejoindre. Ce débat, qu’il nous arrivait de remettre souvent sur la table, fut la cause du froid qui s’était quelque peu installé entre nous. L’une ne pouvait pas être dans la même pièce que l’autre sans que l’on ne sente la température chuter. A vrai dire, je crois même que certains membres de l’organisation redoutaient la colère des Amari à cause notamment de nos disputes. Il était correct d’affirmer que tout ma mère, je savais me montrer particulièrement têtue. Nous étions fait du même bois. Le sang des Amari...son sang coulait dans mes veines et me poussait à lui tenir tête et à rejoindre Overwatch ce qu’elle ne pouvait se résoudre à accepter...

Aussi, je me doute qu’afin de pallier mon recrutement, celle que j’aimais plus que tout au monde, avait du enchainer les missions sur le terrain pour s’assurer que le monde soit plus sûre le jour où je parviendrais à la rejoindre. Elle s’était tuée à la tâche afin que jamais je n’ai à prendre véritablement les armes comme elle avait du le faire quelques années avant ma naissance. Elle désirait à tout prix m’éviter de me voir mourir au combat... et à la place c’était moi qui l’avait vu disparaitre du jour au lendemain. Si je n’avais pas moi même choisi la voie des armes, peut être qu’elle n’aurait pas cherché à continuer le combat comme elle l’avait fait au crépuscule de sa vie. Il était clair, cependant, à mes yeux que mes décisions avaient conduit notre relation dans une impasse et m’avaient, par extension, empêché de profiter véritablement de la présence d’Ana à mes cotés. Cela nous avait miné...toutes les deux...et pour cela je continuais de me haïr.

Certes, dans ma jeunesse, je n’avais pu, contrairement aux enfants de mon âge, réellement profiter de ma mère du fait qu’elle devait souvent se rendre sur le terrain. Néanmoins, quand elle revenait et qu’elle en avait terminé avec ses formalités, nous passions tout notre temps ensemble. Quand bien même son travail était périlleux et lui prenait énormément de temps, elle prenait soin de moi. Notre relation était fusionnelle à l’époque et j’en viens à la regretter aujourd’hui car ce sont mes choix et mes choix seulement ainsi que mon obstination qui ont mis à mal ce lien si privilégié que j’avais avec elle.

Soupirant, je me contentais de regarder d’un air morose le paysage qui défilait sous mes yeux alors que mon véhicule traversait les ruelles du Caire embrumées par la pluie qui ne cessait de battre contre mon pare-brise. A croire qu’à mon instar, le temps était particulièrement morose...comme si une entité avait compris qu’aujourd’hui l’heure n’était pas aux réjouissances...comme si l’Egypte tenait, elle aussi, à manifester son désarroi et sa tristesse. En un sens, l’on aurait presque cru que le pays était en deuil et tenait à rendre hommage à celle qui l’a représenté pendant plusieurs décennies...à celle qui l’avait défendu avec tant de véhémence alors qu’Overwatch n’avait même pas encore été créé. Ana Amari avait laissé un vide qu’il était bien impossible de remplir aujourd’hui. Personne, pas même moi, n’avait su prendre sa suite pour la simple et bonne raison qu’elle était irremplaçable.

Jetant un coup aux alentours, je trouvais mon chemin rapidement afin d’arriver au mémorial de guerre du Caire au sein duquel reposait les victimes des deux Guerres Mondiales mais aussi celles des victimes de la Guerre Omniaque ainsi que nos plus grands héros. Chaque année, à la même période, je prenais congé afin de me rendre ici en vu de pouvoir rendre hommage à ma mère même si je ne savais que trop bien que sa tombe était vide. Toutefois, en  dépit de cela, je tenais malgré tout à aller la voir et à payer pour faire en sorte que tout soit entretenu par respect envers sa mémoire. Je tenais à m’y rendre aussi car j’en avais cruellement besoin. Depuis la disparition d’Overwatch, les morts de Jack et Gabriel, l’évaporation de Mccree, je n’avais plus personne à qui me confier...à qui parler. A l’époque, Amélie aurait été là pour moi...mais, hélas ce n’était plus le cas. Elle s’était évanouie dans la nature bien avant le décès d’Ana et son absence me pesait également même si j’essayais de faire tout ce qu’il y avait en mon pouvoir pour la retrouver même si je ne savais pas trop par où commencer...ce qui me mettait les nerfs à vif et ne faisait que me rappeler ma propre incompétence...

La seule et unique personne, chère à mon cœur, à qui je pouvais espérer me confier n’était autre qu’Angela Ziegler. Cependant pour rien au monde, je ne tenais à lui dire ce que j’avais sur le cœur et ce pour une raison très simple. Elle avait vu suffisamment d’horreurs et continuait à en voir. Quand bien même Overwatch avait été dissoute, la guerre avait repris...du moins en Russie. Or tel que je connaissais Ange, je pariais qu’elle devait passer tout son temps libre à essayer de sauver les innocents. Je pouvais, par conséquent, lui épargner mes états d’âmes. Elle avait déjà fort à faire avec son propre travail sans que je vienne derrière lui démontrer à quel point mon esprit n’était qu’un champ de ruines. Je ne désirais pas qu’elle s’investisse, encore une fois, auprès de ma personne pour constater que derrière le soldat qui se bat pour que justice soit faite et pour remplir son devoir...que derrière mes blagues, il n’y avait rien si ce n’est les vestiges d’une fillette apeurée par la mort et abattue par les disparitions de ceux qu’elle considérait comme faisant partie de sa famille.

Secouant la tête afin de chasser cette pensée, je constatais que j’étais enfin arrivée à destination et prenais donc soin de garer mon véhicule non loin de l’entrée du cimetière. Alors que je coupais le contact, je ne pus m’empêcher de sortir une photo de la poche de mon smoking afin de la contempler. Sur cette image, l’on pouvait me voir moi à l’âge de 12 ans mais aussi tous les membres originels d’Overwatch à savoir Jack, Gabriel, Angela, Jesse, Willem, Liao, et Ana.  Instinctivement, je posais mon pouce sur le visage d’Ana afin de le caresser et sans que je ne m’en aperçoive une larme, solitaire, se mit à couler le long de mon visage. Même si j’étais un soldat et que j’étais indépendante, mon être tout entier demeurait raccroché à un passé qui n’existait plus. Bien qu’il fut nécessaire, pour ma guérison, que je m’en franchisasse, je ne pouvais m’y résoudre. Ces souvenirs, cette photographie me faisaient certes souffrir mais ils étaient ce que j’avais de plus précieux en ce bas-monde. Aussi, je ne pouvais pas....je ne voulais pas enterrer ce passé et me contrefichais que, durant mes rares moments de repos, celui-ci puisse me submerger. C’était sans doute contreproductif et il était clair qu’un jour ou l’autre mon âme ou le peu qu’il en restait finirait par ne plus pouvoir accepter cette réalité, mais je n’en avais cure.

Souriant tristement, je rangeais la photographie et sortais de ma voiture non sans prendre soin de prendre le bouquet de fleur que j’avais emmené avec moi ainsi qu’un pistolet que je rangeais dans un holster et ce en ouvrant mon manteau. Puis, comme si de rien n’était et sans prendre la peine de prendre un parapluie, je me dirigeais vers l’endroit où se situait la tombe d’Ana Amari non sans jeter un coup d’œil aux alentours. Alors que des stèles de soldats, d’officiers voire même de grands personnages historiques m’entouraient, je ne pus m’empêcher de repenser à un extrait du poème de Verlaine qui, au vu des circonstances me semblaient des plus adaptés. Aussi, alors que j’avançais telle une ombre parmi les tombes, je ne pus m’empêcher de réciter à voix basse :


« Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon cœur
D'une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure

Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.
»

Ces quelques vers, je les devais à ma mère qui était une grande amatrice de poésie. Même si tout ce que j’avais fait dans ma vie avait été réalisé en vu de rejoindre Overwatch, j’avais su cultiver mon jardin et développer un attrait pour certaines autres disciplines et la poésie en faisait partie car elle avait ça de beau qu’elle me permettait parfois d’exprimer ce que je ressentais. Elle m’offrait la possibilité de mettre des mots sur mes émotions car j’en étais bien souvent incapable. Après tout, j’étais un soldat et un soldat se devait de savoir tuer son prochain et non de savoir exprimer ses états d’âmes. Pourtant, en dépit du métier que j’avais choisi, en dépit de celui de ma mère ou des membres d’Overwatch, nous demeurions des êtres humains avec toutes nos imperfections et nos désirs....quand bien même je tâchais de ne rien montrer à mes subalternes afin qu’ils ne doutassent jamais de moi. Après tout, j’étais leur figure de proue et ne pouvais donc me permettre de leur offrir le visage d’une personne accablée par son passé...

C’était pour cela, que chaque année, je prenais un peu de repos à cette date précise afin de pouvoir faire tomber le masque et me retrouver face à face avec moi-même mais aussi avec le fantôme de ma mère qui était, désormais, juste devant mes yeux. En effet, sans que je ne m’en aperçoive, mes pas m’avaient guidée jusqu’à sa stèle sur laquelle était inscrit son nom, son grade, ses dates de naissance et de décès et son matricule. Il n’y avait rien d’autres. Ni photos, ni citations, ni décorations...rien. Je n’avais fait qu’exécuté les dernières volontés de son testament, même si certaines d’entre elles me déplaisaient. J’avais essayé de me rattraper à la fin même si je ne savais que trop bien, au vu de mon comportement, que je ne cesserais jamais de culpabiliser à son sujet.

M’agenouillant, je déposais ma gerbe de fleur au sol et caressais du bout des doigts le nom inscrit sur la stèle. Alors que je faisais cela, ma mémoire en profita pour me jouer un tour et me retrouvais aussitôt, une nouvelle fois, le jour de son enterrement. Je voyais le cercueil d’Ana que l’on mettait en terre, je voyais mon père, qui en dépit de ce qu’il avait perdu, restait digne. Je notais également l’apparence des membres d’Overwatch qui tous étaient venus lui rendre hommage une dernière fois. Ils étaient tous ici pour dire adieu à leur mère spirituelle et pour également me soutenir du fait que j’étais au plus mal à ce moment là. Si Ange ne m’avait pas soutenu, je savais que je me serais effondrée au sol et que j’aurais versé toutes les larmes de mon corps afin d’épancher le chagrin que j’éprouvais et que je ressentais encore aujourd’hui.

A cet instant de ma vie, je n’avais eu qu’une seule envie : Fuir. Fuir loin du monde, loin de mon entourage, loin de l’existence elle même tant chaque objet, chaque minute ne faisaient que me rappeler cette réalité que je ne pouvais pas accepter et qui continuait, malgré tout, de me tourmenter aujourd’hui.  Pourtant, malgré cela, j’étais restée et étais restée digne afin de lui rendre honneur même si contrairement à Zurich, je n’avais pas pu prendre la parole... Il n’y en avait eu nul besoin tant le silence de la cérémonie avait été éloquent. Elle nous manquait déjà à tous et son absence nous pesait.

M’administrant une gifle mentale, je revenais au présent et me concentrais sur ce que j’avais sous les yeux. Sans que je ne m’en sois aperçue je m’étais agenouillée au sol et étais demeurée immobile pendant plusieurs minutes en faisant fi de la pluie diluvienne qui s’abattait et qui me permettait de masquer les larmes qu’aujourd’hui, je ne pouvais plus retenir. A ne pas en douter, je devais offrir un triste spectacle en étant  assise ici, en étant totalement abattue, sous une pluie battante qui me trempait jusqu’aux os, mais je n’en avais cure. Aujourd’hui, j’avais le droit de laisser tomber le masque. Aujourd’hui, il s’agissait de ma journée...et de celle d’Ana... de celle des « retrouvailles » entre une fille et sa mère disparue. C’est ainsi, d’une voix brisée, que je ne pus m’empêcher de dire :


« Je suis rentrée...maman... »







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 ►Véritable nom :
Fareeha Amari


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Pharah
Pharah
Isis, Guardian of Egypt
Ven 19 Jan - 21:25

Ghosts of the Past [PV Fatale] Barney10
   J’ai perdu ma force et ma vie,
   Et mes amis et ma gaîté ;
   J’ai perdu jusqu’à la fierté
   Qui faisait croire à mon génie.

   Quand j’ai connu la Vérité,
   J’ai cru que c’était une amie ;
   Quand je l’ai comprise et sentie,
   J’en étais déjà dégoûté.

   Et pourtant elle est éternelle,
   Et ceux qui se sont passés d’elle
   Ici-bas ont tout ignoré.

   Dieu parle, il faut qu’on lui réponde.
   Le seul bien qui me reste au monde
   Est d’avoir quelquefois pleuré.




Pendant ce qui me parut être une éternité, je restais agenouillée devant la stèle d’ Ana, les yeux perdus dans le vide. Nulles pensées, nulles personnes ne venaient troubler mon recueillement...et pourtant dieu sait que j’eusse apprécié qu’Ana décidât de réapparaitre en cet instant pour me dire que tout ceci, sa mort, sa tombe, la chute d’Overwatch n’était qu’un cauchemar... Hélas, même si c’était là ce que j’espérais, je ne savais que trop bien que je ne faisais que me leurrer. La réalité était toute autre et il me fallait l’accepter que je le voulusse ou non. Aussi, je laissais ma culpabilité ainsi que ma tristesse, que je portais chaque jour comme un fardeau, s’exprimer au travers de mes larmes qui ne cessaient de couler au point que je dusse sortir un mouchoir pour les essuyer tant elles troublaient ma vision. Un tel geste était cependant vain au vu de mon chagrin qui ne cessait d’aller croissant au fil des minutes.

En effet, plus je restais devant sa tombe, plus j’en venais à me remémorer des souvenirs nous concernant. J’en arrivais même jusqu’à me rappeler de certains détails la concernant ce qui ne faisait qu’accentuer ma propre peine... Le son de sa voix, la couleur de ses cheveux, son parfum....tout me revenait en mémoire et me faisait prendre conscience à quel point Ana me manquait...à quel point je regrettais la présence de ma mère à mes cotés. Sur le coup, je ne pus m’empêcher de soupirer et de pester contre ma propre bêtise qui m’avait, pour ainsi dire, condamner à ne plus jamais pouvoir côtoyer celle qui m’avait mise au monde...  Le passé, en dépit de toutes nos avancées technologiques, ne pouvait être modifié... Il me fallait avancer et ce quand bien même cela me semblait impossible. Il était impératif que j’aille de l’avant et que je tâche de faire en sorte que son nom...son sacrifice ne soit pas oublié.

En un sens, en tenant à tout prix à me protéger et en passant de vie à trépas, Ana avait accordé une valeur à mon existence...une valeur que j’ignorais comment dépenser. Néanmoins, au nom de tout ce qu’elle avait représenté à mes yeux, je ne pouvais guère me résoudre à ne rien faire de ma vie et à laisser ainsi son sacrifice être inutile. Je me devais de lui faire honneur et ce même si je savais très bien qu’elle ne serait sans doute guère d’accord avec les choix que j’avais fait jusqu’à aujourd’hui. Rejoindre l’armée, puis Hélix Security n’était clairement pas l’avenir qu’elle avait envisagé pour moi. Cependant, bien que je susse qu’elle n’approuverait jamais ma conduite, je désirais plus que tout au monde faire quelque chose d’utile... qui pouvait importer et qui me permettrait de vivre judicieusement cette vie qui m’avait été octroyée. Aussi, je voulais marcher sur les traces de ma mère et apporter mon aide à ceux qui en avaient le plus besoin...

Souriant tristement en regardant la tombe d’Ana, je ne pus m’empêcher de murmurer les paroles suivantes d’un air amusé :


« Je suppute que pour manifester ton désaccord, tu m’aurais administrée une gifle derrière la tête et que tu m’aurais affirmée qu’une mère, et seule une mère, savait ce qu’il y avait de bon pour ses enfants... A croire que jusqu’au bout, je continuerais de contrarier tes espérances...maman... Où que tu sois, j’espère néanmoins que tu reposes en paix aux côtés des membres de notre famille... »

Caressant une dernière fois du bout des doigts le nom de ma défunte mère, je restais agenouillée un certain temps, perdue dans mes pensées jusqu’à ce que j’entendis une voix, non loin de moi, semblable à un murmure...une voix qui ne prononça qu’un seul et unique mot que je ne connaissais que trop bien. Ce mot...ce son si particulier et à la fois si mélodieux me firent tressaillirent instantanément. Mon cœur manqua un battement en entendant ce surnom qu’une seule et unique personne avait utilisé en ce bas-monde jusqu’à sa disparition. Se pouvait-il que... ? Y’avait-il une chance que... ?

Je ne savais trop quoi penser de cette situation qui, à ne pas en douter, m’échappait totalement et que je n’aurais jamais cru possible. En cet instant, j’avais peur...peur de connaitre la vérité, peur de me retourner, peur de découvrir que ce n’était là qu’un effet de mon imagination, peur même d’imaginer qu’un fantôme appartenant à mon passé avait osé apparaitre dans ce cimetière. Aussi durant des secondes qui me parurent être des siècles, je restais sans bouger et fermais les yeux tout en espérant silencieusement que ces paroles n’étaient pas une illusion et qu’elles annonçaient clairement le retour d’une personne qui était chère à mon cœur et qui me manquait... J’en venais, même, à émettre, intérieurement, une requête au Tout-Puissant. Il fallait que ce soit elle... Il fallait qu’elle soit là ! Cela ne faisait que trop d’années qu’elle avait disparu et savoir que mon imagination pouvait, peut être, me leurrer était une idée tout à fait insupportable. Amélie devait être ici à mes côtés !

Aussi, prenant mon courage à deux mains, je me relevais doucement puis me retournais en direction de ce qui me semblait être l’origine des paroles que j’avais entendu avant d’écarquiller soudainement les yeux. Amélie Lacroix....ma meilleure amie...ma compagne de jeux...ma sœur de cœur en quelque sorte. Elle se tenait là...à quelque mètres devant moi...tout aussi immobile que je l’étais. Sans doute était-elle, tout comme à mon instar, beaucoup trop choquée pour faire quoique ce soit et pour émettre le moindre son. Durant un bref instant, je ne pus m’empêcher de penser que je devais rêver et qu’elle n’était, malheureusement, qu’une illusion...qu’un fantôme de passé venu me hanter une nouvelle fois. Néanmoins, une partie de mon être envisageait que tout ceci puisse être la réalité...


« Auriel... »

Je n’avais pu m’empêcher, instinctivement, de laisser échapper ce surnom...tant j’étais émue par sa présence. Que ce fut un rêve ou non, j’étais heureuse mais également triste de la voir. Voilà bien trop d’années, que je la cherchais. Aussi, j’étais prête à faire tout ce qui était en mon pouvoir pour que ce rêve dure le plus longtemps possible si jamais ça en était un... Si tel n’était pas le cas en revanche... il me faudrait rattraper le temps perdu même si j’ignorais comment après toutes ces années... Aussi durant un long moment, je restais debout à la regarder longuement comme si de rien n’était tant j’avais peur qu’elle ne disparaisse si je venais à faire le moindre mouvement. Pourtant, il fallait bien que je tentasse de la rejoindre....que j’essayasse de lui parler...de m’excuser de ne pas avoir été là pour elle alors qu’elle en avait cruellement besoin.

Il était impératif que l’une de nous deux fasse le premier pas auquel cas je ne savais que trop bien que ce moment que nous partagions en cet instant n’était que fugace et finirait tôt ou tard par disparaitre pour laisser place à une dure réalité.. Aussi prenant mon courage à deux mains, je tentais de me rapprocher d’elle le plus doucement possible afin de ne pas la brusquer mais aussi car la peur enserrait mes entrailles. Je redoutais qu’en allant trop vite, celle-ci ne me paralyse ou ne me fasse défaillir tant j’en attendais beaucoup de ce moment.

En revanche, en dépit de la pluie et de mes dernières larmes qui continuaient d’obscurcir ma vision, plus je me rapprochais de celle qui était autrefois mon amie plus je notais à quel point elle semblait différente de celle que j’avais connu. Elle avait changé, c’était indéniable mais restait à savoir à quel point. En premier lieu, je notais la présence d’un fusil ce qui ne manqua pas de me faire, brièvement froncer les sourcils. Pourquoi avait-elle une arme ? Elle qui n’avait été jusqu’à sa disparition qu’une avocate portait un fusil de précision que ma mère n’aurait eu aucun mal à utiliser. Elle, qui pourtant était si douce et si timide parfois, tenait entre ses mains un instrument de mort ce qui n’avait aucun sens sauf si bien évidemment elle tenait à se prémunir de toute forme de danger ce qui n’était sans doute pas très étonnant du fait qu’elle avait été enlevée par deux fois.

Cependant, pourquoi pointait-elle son arme dans ma direction ? Cela m’échappait totalement. Voulait-elle m’assassiner ? C’était peu probable, après tout je demeurais sa meilleure amie et n’avais jamais fait quoique ce soit qui put l’offenser du moins c’est ce que je croyais. Sans doute avait-elle voulu me protéger d’une quelconque agression en vérifiant les alentours... C’était la seule hypothèse valable. Après tout même si le Talon avait enlevé Amélie, cette organisation n’avait pas pu la changer au point qu’elle désira me tuer. C’était tout bonnement inenvisageable même si en tant que militaire je ne savais que trop bien qu’à force d’être torturée un être humain pouvait tout accepter si cela permettait à la douleur de s’arrêter ne serait-ce qu’un bref instant. Quand bien même cela était possible, il y avait peu de chances pour qu’Auriel accepta  de mettre un terme à ma vie...tout comme je savais que j’en serais incapable.

Aussi, alors que je mettais un pied devant l’autre, je tâchais d’ignorer ce fusil et me concentrais sur le visage d’Amélie, qui de toute évidence, ne savait toujours pas comment réagir. Alors que je l’observais je notais les différents changements corporels qui avaient été opérés sur elle et qui ne manquèrent pas de me briser le cœur. Qu’avait-elle donc pu bien subir aux mains de ces monstres pour finir ainsi ? Sa peau avait pris une teinte violacée qui était tout sauf naturelle...tout comme sa chevelure d’ailleurs... Quant-à ses yeux, ils étaient dorénavant teintés d’une couleur dorée qui était presque malsaine... Le pire n’était cependant pas la couleur mais l’absence d’émotion que l’on pouvait presque ressentir en se perdant dans son regard ce qui me fît frissonner et imaginer le pire sur ses conditions d’emprisonnement.  Instinctivement, je ne pus m’empêcher de serrer le poing et de me mordre la lèvre jusqu’au sang. Si jamais je venais à mettre la main sur ceux qui lui avaient fait subir ça...

Outre son changement vestimentaire, je notais également la présence d’un tatouage sur l’un de ses avant bras ce qui me fît hausser un sourcil du fait que je n’arrivais pas à comprendre le sens que pouvait lui accorder Amélie. Même si je parvenais à parler le français couramment, grâce à mon amie ici présente, je ne saisissais pas les raisons qui l’avaient poussé à inscrire le mot cauchemar sur son corps. C’était tout bonnement incompréhensible. Que cherchait-elle à dire avec ce mot ? Vu son équipement et son air de prédatrice prête à bondir sur sa proie, il était fort probable qu’elle tenait sans doute à affirmer qu’elle était un véritable cauchemar pour ses ennemis. Personnellement, j’y voyais également une autre explication, qui intérieurement me faisait bouillir de rage au point que j’aurais aimé avoir les responsables de son état devant moi pour pouvoir m’expliquer avec eux. Ce tatouage, que je trouvais assez peu gracieux tant j’avais le sentiment qu’il ne s’agissait que d’une cicatrice sur le corps magnifique de mon ainée, pouvait bien signifier qu’elle avait, durant toutes ses années, vécu un véritable cauchemar dont elle n’arrivait pas à voir la fin...même aujourd’hui.

Cette pensée me révoltait et me motivait à rendre justice à Amélie qui, à mes yeux, n’avaient décidemment pas mérité le sort qu’on lui avait réservé. Entre ses enlèvements et le meurtre de son mari, elle avait payé un lourd tribut qu’elle n’aurait jamais du avoir à régler. Il s’agissait clairement d’une injustice, qui je le craignais, finirait par la poursuivre jusqu’à la fin de sa vie même si j’espérais, bien naïvement, parvenir à l’aider à surmonter toutes ces épreuves et à la sauver d’elle-même..

Finalement, au bout de ce qui me sembla être des siècles, j’étais en face d’Amélie, qui depuis mon intervention n’avait guère cillée... comme si elle hésitait encore sur la marche à suivre ce qui m’inquiétait quelque peu. Qu’avait-elle subie pour devenir comme ça ? Elle qui jadis était si joyeuse et n’hésitais pas, un seul instant, à me titiller en faisant preuve de son affection à mon égard, restais de marbre...comme si son être tout entier était dépourvu de toutes formes de sentiments. J’en venais presque à me demander si la personne qui était sous mes yeux avait encore un semblant d’âme et s’il s’agissait encore de mon amie tant elle semblait avoir changé...

Aussi devant son absence de réaction, je m’agenouillais devant elle et croisais son regard un long moment avant de me décider à poser délicatement une main sur sa joue afin de la caresser mais aussi pour vérifier que cet être qui était là, sous mes yeux, n’était pas une illusion créée par mon subconscient. Ce geste, pourtant si anodin, me rassura lorsque je pus la toucher mais me fit également frissonner tant ce que je ressentais me déroutait. Sa peau était si....froide que l’on aurait pu croire, aisément, que son cœur avait cessé de battre et que d’un instant à l’autre, elle finirait par rejoindre l’au-delà...ce qui était inconcevable à mes yeux... A vrai dire, sa seule mort était à elle seule un scénario que je ne pouvais pas envisager... Toutefois son état, en plus de me choquer m’intriguer...raisonner pour laquelle je ne pus m’empêcher de l’interroger à ce sujet :


« Mon Dieu...Que t’ont-ils donc fait subir ma Auriel ? Que t’est-il arrivé ?»

Instinctivement, mue par mes émotions, je la prenais dans mes bras en dépit du fait qu’elle tenait encore une arme entre ses mains et qu’elle ne semblait pas toujours pas réagir à mes différentes sollicitations ce qui, je dois le reconnaitre, m’inquiétais quelque peu tant j’ignorais quoi faire pour briser cette gangue de glace dans laquelle mon amie semblait être prisonnière. Cette absence de réaction m’attristais en plus de faire enrager non pas parce qu’elle ne semblait pas se soucier de ma présence mais plus car son comportement était le témoin le plus éloquent des mauvais traitements qu’elle avait du recevoir au cours de ces dernières années. Or, même si j’étais prête à rester à ses cotés désormais, je savais pertinemment que c’était à cause de mon incompétence qu’elle avait du connaitre un véritable enfer.. Qui plus est, j’étais tout simplement impuissante pour remédier aux atrocités qui devait probablement la hanter. Il aurait très certainement fallu qu’Angela Ziegler soit là pour savoir quoi faire... Après tout, j’étais un soldat et non un médecin... mes mains étaient faites pour tuer et pour détruire non pas pour soigner et réparer ce qui était brisé...ce qui pour le coup m’ennuyait profondément tant je tenais à Amélie...tant je désirais qu’elle réagisse un tant soi peu...

Peut être fallait-il pour cela un stimuli... Je savais ou du moins Angela m’avait un jour appris que pour faire réagir certaines personnes il était nécessaire d’utiliser certains mots ou certains objets. Aussi dans le cas de Mccree fallait-il par exemple utiliser une bouteille de whisky pour obtenir une réaction... Etant donné que je la connaissais, je pouvais donc possiblement la faire réagir en utilisant ma voix ou en évoquant des souvenirs...de notre vie passé même s’il faudrait certainement bien plus que tout ceci pour la ramener à mes côtés...


« Je suis désolé Amélie....désolé de t’avoir abandonnée...désolé de ne pas t’avoir secouru...et désolé de ne pas avoir pu t’épargner l’enfer que tu as du vivre pendant ces dernières années... »

Je me sentais coupable tout comme je ressentais de la culpabilité pour le décès de ma mère. Aussi, je ne pus m’empêcher de laisser quelques larmes rouler le long de mes joues alors que je continuais d’enserrer dans mes bras celle qui, pour moi, fut une amie très précieuse. Aujourd’hui plus que jamais j’étais prête à lui venir en aide si elle le voulait tant j’étais soulagé de la revoir...même si c’était en cette triste journée... journée qui était loin d’être anodine et qui me poussait à m’interroger. Pourquoi Amélie avait-elle choisie de se montrer aujourd’hui et surtout ici, dans ce fameux cimetière que je ne visitais qu’une fois par an tant cela m’était pénible... Comment savait-elle que je venais ici chaque année ?

Il s’agissait à ne pas en douter d’une drôle de coïncidence même si je ne pouvais m’empêcher pour le coup de penser que pour une fois la chance me souriait. J’essayais donc de ne pas accorder d’importance à ce léger détail et me concentrais sur ce qui était réellement important à savoir Amélie. Le reste pouvait bien attendre ! La pluie avait beau me tremper jusqu’aux os, je n’en avais cure...tout ce qui m’intéressait se trouvait juste devant mes yeux et je comptais bien faire tout ce qui était en mon pouvoir pour la conserver à mes côtés. Il était hors de question que je laisse le destin me l’enlever une fois de plus. Cette fois-ci j’étais entrainée....j’étais prête....je pouvais la protéger contre ses ravisseurs et ce quand bien même tel n’était pas son désir. Je tenais beaucoup trop à elle pour la laisser disparaitre.

Alors qu’il continuait de pleuvoir, je continuais de la serrer dans mes bras et caressais son dos afin de nous rassurer mutuellement bien que mon inquiétude allait croissante tant je n’arrivais pas à comprendre les modifications corporelles qu’elle semblait avoir subi et qui avait altéré son corps qui, à chaque minute qui passait, me paraissait être celui d’une étrangère...celui d’une personne décédée que l’on venait à peine d’entreposer dans une morgue. Cette simple comparaison eut tôt de me faire froid dans le dos tant elle s’avérait macabre... et j’eus tôt fait de l’occulter de mon esprit afin de penser à quelque chose de plus...joyeux...

La regardant de nouveau attentivement, je lui souris, nettoyais mes larmes d’un revers de ma manche et me saisis de sa main que je caressais afin de la rassurer et lui faire part silencieusement, que j’étais bel et bien là et que j’étais prête à l’écouter ou à l’aider si tel était son souhait.




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 ►Véritable nom :
Fareeha Amari


 ►Localisation :
Gizeh, Egypte


 ►Affiliation :
Helix Security (ONU)


 ►Equipement :
Une armure Raptora Mark VI et un lance-roquettes


 ►Age :
30

the world can always use more heroes
Pharah
Pharah
Isis, Guardian of Egypt
Jeu 14 Juin - 20:47

Ce n’est pas non sans un certain soulagement que je sentis Amélie doucement réagir à mes sollicitations. En effet, c’était comme si ma voix ou mes gestes avaient permis à son cœur de se défaire de la gangue de glace dans laquelle celui-ci se trouvait.  Aussi, qu’elle puisse m’enlacer soudainement me mettait du baume au cœur...Cela signifiait qu’elle n’était pas totalement perdue....qu’il y avait encore une chance que derrière ces modifications corporelles, mon amie soit encore là même si de toute évidence ces dernières années l’avaient marqués plus que nécessaire... Mais cela représentait déjà un espoir sur lequel il allait falloir jouer pour qu’elle puisse retrouver un semblant de vie normale même si cela allait demander probablement des années de thérapie... Encore fallait-il aussi qu’elle soit d’accord pour se soigner ce qui me semblait totalement évident..ou du moins c’est ce que je croyais tant je tenais à occulter de mon esprit le fait qu’elle puisse ne pas vouloir se reconstruire à mes côtés.

Sur le moment, je ne pus m’empêcher de penser à quel point celle , qui jadis me rendait folle en essayant d’avoir le dernier mot, était vulnérable... Son corps....si frêle....comparé au mien....son visage de porcelaine...et sa voix....si faible...si irréelle... En la voyant ainsi, dans cet état, j’avais envie de la serrer dans mes bras de toute mes forces afin de lui signifier que j’étais là pour elle et que surtout elle était en sécurité désormais. Cependant, je ressentais aussi de la peur....peur de lui faire du mal...peur de la briser comme si elle n’était qu’un petit être fragile sur lequel la vie s’était acharnée plus que de raisons... Aussi je me contentais de caresser son dos afin de la soulager de son chagrin qui s’exprimait en cet instant et qui, dans le fond, la rendait bien plus humaine que je ne le saurais jamais et bien plus humaine que  quelques instants auparavant ce qui me fît, d’ailleurs, soupirer de soulagement tant j’avais redouté qu’elle ne soit plus capable de me reconnaitre à cause de ce que ses tortionnaires lui avaient fait subir...

Alors que j’étais plongée dans mes pensées et songeais à la situation présente, la voix de mon amie se fit de nouveau entendre. Les mots qu’elle prononça, au début, me firent hausser un sourcil tant ils étaient inadaptés. Sur le coup, j’allais même jusqu’à me dire que j’avais mal entendu...qu’elle ne m’avait pas demandé de partir... Mais très vite, je déchantais quand je l’entendis prononcer de nouveau ces mêmes paroles. Pourquoi fallait-il que je m’en aille ? Pourquoi voulait-elle que je la quitte ? Cela n’avait strictement aucun sens. Avait-elle peur de moi ? Cela semblait peu probable. Amélie savait pertinemment que jamais au grand jamais je n’aurais été capable de lever la main sur elle ni de lui faire du mal. J’en était tout simplement incapable. Elle était bien trop précieuse à mes yeux car elle faisait tout bonnement partie de ma famille. C’était la sœur que je n’avais jamais eu et que je n’aurais jamais. Quand bien même elle avait un an de plus de moi, j’avais toujours eu le sentiment que c’était à moi de la protéger et de veiller sur elle...bien qu’au final, lorsque l’on contemplait le résultat, l’on pouvait affirmer sans trop de problèmes que j’avais magistralement échoué... Mais le destin m’avait offert, en ce jour, une chance pour me rattraper...une possibilité d’entreprendre ce que je n’avais pu réussir et de le faire bien ! Il était hors de question que je laissasse passer une telle chance quand bien même il me faudrait, pour cela affronter le dieu Apophis en personne.

M’apprêtant à lui répondre, elle reprit soudainement la parole et insista sur la nécessité que je m’en aille car selon elle « elle ne tiendrait pas longtemps ». Ces mots, qui étaient tout sauf anodins, eurent le don de me surprendre au plus haut point, en plus de m’attrister quelque peu. En effet, pourquoi tenait-elle tant à ce que je la quitte ? Cela n’avait aucun sens. Qu’entendait-elle pas cette révélation qu’elle venait de me faire ? Craignait-elle pour ma survie ? Cela paraissait évident mais de selon toute vraisemblance elle avait oublié que j’avais vieilli....tout comme elle ignorait que j’avais rejoint les force de Helix Security à cause de mes compétences. Je pouvais me défendre si le besoin s’en faisait ressentir. Je n’étais plus la petite fille fragile qu’elle avait connu jadis. J’étais désormais un soldat...un soldat d’élite qui pouvait désormais la protéger.

Aussi, relâchant mon emprise sur Amélie, je posais ma main sur mon menton et la forçais à me regarder droit dans les yeux afin qu’elle puisse y lire ma détermination. J’en profitais également pour prendre la parole.


« Il est hors de question que je t’abandonne à nouveau Amélie. Je ne partirais pas. Je préfère encore mieux affronter les tourments des 9 cercles de l’Enfer que de te voir disparaitre à nouveau. Tu n’as absolument rien à craindre de moi ou même de tes ravisseurs...Je te protègerais...quitte à en mourir s’il le faut tant la simple idée de te voir disparaitre ou capturer à nouveau m’est insupportable. Que tu le veuilles ou non, je resterais à tes côtés afin que tu puisses enfin profiter dignement d’une vie paisible et que tu n’aies plus jamais à vivre dans un « cauchemar » ».

De manière délibérée, j’avais prononcé le dernier mot en français afin de la faire réagir, afin de lui faire prendre conscience que j’incarnais, si elle le désirait, une lueur d’espoir dans ce monde si triste et si effroyable  dans lequel elle avait vécu pendant plusieurs années. Je lui proposais une échappatoire....je lui offrais une chance de revenir vers la lumière...vers moi. S’il y avait bien une personne, encore en vie, dans ce bas monde pour lequel j’étais prêt à réaliser l’impossible c’était bien Amélie tant elle était importante à mes yeux..tant elle était irremplaçable. Au cours de ma courte existence, j’avais déjà tant perdu...Jack...Gabriel...ma mère... Or, j’avais la possibilité, pour une fois, de rééquilibrer la balance et je comptais bien saisir l’opportunité même s’il me fallait souffrir milles tourments pour cela.

Toutefois, j’avais le sentiment qu’un point m’échappait...un point capital. Qu’avait-elle voulu dire quelques minutes auparavant ? Qu’entendait-elle par « je ne tiendrais pas longtemps ? » Craignait-elle de me faire du mal ? Cela semblait totalement hors de propos. Même si je ne l’avais pas vu pendant des années, je connaissais Amélie et jamais au grand jamais elle n’aurait été capable de me blesser ou même, dans le cas présent, de me tuer. Cette hypothèse était totalement hors de propos tant elle était absurde. Il y avait bien plus de chances, en l’occurrence, que nous parvînmes à mourir dans ce cimetière à cause de la chute d’un Satellite Soviétique que je ne meurs à cause d’Auriel. Pourtant je ne pouvais ignorer ses années de captivité et ses modifications corporelles.

Ses ravisseurs avaient transformé Amélie...mais en quoi ? Telle était la question que je me posais. Avait-elle été un cobaye avec lequel l’on se serait amusé ? Au vu des dérives actuelles de notre monde, cette possibilité ne me semblait pas inenvisageable. Depuis la Chute d’Overwatch, je n’avais pu m’empêcher de remarquer que le monde ne tournait plus tout à fait rond ce qui était pour le moins inquiétant. Entre la nouvelle guerre omniaque, Anubis et ce que j’avais sous les yeux, je ne pouvais m’empêcher de penser que de nombreuses personnes agissaient sans avoir peur des conséquences....pour la simple raison qu’il n’y en avait aucune... Autant dire que sur le coup, je ne pus m’empêcher, intérieurement, de bouillir de rage.

Bien que je tâchais de rester calme, je me doutais qu’Amélie avait du voir ma mâchoire se contracter sous l’effet de ma colère mais j’espérais qu’elle ne penserait pas que ce sentiment était dirigé contre elle.... car après tout ce n’était pas elle la personne fautive mais ses ravisseurs qui, vraisemblablement, avaient modifié bien plus que son apparence si j’en croyais ses mots. Avait-il changé sa psyché au point de la transformer en monstre ? Cela n’était pas inenvisageable mais si cela était réellement le cas, jamais elle n’aurait réagi à ma présence et se serait contenter de m’abattre. C’était donc la preuve que mon amie était encore là mais qu’aussi, contrairement à ce qu’elle semblait sans doute supposer, elle n’était pas une bête machine à qui l’on pouvait ordonner de tuer son prochain. Ces modifications avaient par conséquent une limite....une limite qui persisterait sans doute si je restais à ses côtés....si du moins j’avais visé juste avec cette supposition...auquel cas il était impératif qu’elle éclaire ma lanterne afin que je puisse l’aider mais surtout afin qui je puisse saisir l’origine de cette peur qui semblait avoir pris possession d’elle tout à coup.

Caressant doucement sa joue, je lui souriais d’un air triste et la forçais à se relever tout doucement, puis posais mon autre main sur son épaule, avant de prendre la parole :


« J’ignore ce qui te pousse à agir ainsi...mais s’il y a bien une chose dont je suis sûre c’est que jamais tu n’oseras me faire du mal. Contrairement à ce que les sombres connards t’ont forcé à pensé, tu n’es pas une machine ni un monstre auquel l’on se contenterait de donner des ordres comme s’il ne s’agissait que d’un chien. En dépit de ton apparence...en dépit même de ce que tu as vécu ces dernières années, tu restes mon amie. J’irais même jusqu’à affirmer que tu demeures humaine...soit un membre d’une espèce connue pour être capable de penser par elle même. Contrairement à ce que tu peux croire, tu n’es pas un pion dénué de volonté....bien au contraire.... tu restes une française avant tout...soit une personne capable de râler en toutes circonstances et de faire ce qui lui chante et ce même si cela doit signifier me pourrir la vie. Tu ne peux ignorer ta véritable identité...ni ta véritable force de caractère. »

Continuant de lui caresser la joue, je remarquais non loin de notre position son fusil  de sniper. La présence de son arme ainsi que ses réactions me donnèrent une idée...une idée assez tordue et assez folle mais qui pourrait potentiellement me permettre de faire revenir Amélie de manière définitive et de l’emmener voir Angela afin qu’elle puisse la soigner... Cependant, l’autre potentialité qu’offrait cette idée était...purement et simplement ma mort....mais était-ce un problème pour autant ? Telle était la question. Après tout, je ne manquerais à personne et n’avais, hormis la vie, plus rien à perdre. Tous ceux que j’aimais étaient, pour la plupart, mort et enterrés... Qui plus est, je n’avais pas d’enfants et n’en aurais probablement jamais... Enfin, si Amélie me tirait dessus et me tuait cela voulait donc dire que mon amie était bel et bien morte et que par conséquent ma vie ne méritait pas d’être vécu si tel était le cas. Il valait mieux, par conséquent, disparaitre de la surface de ce monde et la rejoindre dans le suivant...en espérant qu’elle y soit en paix.

Sans dire un mot, je m’éloignais d’Auriel afin de me saisir de son arme puis revenais vers elle comme si de rien était. Pourtant au vu de la situation, mon geste n’était pas anodin. En effet, d’un côté j’avais le sentiment de faire ce qui était juste pour mon amie alors que de l’autre j’avais la désagréable impression d’être une prisonnière dans le couloir de la mort. C’était quelque peu particulier et je devais me faire violence pour faire taire mon entrainement ainsi que mon instinct de survie qui m’intimaient, dans ma tête, de faire marche arrière et de ne pas commettre ce qui semblait être un suicide...ou une mort inutile... Or à mes yeux, c’était loin d’être le cas, tant, mue par un optimisme dont je ne me serais jamais crue capable, je pensais que même si je venais à rencontrer un terrain favorable à un décès prématuré, ma mort  pouvait provoquer le stimuli nécessaire au retour définitif d’Amélie Lacroix. Je ne connaissais certes rien à la psychologie humaine et avais trop peu d’éléments en ma possession pour comprendre ce qu’on avait fait subir à mon amie, mais j’étais décidée à commettre l’impensable.

Lui tendant son arme comme si de rien n’était, j’en profitais pour pointer le canon à l’endroit où se situait mon cœur et pour la regarder droit dans les yeux.


« Bien que j’ignore toutes les atrocités que tu as pu vivre ou commettre Amélie, je resterais à tes côtés car je sais que là...quelque part dans ce corps, subsiste l’âme de celle que j’aimais tant jadis... celle que j’aurais aimé mieux protéger...celle qui serait incapable de me faire du mal tout comme je serais incapable de lui en faire... En revanche, si je venais à avoir tort et que mon amie, celle que je considérais presque comme une grande sœur soit morte, je préfère encore mieux mourir et la rejoindre dans l’au-delà que de rester ici, dans ce monde qui m’a tout pris.... Le choix de ma destinée mais surtout celui de la tienne t’appartient Auriel. A toi de voir ce que tu préfères entre une vie de mort et d’esclavage au service de personnes aux intensions douteuses, et une vie à mes côtés où tu pourrais enfin connaitre la quiétude, où tu pourrais te reconstruire et où qui tu pourrais, peut être connaitre le bonheur à nouveau. »




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