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 Est-ce que les ailes d'un Ange repoussent? [Pv Ziegler/Crudelis] [Scènes violentes]

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 ►Véritable nom :
Alasker


 ►Localisation :
Tu ne souhaites pas savoir


 ►Affiliation :
Talon


 ►Equipement :
Ce serait trop long

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Alasker Crudelis
Alasker Crudelis
Le nettoyeur
Mer 11 Avr - 16:22

Le camion s'était arrêté depuis quelques heures déjà, pourtant personne ne venait ouvrir ou donner de nouvelles. C'était le plan. Mais ça commençait quand même à devenir agaçant. Autour de lui, dans le noir de cette longue remorque aux parois immaculées, ses collègues patientaient silencieusement... Et braquaient les ridicules petites lentilles rougeoyantes de leurs casques sur son imposante personne. Il y avait sept agents du Talon ici, en le comptant lui. Il ne connaissait le nom d'aucuns des six autres et eux ne connaissaient pas le sien. "Vous êtes tous formés à l'art du meurtre en équipe, ça suffira" avait dit le coordinateur Williams. Alasker était foutrement d'accord, principalement parce qu'il ne désirait définitivement pas devoir à se souvenir d'un nom en particulier, dans ce merdier. D'autant que leurs combinaisons avaient toutes la même tronche. Plaque d'acier blanches/grises, segmentée et flexibles. Casques ronds à lentilles rouges. Epaulières renforcées. Les traits du heaume semblaient volontairement renvoyés une expression hostile, pour l'intimidation. Pour le style. Alasker, quand il les voyait de face, souriait presqu'automatiquement.  Ils avaient beau avoir l'air d'être de méchants petits soldats, aucuns d'entres-eux ne lui arrivaient à l'épaule. Dans la remorque, le super-soldat était le seul encore assis...Mais il dominait toujours ses petits collègues. Et ça les stressaient. Il sentait leurs peurs. Leurs confusions. Son équipement n'avait rien à voir avec le leur. Lorsque les injecteurs de son armure avaient libérés dans les veines de son cou un cocktail d'une demi-douzaine de stimulants et qu'il avait réagit comme d'habitude, en bavant et en grognant, l'un d'eux avait sursauté. Les autres s'étaient contentés de serrer un peu plus leurs armes contre eux, ou de vérifier le contenu de ces dernières comme par crainte de voir leurs chargeurs soudainement vides. Ils le fixaient tous en se demandant sans doute avec quelle sauce il comptait les bouffer. Leurs peurs accentuaient son excitation, son excitation grandissante accentuait leurs peurs... Oh, quelle boucherie ce serait si l'un d'eux décidait de péter un plomb, dans un espace si confiné !
Il se lécha la lèvre inférieure. Puis la pointe du menton. A la vue de sa langue, les prudents reculèrent un peu plus vers la double-porte, toujours fermée, de la remorque. L'ancien mercenaire secoua la tête et ordonna à son armure de déployer son heaume intégré. Une partie de la tension environnante disparue dès que le métal du casque vint remplacer la chair ravagée de tics nerveux de son visage souriant.
Le HUD du modèle RECLUSE s'afficha aussitôt. Des chiffres apparurent au-dessus de chacun de ses "coéquipiers". Ces chiffres seraient leurs noms durant toute l'opération. Ca aussi, ça lui convenait.
Le crâne grimaçant de son casque se tourna vers "2-8", le seul gars qui n'avait pas bougé depuis le début du voyage.
"-Hé, fiston."
L'autre lui répondit en penchant simplement sa tête sur le coté.
"-J'ai quel nom, moi?"
Ledit fiston laissa son arme pendre au bout de sa bandoulière et tendit devant lui deux poings fermés. Alasker ricana.
"-0-0? C'est ça?"
Hochement de tête de la part du muet. Le grand tueur haussa les épaules.
"-Hé ben. Si ça fait pas agent secret tout ça..."
Leur COM s'activa quelques secondes plus tard.
"-Activation dans six secondes." Déclara une voix sans émotion, à l'autre bout du fil. Alasker posa sa main sur la poignée de l'Humaniste.
"-Stand by." Lâcha 3-7, avec un accent russe à couper au couteau.
"-Activation."
Il n'y eut pas de tremblement. Pas de bruit de déflagration ridiculement fort. Principalement parce que l'activation avait eu lieu à une vingtaine de kilomètres d'ici, et que les parois de la remorque du camion étaient assez renforcées pour encaisser un tir de lance-grenade sans broncher. Mais Alasker cracha quand même un ricanement rauque lorsque le petit triangle jaune en haut à droite de son HUD se mit à clignoter quelques instants avant de disparaître.
"Activation" Quelle résumé sans âme.
Trois jours plus tôt, lui et les autres avaient été obligés de suivre un débriefing insupportablement long décrivant avec précision le déroulement de la mission. Le coordinateur Williams avait été la seule personne à se présenter au groupe à visage découvert sans compter Alasker. Pour ça, le tueur l'avait tout de suite respecté. Ce n'était pourtant pas une figure de grand combattant. Plutôt la représentation typique du mec normal. Petit, cheveux bruns coupés courts. Lunette carrée à gros bords noirs. Yeux marron. Chemise bleue soigneusement repassée, pantalon droit immaculé. Oh et des godasses bien cirées aussi...Ces horreurs au nom ridicule, là...Des mocassins ! Nan, vraiment, au premier abord, le coordinateur Williams n'avait très clairement pas la tête d'un agent du Talon. D'ailleurs, ce n'en était pas vraiment un.
Pourtant, ce petit gars aux airs de bureaucrate un peu mou avait -au milieu d'un vieux garage puant l'huile et à l'éclairage défaillant- expliqué le plus calmement du monde à une bande d'excités de la gâchette comment ses hommes allaient faire sauter la cantine d'une école en plein centre-ville simplement pour "faire diversion" pendant qu'Alasker et les siens choperaient leurs véritables objectifs : Angela Ziegler.
Un plan impitoyable et efficace. Le tueur avait pouffé et applaudit à la fin du briefing. Williams l'avait remercié d'un sourire pincé. Et Alasker, en croisant son regard, avait pu voir à quel point les apparences pouvaient se révéler trompeuses. Oh, comme il avait été plein de mort, ce regard ! Et d'ambition, de haine et de mépris !
Ca lui avait rappelé son ancien patron. Et rien que pour ça, Alasker avait décidé qu'il ferait tout pour que le plan du coordinateur se déroule sans le moindre accroc.
La voix sans émotion raisonna de nouveau dans le COM :
"-Ca marche comme il faut pour l'instant. Les flics arrivent. On commence à bloquer des routes. Deux minutes. Ca va là-dedans?"
2-8 hocha la tête comme si la voix pouvait le voir. Alasker répondit à sa place.
"-Au poil. Ca fait juste six heures qu'on glande sans bouger dans cette remorque après tout."

Oui. C'était l'inconvénient de ce plan. Ce qui lui avait fait serré les dents. Des heures d'attentes dans la remorque d'un trente-huit tonnes garé près d'un carrefour, à une centaine de mètres de l'hôpital où bossait l'ancienne docteur de la défunte Overwatch. Le conducteur lui-même ne savait pas ce que contenait la remorque. Pour avoir son argent, il avait dû conduire d'un point A a un point B sans poser de questions, alors il n'avait pas posé de questions. Et conduit remarquablement bien. Personne n'avait vomit.
Tout le monde avait rongé son frein, par contre. Six heures dans une boite de conserve chauffée par le soleil d'Egypte, ça fait long. Surtout quand on est armé et paré à tuer. Les échos d'une antique déclaration l'avaient accompagné tout le long de l'attente. Le faisant tantôt sourire, tantôt grincer des dents.

Il lui tourne le dos et fume une clope silencieusement. Face à eux, un tas de cadavre haut comme deux hommes finit de brûler. L'odeur de la chair et du sang brûlé emplit l'air. Des têtes plantées sur des piques encerclent les corps. Au bas de la colline où le duo se trouve, une armée observe la boucherie et prend une décision de lâche.
La voix nasillarde dans son dos passe au travers d'un torrent de cheveux noirs et emmêlés :
"-Pourquoi ils sont partis, à ton avis?"
Alasker hausse les épaules et jette sa clope dans les corps.
"-Les têtes."
Le rire qu'il obtient en réponse ne lui fait plus vraiment peur, désormais. Mais les cheveux sur sa nuque se dressent quand même, par habitude.
"-Ouai. Mais c'est l'attente, surtout.
-Quoi?"
Il y a un bruit humide, derrière-lui. Alasker refuse de se retourner. Il ne veut même pas voir ce que son patron est en train de faire. De tuer. Ou d'écorcher. En temps normal, la violence alimente la bête en lui. Mais cette fois, ce jour-ci...La bête est repue. Parce qu'elle a tué sans discontinuer pendant deux jours, sur cette colline.
"-L'attente. On n'a pas bougé. Pas tiré. Alors leur officier n'a rien fait non plus. Ils ont attendus la suite. Et nous ont regardés comme on les a regardés. Tu comprends?"
Alasker comprenait.
"-Aller au combat et mourir c'est une chose." Répond le grand mercenaire.
"-Mais attendre d'avoir le droit d'aller au combat pour mourir..."
Le rire nasillard avait reprit. Raisonné. Il avait accompagné la troupe de soldat fuyant au bas de la colline. Et hanté les souvenirs du grand tueur.


Jusqu'à cet instant.
"-Les flics sont immobilisés..."
La langue d'Alasker vint lécher son oeil droit en raclant les parois intérieures de son casque, tandis que l'armure libérait une nouvelle dose de stimulants dans son sang.
Un voyant sur son HUD passa au vert. Puis un autre. Et encore un autre.
"-Maintenant. Go, go, go !"
La remorque s'ouvrit aussitôt. La clarté d'un soleil de Midi s'engouffra à l'intérieur tandis que ses occupants sortaient sans prêter attention aux larmes coulant de leurs yeux. Ils traversèrent le carrefour armes dégainées. Pour s'entrainer, 3-7 tira dans le visage du conducteur d'une deux places venant de s'arrêter pour les laisser passer. Le sang gicla, quelqu'un hurla et les occupants d'autres véhicules, derrière comme en face, accélérèrent ou reculèrent dans la précipitation. Une camionnette monta sur un trottoir pour s'empaler dans un grand fracas contre un poteau électrique, qui bascula quelques instants plus tard sur la route. Un trio de piétons réfugiés contre un mur, sur leur chemin, se mit à courir en comprenant que le groupe de tueur venait vers eux. 3-7 les tua tout les trois, en une seule rafale de fusil d'assaut. Aucun coup de feu ne raisonna pourtant, car son arme portait un silencieux. Un ajout amusant vu le contexte.
Le groupe traversa le parking de l'hôpital cible dix sept secondes après être sortis de la remorque. 3-7 avait eu le temps d'abattre huit cibles non-hostile entre temps, dont une mère et son petit garçon. Personne n'avait bronché dans le groupe. Dans ce genre d'organisation, il y en avait toujours un pour faire plus que les autres. Surtout lorsque l'excès de cruauté était encouragé.

"-N'oubliez pas. Vous n'êtes pas là simplement pour capturer une scientifique naïve et voler sa formule." Avait déclaré le coordinateur William. "Vous êtes là pour faire passer un message. Un faux message. Vous êtes là pour alimenter la confusion publique. Pour terrifier les masses et les rendre encore plus connes que d'habitude, c'est plus compliqué que ça en a l'air, croyez-moi. Vous aurez carte blanche durant toute la durée de l'opération. Mais ! Mais, mais, mais ! Ne faites feu sur aucun omniac. Epargnez-les tous. N'en tuez absolument aucun. Si l'un d'entrevous décide de foutre le feu à l'entièreté de l'hôpital, qu'il le fasse après avoir évacué TOUT les omniacs, d'accord? Depuis qu'Adawe est morte, les gens parlent de terroristes, de guerre, de complots. Ils cherchent à avoir peur de quelque chose. Nous n'avons plus qu'à donner de faux indices aux détectives du Dimanche des réseaux sociaux pour foutre le feu aux poudres."

Alasker entra dans l'hôpital sans attendre que les portes automatiques ne le détectent. Il traversa la vitre renforcée d'un coup d'épaule, tira en l'air, puis attrapa par le cou un type d'une trentaine d'année qui avait été projeté cul par-dessus tête par sa fracassante arrivée.
"-JE CHERCHE LE DOCTEUR ZIEGLER. JE VAIS TUER UNE PERSONNE TOUTES LES DIX SECONDES DANS CETTE PIECE JUSQU'A CE QU'ON ME L'APPORTE."
Le type coincé dans sa poigne de fer se tortilla en hurlant tandis que ses tympans maltraités explosaient sous la puissance sonore du transmetteur vocal de l'armure RECLUSE monté à fond. Le Géant de fer mit fin à ses gesticulations en lui tordant le cou d'une pression de l'index et du majeur puis jeta le corps inerte à ses pieds. Un couple recroquevillé l'un contre l'autre, dans un coin du hall d'accueil, gémit quelque chose dans une langue qu'il ne comprenait pas. Il ne leur accorda pas un regard et suivit la progression de ses collègues. 3-7 et 2-8 étaient déjà dans la maternité. Le COM toujours allumé de l'excité de la gâchette retransmettait sa voix geignarde, beuglant sans répit :
"-JE CHERCHE LE DOCTEUR IKRAM ABBAL. JE TUER..."
Alasker ordonna la coupure des communications d'un clignement d'oeil. L'intelligence toute relative de la RECLUSE s'exécuta quelques secondes plus tard. Tant mieux. Parce que les voyants clignotants de 3-4 et 3-3 indiquaient qu'ils venaient apparemment de débarquer chez les ambulanciers.

"-La cible principale reste Angela Ziegler, bien entendu. Mais on va faire en sorte que les flics partent dans tout les sens. Alasker s'occupera d'extraire le docteur. Les autres, je vais vous indiquer d'autres cibles pouvant nous être utiles..."


Alasker s'était senti flatté lors du briefing. Et, en réalité, la bête de fer se sentait toujours flattée maintenant. Cependant, il se demandait encore comment diable "l'extraction" allait pouvoir se faire facilement. Même avec des leurres un peu partout et des tireurs d'élites se défoulant au milieu de civils, ce ne serait pas compliqué pour les flics de remonter la piste terrestre d'un Golem de Métal de plusieurs centaines de kilos traversant une ville en courant...

Il n'y avait pas eu de pistes terrestres. Pas même de course ou de tirs. Juste après qu'Alasker ait exécuté le couple gémissant, on lui avait livré Angela Ziegler. Le géant s'était présenté au docteur en lui fracassant le crâne contre sa crosse. Pas assez fort pour la tuer. Juste pour la précipiter dans un sommeil relativement douloureux.
Et puis un hélicoptère de l'hôpital, détourné et piloté par 2-8, était venu se poser sur le parking juste derrière-lui. L'ancien mercenaire était monté à l'arrière de l'hélico, le docteur sur l'épaule. Ils s'étaient envolés. Quatre minutes après le décollage, 2-8 était passé au-dessus d'un lac et lui avait donné l'ordre gestuel de sauter.
Alasker avait sauté. Avec Angela Ziegler sur le dos. Incapable de nager, le Géant de fer s'était mit à couler. Ca l'avait un peu inquiété, pas pour lui, son armure étant étanche. Plutôt pour la dame posée sur son épaule. Mais on l'avait remonté. Dans un très gros filet.
Ce n'était pas le souvenir le plus glorieux de sa mission. Deux agents de la griffe l'avaient repêchés et montés à l'arrière de leurs bateaux. Puis, ils avaient allongés la dame, vérifié ses signes vitaux et son identité en le laissant se dépêtrer avec les filets emmêlés dans ses armes. Finalement, l'un d'eux s'était tourné vers lui pour ordonner d'une voix plutôt grave qu'il retire son armure et la dépose dans "le coffre, là-bas, il y a des vêtements à votre taille dans la soute".
Comme d'habitude, Alasker s'était exécuté. Le bateau avait accosté. Ses occupants s'étaient désintéressés de lui pour monter à bord d'un véhicule tout terrain en emmenant "le coffre, là-bas" et, par extension, son armure adorée. Une camionnette était venue le chercher quelques instants après.
Et, dix-huit heures plus tard, il se retrouvait là. Dans ce foutu garage puant l'huile et la moisissure. Debout. De nouveau dans sa fidèle armure. Face au coordinateur Williams. Derrière ce dernier, une silhouette manifestement féminine, au visage couvert par un sac noir en toile, reprenait peu à peu connaissance, assise sur une chaise aux bords arrondies. 2-8 se tenait dans l'ombre, juste à coté d'elle. Alasker regardait le coordinateur droit dans les yeux mais avait les bras ballants, l'air penaud. Mal à l'aise. Pas à sa place.
"-J'espère que vos patrons seront satisfaits de notre travail." Lui cracha d'un ton sévère –mais enjoué- ce pauvre Williams.
Alasker acquiesça tristement.
"-Oui. C'est vraiment dommage que vous ne soyez qu'un mercenaire, vous savez...
-J'aime trop mon indépendance pour jurer fidélité aux vôtres, Agent." Rétorqua crânement l'imbécile.
Le géant de fer soupira.
"-Oui, c'est bien ce que je dis..."
Le couteau de 2-8 s'enfonça dans la jugulaire du coordinateur dans un bruit humide et commença à tourner. Alasker retira son casque pour regarder dans les yeux celui qui mourrait d'un air profondément désolé.
"-Les indépendants que mes patrons gardent en vie se comptent sur les doigts d'une seule main, fiston. Merci pour ton aide. Et désolé, pour ça."
2-8 retira son couteau. Un torrent de sang gicla sur son masque tandis que quelques gouttelettes venaient se perdre sur le plastron du géant. L'homme assassiné se débattit quelques secondes en tentant de retenir le flot d'hémoglobine s'échappant de sa gorge ravagée, puis s'écrasa par terre en émettant de pitoyables gargouillis.
"-Était-ce vraiment nécessaire?"
2-8 essuya son couteau sur la chemise de sa victime puis le rangea dans l'étui au-dessus de son épaule. Ce fut là sa seule réponse. Il quitta la salle l'instant d'après en fermant à clé derrière-lui. En laissant seuls le géant et la capturée.
Un court silence suivit ce départ, durant lequel Alasker se contenta d'observer la flaque de sang en-dessous du corps à ses pieds s'étendre jusqu'à encercler ses bottes. Quel gâchis, vivant, ç'aurait pu devenir un sacré élément. L'impitoyable logique de ses patrons parvenait encore à le surprendre, par moment. Ils étaient parfois capables de prendre les plus grands risques...Puis, la semaine d'après, de faire preuve de la paranoïa la plus aigüe. Ca le dépassait. Vraiment.
"-Bon." Grinça-t-il en s'étirant. "Back to business, comme on dit."
De son habituel pas lourd, l'ancien mercenaire s'approcha de la dame encapuchonnée pour lui retirer son gênant couvre-chef.  Il esquissa une petite grimace en découvrant la plaie  que son coup de crosse avait laissée au niveau de la tempe gauche de la pauvrette. Une masse de cheveux blonds étaient collés contre le sang séché s'étant écoulés de la plaie et son œil gauche semblait légèrement enflé.
"-J'étais pourtant persuadé de ne pas avoir tapé très fort. M'enfin, docteur, ne paniquez pas. Nous avons deux autres docteurs en chemin pour vous soigner et vous préparer à..."Un sourire désolé apparut aux coins de ses lèvres. "Et vous préparer. Ahem."
Alasker fit volte-face pour aller chercher une éponge baignant dans un seau d'eau chaude. Accroupi, le dos tourné à sa victime, l'ancien mercenaire poursuivit :
"-Oui, vous n'êtes pas attachée. Principalement parce que vous ne représentez aucun danger pour ma personne. Que personne ne peut sortir sans aide extérieur, pas même moi. Et parce qu'il n'y a absolument rien dans cette salle qui vous permettrait de changer cela."
De fait, la salle entière se révélait n'être qu'un cube aux parois d'acier. On l'avait vidée de tout ameublement. De tout gadget. De tout outil. On avait même remplacé son rideau de fer par un quatrième mur, visiblement plus jeune que les autres, et d'un gris plus foncés. Les seuls indices permettant de deviner que cet endroit avait un jour été un garage venait des traces d'huiles et de pneus sur le sol.
"-C'est une de ces tortures psychologiques new-wave, j'imagine." Continua-t-il en passant l'éponge sur son propre visage pour en retirer quelques intrépides gouttelettes de sang."On vous frustre en vous donnant la liberté de tout faire tout en sachant que vous ne pouvez rien faire. Même pas vous foutre en l'air. C'est un peu comme une cellule de prison, en fait, sauf qu'au moins là vous avez quelqu'un avec qui parler."
Sa grosse carcasse fut secouée de ricanement. Il se redressa pour se tourner vers la dame et lui jeter l'éponge au visage.
"-Bref, moi, c'est Alasker, comment allez-vous madame Ziegler? Et n'essayez pas d'utiliser la chaise sur laquelle vous êtes assises pour me frapper, elle est solidement ancrée au sol.




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Jeu 12 Avr - 21:39



 
Est-ce que les ailes d'un ange repoussent ?


Nous étions lundi midi et le soleil tapé contre les fenêtres de l’hôpital. Je me trouvais dans la petite chambre d’une des patientes temporaires de l’établissement où j’exerçais le temps de mes vacances en Égypte.

À la base, cette dame avait eu mon attention au camp humanitaire quelques heures plus tôt alors que je venais de me lever, elle y attendait son repas dans une file immense, tout en ayant d’énormes douleurs au ventre. Il s’avéra qu’elle était enceinte, à son huitième mois, du sang coulait sur ces jambes et je pensais qu’elle allait perdre son bébé si nous n’intervenions pas rapidement. J’avais forcé le directeur du centre hospitalier a laisser le passage à cette patiente le temps de la sauver, elle et son futur enfant. Habituellement, les peuples pauvres n’avaient pas un accès prioritaire à l’hôpital et c’était la principale raison du camp humanitaire qui faisait les premiers soins et les examens de routine. Une fois dans la salle d’opération, ce fut entouré de deux infirmières, dont Shèima, que je pratiquais une césarienne d’urgence. Shèima était une jeune demoiselle de 22 ans qui avait eu la chance d’avoir des études en médecine. Je m’étais rapidement lié d’amitié avec elle et j’utilisais ce lien pour avoir une traductrice avec moi. L’opération, se devait d’être rapide, j’allais pratiquer la méthode de Stark, qui permettait à l’enfant de sortir en moins de deux minutes. Une fois fait, je confiais à Shèima le soin de faire le premier examen de cette petite fille. Il fallait maintenant empêcher une hémorragie sur la mère et recoudre l’ouverture qui avait permis à l’enfant de survivre. Bien entendue, l’intervention se termina sans que personne ne mourût et c’est avec un sourire que j’annonçais une heure plus tard à la mère, qu’elle venait de mettre au monde une jeune demoiselle. Devant ces remerciements, elle me demanda mon prénom et me jura qu’elle appellerait ça fille ainsi pour m’honorer ce que j’avais fait pour elle.

Après une courte discussion, je sortis de la chambre. Shèima s’approcha alors de moi me tendant un verre d’eau.

« C’est merveilleux ce que vous avez fait, madame Ziegler. Vous n’imaginez pas le nombre de couches qui n’arrivent pas à terme à cause du manque de soins dans notre pays. C’est un véritable fléau aussi bien pour les mères que les nouveau-nés. »

« Et c’est justement notre devoir ma chère amie que de veiller à ce que tout le monde puisse avoir accès à la médecine. Les hôpitaux devraient être publics et l’argent investit par les gouvernements dans les soins pour le peuple plus important que le budget de la guerre. »

Elle me fit un sourire puis passa à la chambre du patient suivant. Prenant deux secondes de pause pour boire mon verre, je regardais mon téléphone qui m’indiquait un nouveau message de Fareeha. Je passais beaucoup de mon temps libre avec elle et grâce à sa compagnie, j’avais découvert les secrets de l’Égypte, ainsi qu’un bon restaurant italien. Elle me demandait si je voulais bien manger avec elle ce soir chez elle et si j’avais la possibilité de prendre un peu de congés le lendemain pour visiter. Je rigolais toute seule dans ce couloir, me disant à moi-même qu’il fallait bien que je profite d’une journée lors de mes congés pour me reposer, j’en parlerais avec le directeur en après-midi. J’appréciais beaucoup passer du temps avec Fareeha. Elle avait, je ne sais quoi, qui me faisait me sentir bien à ces côtés. Son sourire, son humour, son visage, tout était réconfortant et mon esprit oublié un peu les horreurs de ces dernières semaines avec elle.

Le bruit d’une explosion au loin me tira de mes pensées. Les années passées au front me permettaient de reconnaitre ce genre de détonation par rapport à une simple brouille. Par réflexe, je me rendis à la fenêtre la plus proche pour apercevoir à un endroit de la ville, les fumées caractéristiques d’un bâtiment explosé. Shèima me rejoignit rapidement.

« Cela fait des années que nous n’avons pas eu d’attentats, madame Ziegler. Nous allons avoir beaucoup de travail aujourd’hui. »

« Shèima descend à la réception et demande à ce qu’on libère l’accès principal des urgences. Je vais décharger les chambres et je viendrai au triage dans quelques minutes. Je vais avoir besoin de toi pour communiquer avec nos collègues qui ne parlent pas anglais, donc prépare-toi à me suivre le reste de la journée. »

Elle me fit un signe de la tête et se mit à courir vers l’escalier le plus proche. J’envoyais un message rapide à Fareeha « Désolée, pas ce soir, nous avons une grosse urgence ici. » tout en m’approchant de la salle principale de l’étage. J’étais la mieux placée pour prendre en main ce genre d’événement et c’était une chance pour l’hôpital que je sois là en ce jour funeste. Je regardais d’un coup d’œil les patients qui pouvaient se passer d’une chambre et indiqua à l’infirmière en chef de libérer le plus rapidement ces places qui allaient être nécessaires dans peu de temps. Alors que je revenais dans le couloir, Shèima essoufflée me rejoignait. Son visage laissait entrevoir la peur et ces yeux humides ne cachaient pas qu’elle avait pleuré sur le chemin.

« Madame Ziegler … des hommes armés … à l’accueil … ils veulent vous voir … ils ont tué Yassine … »

Les terroristes qui avaient un des leurs blessés ? Des militaires ou des rebelles ? Ou alors juste des fous qui voulaient une aide médicale ? Je ne pouvais pas laisser ce point sans réponse ni la pagaille s’installer alors qu’un attentat avait eu lieu il y a quelques minutes. C’est d’un pas décidé que je me mis en route vers le rez-de-chaussée. Tournant dans le couloir qui menait à l’accueil, j’aperçus plusieurs cadavres au sol. Ces gens avaient été tués par balle et cela ressemblait de plus en plus à des meurtres. Est-ce que je devais vraiment me rendre sur place ? Shèima me suivait de près et tremblait en tentant de contenir ces pleurs. Il y a là, un policier agonissant au sol. Je m’approchais de lui et mis ma main contre sa plaie ouverte. Par précaution, je pris l’arme qu’il avait à la ceinture et la cacha sous ma blouse dans mon dos. Le pauvre homme allait mourir et n’ayant pas de seringue de Caducée avec moi, je ne pouvais plus lui sauver la vie. Je fis signe à Shèima de rester là, mais elle me répondit tout bas.

« Non madame Ziegler, vous avez besoin de moi. Vous avez dit que je devais rester avec vous. »

« Shèima, ce n’est pas une blague ces gens sont … »

Le bruit d’une arme à feu et les cris de gens arriva à mes oreilles. Ils venaient de tuer encore une pauvre personne innocente. Ne terminant pas ma phrase, je me mis en route, arme à la main vers l’accès principal. Je regardais le nombre de balles qu’il y avait dans le chargeur, sept. Je tournais à droite pour avancer vers la porte principale, arme en bout de bras vers l’avant.

« Je suis Angela Ziegler, j’exige que vous arrêtez immédiatement vos tueries. Déposez vos armes et je pourrais accéder à votre requête. L’armée se trouve à deux pas d’ici dans le camp humanitaire et vous ne pourrez pas vous en sortir indemne. »

J’approchais d’eux, ils étaient trois devant moi, dont un géant dans son armure. Mon arme vers eux, même si je savais bien que je ne pourrais rien leur faire avec sept balles. Je sentis alors un canon dans mon dos, le réflexe habituel était de se désarmer dans ce cas-là. Et alors que je levais les mains, tout s’accéléra. Le géant s’approchait de moi alors qu’un des mercenaires tua Shèima d’une balle dans la tête. Je voulais crier, tout en me rendant compte que j’étais tombé dans un piège, mais le colosse fut plus rapide.

Puis ce fut le trou noir.



Mes sens étaient en train de revenir peu à peu. Une horrible douleur à la tempe gauche me réveillant. Je sentais que j’étais assise. Par habitude, je checké mon corps afin de voir mon état de santé. Les mains répondaient, les bras aussi, les côtes ne faisaient pas mal, mon cou non plus. Ma seule blessure probable était au crâne. Un sac qui était posé sur ma tête ne me permettait pas de voir et à première vue je n’étais pas attaché. Sûrement une erreur de mes ravisseurs. Mon audition commença à revenir alors qu’une phrase d’un homme se terminait. Il parlait de son employeur et du fait qu’un indépendant n’était plus en vie. Quelqu’un marchait alors, puis ce fut le bruit d’une porte métallique qui se refermait. Le son de pas qui venaient vers moi me disait qu’ils allaient sûrement m’attacher, par chance mes mains étaient dans mon dos et je pouvais facilement vérifier si j’avais toujours l’arme de ce malheureux policier avec moi. Manque de chance, je ne l’avais plus. La lumière irradia alors mes yeux, alors que l’on enlevait le sac que j’avais sur la tête.

« J'étais pourtant persuadé de ne pas avoir tapé très fort. M'enfin, docteur, ne paniquez pas. Nous avons deux autres docteurs en chemin pour vous soigner et vous préparer à... Et vous préparer. Ahem. »

L’homme devant moi était un véritable monstre. Bien plus grand que Wilhems, il arborait un sourire carnassier dérangeant. Des vis semblaient être présentes dans son crâne et son corps tout entier avait l’air d’avoir subi de longues années de souffrances. Mais ce qui me mettait le plus mal à l’aise, c’était le fait qu’il prenne plaisir à ce que l’on me prépare à quelques choses. Je ne me sentais pas bien. De ma vie d’agent d’Overwatch, jamais je ne m’étais faite capturée ou malmenée. Reinhardt m’avait souvent dit ce qui pouvait arriver aux femmes sur un champ de bataille, mais je ne pense pas avoir était préparé à ce qu’il allait m’arriver. Je sentis dans mon estomac vide, une douleur liée à la peur naitre. Je n’osais pas lui répondre ni lui poser des questions, alors que ces dernières étaient nombreuses dans mon esprit.

« Oui, vous n'êtes pas attachée. Principalement parce que vous ne représentez aucun danger pour ma personne. Que personne ne peut sortir sans aide extérieur, pas même moi. Et parce qu'il n'y a absolument rien dans cette salle qui vous permettrait de changer cela. »

Je regardais alors l’endroit où je me trouvais. Effectivement, rien ne pouvait être utilisé pour faire une arme de fortune, et ma force physique ne serait pas suffisante pour le battre.

« C'est une de ces tortures psychologiques new-wave, j'imagine. On vous frustre en vous donnant la liberté de tout faire tout en sachant que vous ne pouvez rien faire. Même pas vous foutre en l'air. C'est un peu comme une cellule de prison, en fait, sauf qu'au moins là vous avez quelqu'un avec qui parler. »

Je me levais alors lentement de ma chaise, vérifiant la solidité de celle-ci. Il n’y avait que ça qui pouvait me servir d’armes improvisées et encore, je n’avais pas la moindre certitude qu’elle survit plus de dix secondes contre lui.

« Bref, moi, c'est Alasker, comment allez-vous madame Ziegler? Et n'essayez pas d'utiliser la chaise sur laquelle vous êtes assises pour me frapper, elle est solidement ancrée au sol. »

Effectivement, ce géant n’avait pas menti. Impossible de lever la chaise. Je ramassais l’éponge qu’il venait de me jeter au visage et m’humidifia le front. Du sang séché était présent dessus, du sang qui devait certainement être le mien.

« Alasker c’est ça ? Vous … vous … êtes russe c’est ça ? Pour qui est-ce que vous travaillez ? Pour … pour … qui avez-vous … »

Dans mon esprit, je revoyais alors les morts, Shèima, le policier, ce couple, Yassine, ces gens, cette explosion.

« L’attentat … l’attentat c’est vous aussi ? »

Tous ces morts, tous ces gens étaient morts à cause de moi. À première vue, ils me voulaient moi et ils avaient tués toutes ces personnes pour m’atteindre.

« Vous avez … vous avez … tués tous ces gens … à cause de moi ? »

Mon mal de ventre s’accéléra et mon corps tenta de me faire vomir inutilement. Mon estomac était vide et seul de la bile sortie. Mais quand allait s’arrêter ce cauchemar ? Quand est-ce que l’univers allait me laisser tranquille. Devant la douleur qu’engendra ce vomissement, mes jambes lâchèrent et je me mis à pleurer à genou au sol.

« C’est … c’est Gabriel Reyes … qui vous … qui vous envoie ? Vous allez me tuer ? Vous faites partie de la Griffe ? »






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Alasker Crudelis
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Jeu 19 Avr - 9:52

Alasker laissa échapper un grondement moqueur une fois sûr que la dame n'allait pas lui poser une autre énième question. Par l'enfer, cette femme était la représentation parfaite de la victime toute catégorie ! Avait-elle vraiment, un jour, fait partie d'Overwatch? N'y avait-il pas erreur sur la personne? Non. Bien sûr que non. Les crocs d'Alasker se découvrirent dans un énième rictus censé évoquer un sourire. C'était logique, en fait. C'était raccord avec l'idée que le super-soldat s'était toujours fais d'Overwatch :
Des fiottes. Une bande de fillettes et de gamins biens peignés jouant aux petits soldats sans avoir ni le corps ni l'estomac pour vraiment mener une guerre. Et qui se mettaient à pleurnicher, sans doute, lorsque le sang commençait à couler. La seule chose qui ne la rendait pas totalement méprisable, aux yeux du tueur, c'était le fait que cette imbécile se soit livrée à lui avant qu'il n'ait commencé à commettre un véritable massacre dans l'hôpital. Mais même là, son courage semblait franchement entaché par son ignorance crasse de la dureté de la vie.
"-Oh, pauvre petite fille, tu m'as l'air tellement sotte et perdue...Qu'est-ce que tu es partie faire dans notre monde?"  Pouffa-t-il en appuyant son dos contre le mur face à la concernée. "Tu ne crois pas que si j'avais voulu te descendre, je l'aurais fais plus tôt? Faire exploser des trucs, tuer des gens, s'évader en hélico...Pour un simple assassinat, ça fait beaucoup. Nan. J'suis pas là pour te faire sauter le crâne. Je suis là pour découvrir ce qu'il y a là-dedans."  Pour illustrer ses dires, le tueur tapota du doigt sur sa propre boite crânienne couturée de cicatrices.
Alasker se délecta de la peur qui s'éveilla dans le regard de sa prisonnière à la vue de son geste. D'un coup de langue, il retira la poussière obstruant son œil droit puis toisa Angela du regard sans rien ajouter.
Qu'est-ce qu'elle s'imaginait, en ce moment? Qu'est-ce que le cerveau ramollit d'une petite génie de la médecine "aspirant à une vie bien tranquille" comme cette gamine pouvait bien pondre comme énormité? La dame n'avait pas l'air d'avoir une grande imagination dans ce domaine, alors...Qu'importe ce qu'elle pouvait s'imaginer, en fait. Parce que la réalité serait forcément pire. Plus salissante. Plus folle. Plus douloureuse...Plus satisfaisante.
Mais ils n'en étaient pas encore là.
"-Pour répondre à l'une de tes nombreuses questions, nan. L'attentat, c'est pas moi. L'attentat, c'est lui." Du menton, il désigna le corps inanimé du coordinateur Williams, baignant dans son propre sang. "Mais mes patrons l'avaient payés pour qu'il donne l'ordre. Alors j'imagine que c'est effectivement un peu de leur faute, aussi. Mais t'en fais pas, c'était pas une grosse bombe, et la cantine n'était pas remplie lorsqu'ils l'ont activés."
Tiens, elle n'avait pas encore remarqué le corps, jusque là ! Quelle pitié...Ah, et...A en juger par son expression, le lieu de l'attentat lui était inconnu. De mieux en mieux.
"-Ouai, ils ont fait péter la cantine d'une école, avant que tu me poses la question. D'après le journal y'a que douze bambins d'éparpillés, trois surveillants... Et quelques blessés graves. C'aurait pu être pire. Là où ça s'corse, c'est quand on regarde du coté de l'hôpital. On compte quatorze morts près du parking. Dix-huit à la maternité..."Il fronça les sourcils en se grattant l'arrière du crâne."Quatre du coté des ambulances. Six à l'héliport. Neuf dans la cafétéria...Encore douze sur la route, mais y'en a un qui est mort tout seul, crise cardiaque ! Les flics savent plus où donner de la tête, ahaha..."
La satisfaction que le géant éprouva à la fin de son décompte, en fixant le visage déconfit et boursouflé de cette pauvre fille, parvint presqu'à lui faire oublier la lâche exécution du coordinateur. Il réussit à réguler son excitation avant que son armure ne récompense l'emballement de son cœur en lui injectant une nouvelle dose de stimulant...Ce qui sauva probablement la vie du docteur Ziegler. Prenant conscience du danger que les injecteurs intégrés représentaient, Alasker décida d'ordonner leurs désactivations momentanées. La reconnaissance faciale et gestuelle de l'armure n'étant plus ce qu'elle était, il dû pour cela esquisser quelques affreuses grimace qui le défigurèrent momentanément.
Puis, calmement, le tueur essuya d'un revers de gantelet la bave qui coulait le long de son menton pour se remettre à sourire. Et à parler.
"-On va dire qu'effectivement une grosse partie de ces morts te sont dédiées. Tu peux le prendre comme un compliment, ça veux dire que ta vie vaut plus que celle de tout ces abrutis, aux yeux de mes patrons."
Il évita de préciser que six des morts précédemment cités avaient probablement été des membres de son escouade. La pauvrette n'aurait de toute façon aucun moyen de vérifier ses dires...Et même dans le cas inverse, il allait falloir un certain temps à la police scientifique pour différencier les restes rongés des terroristes des autres corps. A la mort de leurs propriétaires, les combinaisons que ses "collègues" portaient avaient activées les charges d'acides intégrées aux jambières, au torse, et à l'arrière du casque, pour éviter que les flics trop curieux ne parviennent à rassembler quelques preuves compromettantes...Une idée pas très originale...Et un peu chaotique.
Parce qu'effectivement, les flics n'avaient pas réussi à identifier les corps...Alasker et 2-8 étant, jusqu'à maintenant, les seuls à avoir donnés des signes de vie, leurs supérieurs -avec qui ils s'étaient entretenus brièvement, via un appel particulièrement ennuyeux- partaient du principe qu'ils étaient les seuls survivants. Le géant ne partageait pas leurs points de vue. Un soldat expérimenté, mais isolé et paniqué, pouvait parfois se terrer dans un trou de souris pendant plus de 48 heures sans manger ni boire après avoir retiré sa combinaison et adopté une tenue civile. Bien sûr, il y avait eu des morts, ça ne faisait aucun doute. Mais la quasi-intégralité de l'escouade? Nan. L'ancien mercenaire leur avait fait part de ses doutes. Et ils l'avaient écouté.
Ca l'avait surprit.

"-Si un seul de nos hommes se fait choper par les autorités alors qu'il tente de rejoindre une de nos planques, ça va être un sacré bordel. Je ne connais pas la façon d'agir des autorités dans ce pays mais on a tué un paquet de monde. Ça a dû les énerver. Et tout le monde finit par craquer sous la torture."
L'hologramme du Lieutenant Tarvitz avait gravement hoché la tête.  Alasker s'était empressé d'hausser un sourcil face à ce qui semblait être un signe d'assentiment. Seul le Lieutenant avait prit assez de temps pour intervenir via un hologramme, les autres "patrons" n'étaient que des voix déformées, asexuées par un retransmetteur vocal qui s'autodétruirait quinze minutes plus tard.  L'une de ces voix s'était alors exprimée en grondant :
"-Vous partagez ses inquiétudes?"
2-8, assit contre un mur, avait haussé les épaules tout en continuant à tripoter son couteau de combat. Les crocs d'Alasker s'étaient découverts dans un affreux sourire lorsque le Lieutenant Tarvitz avait craché sa sentence.
"-Vous êtes actuellement le personnel le plus expérimenté actif et présent dans la zone, Alasker. Que suggérez-vous?
-Laissez-moi une semaine, peut-être deux... Si survivant il y a, ils finiront par se manifester d'une manière ou d'une autre avant la fin de la semaine prochaine. De toute façon nous ne pourrons pas la faire sortir de la ville tout de suite sans être interpellé, la ville entière fourmille de flics. 2-8 ira fouiller à droite à gauche pendant que je m'occuperais de la dame. Trouvez-nous un ou deux doc' pour la maintenir en vie en attendant. Si je m'en sors bien, elle devrait même commencer à cracher ce que vous voulez avant d'arrivée chez nous."
Il y avait eu un court silence. 2-8 avait tapoté la lame de son couteau contre son casque, sans raison apparente. L'hologramme de Tarvitz l'avait toisé quelques instants. Puis la bouche du lieutenant s'était tordu dans une grimace étrange.
"-Je serais d'avis d'accepter cette idée. Rien que 3-7 et 4-4 représentent une importante faille de sécurité.
-Oui." Avaient confirmés les autres voix."Nous vous enverrons des médecins.
-Pas des civils, hein.
-Vous ferez avec qu'on vous donnera, Alasker. Cette opération coute déjà suffisamment cher comme ça."
Ca n'avait pas eu l'air d'être une suggestion. Le concerné s'était contenté de hocher la tête. Puis la communication s'était coupée. 2-8 et lui avaient échangés un rapide gloussement...
Puis ils étaient partis tuer le coordinateur Williams.

L'ancien mercenaire se laissa glisser contre le mur dans un affreux grincement de métal raclant la pierre pour finir par s'asseoir par terre, face à la dame. Un énième coup d'oeil dans sa direction lui indiqua que...Oh, était-elle en train de pleurer? Nan...Ça devait être l'eau de l'éponge. Pauvre fillette. Elle semblait si pitoyable ainsi, avachie sur sa chaise, le visage gonflé par la violence d'un monde lui étant jusqu'alors visiblement inconnu. Le géant réprima un élan de pitié, cessa de la regarder, tira du fourreau attaché à son épaule gauche son couteau de combat, puis tenta de reproduire de mémoire les différentes jongleries que 2-8 faisait avec sa propre lame, lorsque ce dernier s'ennuyait. Sans grande surprise, Alasker y parvint du premier coup... Mais les mouvements lui semblèrent bien trop mécaniques. Bien trop inhumains. Lorsque la lame de son comparse muet tournait et voletait, ça avait quelque chose d'hypnotisant tant c'était fluide. Lorsque lui-même l'imitait, ça ressemblait à l’œuvre d'une machine...
Il fronça les sourcils et releva la tête en direction de la dame.
Qu'est-ce qui l'empêchait d'apprécier complètement une si délicieuse barbarie? Et qu'était-ce donc que ce sentiment de frustration ne cessant de gronder en lui? La mort du coordinateur Williams ne l'affectait pourtant pas tant que ça !
L'image d'une femme blonde, souriante et couverte de sang, à cheval sur le corps d'un homme écorché qu'elle étranglait avec la boucle de sa ceinture, vint pendant un court instant remplacer le pitoyable tableau qu'offrait Angela Ziegler. Il secoua la tête.
Ah, c'était, donc ça. Amusant. Elles ne se ressemblaient pourtant pas des masses, enfin... Si on passait outre les cheveux blonds et la taille fine. La docteur était une philanthrope naïve ou suicidaire ne pensant qu'à soigner son prochain. L'autre...
L'autre était une folle furieuse qui devait sans doute le détester, désormais.
Un bourdonnement furieux raisonnant dans son crâne et vrillant ses oreilles le tira de ses rêveries.
"-Tu as dis quelque chose? Nan, j'imagine. Hm. Excuses-moi, j'étais ailleurs. Tu as raison. Je fais partie de la griffe. Mais nan, c'n'est pas Reyes qui m'envoie, son nom me dit quelque chose mais j'n'arrive pas à me souvenir quoi..."
Reyes, Reyes...Il avait croisé des dizaines de Reyes sur des dizaines de champ de batailles. Ca n'était pas vraiment un nom rare. Peut-être un autre mercenaire? Gabriel Reyes, hm... Nan. Ça sonnait plus important dans la voix de la dame. Sa mémoire brouillée d'ancien mercenaire balaya ses souvenirs rougis par un sang ne lui appartenant que trop rarement sans parvenir à mettre le doigt sur qui était ce type.
Ah, et puis merde.
"-C'est qui?"




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Sam 21 Avr - 20:15



 
Est-ce que les ailes d'un ange repoussent ?


Douze, trois, quatorze, dix-huit, quatre, six, neuf, douze. Ce qui fait soixante-dix-huit. Sans compter les blessés graves, sans compter le nombre de gens dont la vie va être foutue rien qu’à cause de moi. Soixante-dix-huit donc Shèima. Elle était jeune, elle avait la vie devant elle. Une vie digne, noble et dédiée au bien des autres. Une vie qui aurait pu en sauver des centaines. Tout ça anéanti par ma simple présence en Égypte. Mon corps tout entier tremblait encore alors que le décompte dans ma tête continuait comme une suite de chiffre sans fin. Douze, trois, quatorze, dix-huit, quatre, six, neuf, douze. Douze, trois, quatorze, dix-huit, quatre, six, neuf, douze. Une école, une maternité, des enfants, des bébés, des innocents. Beaucoup d’innocents. Beaucoup trop d’innocents. Les larmes ne s’arrêtaient pas de couler, il n’y aurait jamais de fin à tout ça alors. Pas de fin à cette torture mentale. La fin était pourtant proche, mais le chemin devant moi serait encore bien douloureux et il allait me falloir une volonté d’acier. Et lui, ce monstre, qui rigolait de tout ça, qui se moquait de moi, attendait patiemment qu’on lui apporte sûrement de quoi me faire souffrir. J’avais juré de tuer tous les gens de la Griffe, tous ces traitres, tous ces psychopathes, pour me venger, pour venger mes amis, et je n’avais même pas la force de m’attaquer au premier qui était en face de moi. Je n’avais ni la force, ni l’équipement il fallait dire. J’étais seule comme je l’avais toujours été. Seule.

« Si tu as mal, c’est simplement que tu ne prends pas assez de coups Angela. »

J’entendais dans ma tête, la voie de Wilhelms. Comme si au milieu de ces ténèbres il était une lumière, un phare. Il y avait des années alors que nous nous entrainions dans la base de Gibraltar il m’avait dit cette phrase. Il venait à ce moment-là de me donner un coup de poing soi-disant avec retenue, dans mes cotes alors que nous nous battions en duel pour « m’endurcir ». Directement j’avais demandé une pause, crachant mes boyaux et pleurant devant la douleur. J’étais encore jeune à cette époque. Il était venu me voir, m’expliquant que sur le champ de bataille, l’ennemi ne s’arrêterait pas quand il me ferait du mal. Qu’il irait jusqu’au bout, me torturant s’il le pouvait ou me dévorant lentement en me regardant agoniser. Il m’avait expliqué qu’il fallait que je durcit mon corps, mais aussi mon esprit, afin de me protéger le jour où on allait me torturer. C’était ce moment-là qui commençait peu à peu à remplacer le décompte dans ma tête. Ces chiffres étaient mis de côté en échange de Reinhardt qui me servait de bouée de secours. Ces gens n’étaient pas morts à cause de moi, il l’était à cause de ces monstres de la Griffe. Ils l’étaient à cause des chiens que j’avais juré de tuer. Ils étaient victimes de ces terroristes et il fallait que je m’assure qu’ils ne seraient pas morts pour rien.

Les pleurs s’arrêtèrent petit à petit, mon corps tremblait moins et je pus me relever. Je regardais ce monstre avachi contre le mur, jouant avec son couteau comme le ferait un chien avec un os. Un chien … un gros chien pourtant. Il me demanda trois fois qui était Reyes, à chaque fois avec plus de violences dans la voie et intérieurement je rigolais d’avoir une information qu’il n’avait pas. J’étais renforcé par se fait que je pouvais peut-être tourner à mon avantage. Mon mal de ventre était de moins en moins handicapant et je fus même surpris de ne plus trembler, je me tenais bien droite face à lui. Il y avait enfaite plein d’informations que j’avais qu’ils ne savaient pas, sinon je ne serais pas ici en ce moment même. Était-il seulement au courant de tout ce que je pouvais cacher.

« Gabriel Reyes … c’est … c’est … c’est Le Faucheur. Celui qui traque les agents d’Overwatch, n’est en fait … qu’un agent d’Overwatch lui aussi. »

À l’autre bout de la pièce, le plus loin possible de lui, je me laissais glisser contre le mur à la manière de ce géant. Mon corps encore douloureux des coups que j’avais reçus n’avait pas récupéré toute sa dextérité ni sa force.

« Il était le commandant de la branche Blackwatch et il était présent dans le QG de Zurich lorsqu’il y avait eu l’attentat contre Overwatch. Je … je … je me trouvais aussi dans le bâtiment et … je suis tombé sur son corps agonisant. Il avait reçu une partie de la structure sur la tête et … il allait mourir si je n’agissais pas. J’aurai dû le laisser mourir en fait. J’avais avec moi le prototype de … de … la machine qui me permet de soigner les gens. Avec lui, ça a merdé et … et il est devenu celui que vous connaissez. C’est moi qui ai créé Le Faucheur. Et c’est pour ça qu’il me traque … pour se venger. Le chien qui vous sert de maitre est ma … création … en quelque sorte. »

J’avais eu dur à parler malgré mon mental qui devenait peu à peu plus fort, pourquoi est-ce que je partageais ça avec lui, pour passer le temps ? Pour discuter ? Non. Bien sûr que je savais pourquoi je lui disais ça. Il avait peut-être une haine au fond de lui contre Overwatch. Et dire que Le Faucheur est un ancien de notre organisation, était peut-être le départ d’une révolte dans les rangs de la Griffe. Ou alors c’était autre chose qui allait pouvoir naitre de mes paroles.

« Donc tu es le petit chien … d’un autre petit chien … et c’est moi qui ai tenu la laisse en premier … »

Je fis un sourire au géant devant moi avant de rigoler, attendant la réaction qu’il allait avoir je jetais des coups d’œil dans sa direction. Me frapper ? Se moquer de moi ? Peu importe en fait, il ne bougeait pas. Il devait sûrement se contrôler, j’étais trop précieuse pour qu’il réagisse à cette insulte. Il fallait tenter autre chose.

« Et étrangement, c’est exactement ce qui a créé Le Faucheur qu’on t’a demandé de venir chercher dans ma tête. Pourquoi ? Peut-être que le petit toutou du nom de Gabriel Reyes a besoin de ça pour continuer à vivre ? Peut-être qu’il a besoin de moi. Peut-être n’es-tu qu’un jouet dans ces mains en fait. Mais c’est vraiment dommage, car j’ai aussi en mémoire tout ce qu’il a fait contre moi et contre les agents qui étaient mes amis. Ce qui est encore plus dommage, c’est que je suis la seule à connaitre cette formule, à savoir comment réanimer les gens. Je suis la seule personne qu’il couterait cher de laisser mourir. Jamais ma formule ne fut vendue. Jamais ce ne fut appris à d’autres personnes et jamais je n’ai transmis cette connaissance. Donc … si je meurs … la Griffe ne gagnera jamais ce don. Et vu l’état du gars devant nous, cela veut dire que la Griffe ne laisse pas de seconde chance après l’échec. »

Le sourire qui éclairait mon visage était très dérangeant, déformant le visage habituellement angélique qu’on me prêtait. On aurait pu dire que j’étais déchue et folle, mais même avec ça, il y avait peu de chance que je lui fasse peur. Même avec ce sourire déchu. Il ne bougeait pas et ne réagissait pas. Donc, je savais désormais que je n’avais que deux choix à moi. Soit sortir de leurs griffes avant que la torture ais le temps de me faire avouer ce que je savais. Soit mourir des mains de l’imbécile qui était en face de moi ou par ma propre volonté.

« Tu sais, l’avantage que j’ai par rapport au crétin que tu es ? C’est que je sais aussi comment me tuer sans forcément utiliser d’armes. Si j’endommage assez ma boite crânienne, j’emporte avec moi mes souvenirs et la formule. »

Sans laisser le temps à l’information de monter dans son cerveau, à peine avait je fini cette phrase, que je tapais de toutes mes forces, l’arrière de ma tête contre le mur qui était derrière moi. La douleur que je n’attendais pas aussi forte, me fit crier. Mais, ce n’était pas encore assez. Le géant se leva à une vitesse exceptionnelle, mais j’avais encore quelques précieuses secondes. Ma fille, si je fais ça, c’est pour t’offrir un monde meilleur. Si maman meurt, les ténèbres ne s’abattront plus sur toi. Je t’aime mon ange. Le second choc de ma tête contre le mur commençait à m’étourdir et à flouter ma vue. Du sang coulait le long de ma nuque. Je ne devais pas me louper, pas juste tombée dans les pommes, je devais y aller assez fort pour briser ma nuque, mon crâne ou mon cerveau. Il avait déjà parcouru plus de la moitié de la distance facilement. Je devais absolument réussir au prochain coup.





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Alasker Crudelis
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Mar 24 Avr - 14:43

Tragique.
La gamine était déjà désespérée à un point mortel alors qu'ils n'en étaient encore qu'à l'échauffement. Elle avait essayé de le mettre en colère avec cette histoire de petit chien, l'avait provoqué en agitant sous son nez des choses qu'elle savait mais qu'il ne savait pas.
Ca n'avait pas marché.
Alasker l'avait toisée tout au long de son interminable récital, en stockant par la même occasion, au fond de son esprit, la possible véritable identité du Faucheur. Un ancien agent d'Overwatch, lui? Ca prouverait au moins que cette organisation savait aussi, parfois, sélectionner de vrais combattants. A c'qu'on disait, c'était un sacré salopard, limite humain. Sadique confirmé, meurtrier...Ils employaient vraiment ce genre de gars, eux? Ah, si c'était vrai, alors peut-être que la fermeture de leurs petits cirques était légitime, au final.
Et puis, après tout, le Faucheur n'était pas le seul a avoir abandonné, trahi, ses anciens camarades.
Sa main droite enserrait fermement le crâne mit à mal du docteur Ziegler. Il l'avait attrapée avant le troisième coup, sans grand mal bien sûr...Dans l'état où elle s'était mise, seule, la pauvrette n'aurait jamais pu ne serait-ce qu'espérer échapper aux griffes du super-soldat. Une fois piégée dans sa poigne de fer, Angela s'était débattue quelques instants avant de mollement se relâcher, comme un pantin à qui on aurait coupé les fils.
Et maintenant, il la fixait.
Ses yeux faits de ténèbres absolues scrutaient la boule de douleur qu'elle avait choisi de devenir. Sa plaie à la tempe s'était remise à saigner, et ses yeux pleins de larmes trahissaient la souffrance physique qui la déchirait en cet instant, alors que les gros doigts du gantelet d'Alasker serraient son visage gonflé.
"-Tu es si faible." Commença-t-il en approchant son visage du sien." Si pathétique. Comment est-il possible que le génie qui a vaincu la mort soit cette fragile et pitoyable petite chose? S'écraser le crâne contre le sol et les parois, c'est ça, ton plan pour que les cauchemars disparaissent avec toi? Il y a des méthodes plus simples. Moins hasardeuses. Tu aurais pu attendre que je sois occupé ou parti pour te dévorer les poignets et trancher tes veines. Faire une corde solide avec tes vêtement pour la serrer autour de ton cou. "Il fit une pause en se souvenant d'une anecdote que Talia lui avait contée, quelques semaines plus tôt."Trancher ta propre langue et l'avaler. Mais tu as choisi cette solution."
A cet instant, elle sembla lâcher prise. Sombrer dans l'inconscience. Il enfonça son pouce dans sa plaie ouverte pour la réveiller.
Avec succès.
"-Regardes-moi, restes concentrée. Ne pars pas encore. Tu ne t'es pas tuée mais tu t'es fais très mal, hein? La douleur doit être insupportable. Le sang qui bat les tempes. L'impression d'avoir un coeur qui bat dans les oreilles pour ne pulser que de la souffrance...Boum-boum, boum-boum...Mais c'est cette douleur qui va te permettre de rester concentrée. Ecoute-moi. Ecoute-moi bien, petite fille stupide. Tu ne veux pas mourir. Tu as fais ça sur un coup de tête, littéralement. Mais tout au fond de toi, tu ne le veux pas, sinon tu aurais réussi. Et tu ne le veux pas, parce que tu es lâche. Et maline. Tu sais qu'au fond, si tu abandonnes maintenant, sans combattre, il y aura des conséquences. D'autres souffriront à ta place, ENCORE. Tu penses que ta petite fille pourra grandir sans toi, hein? L'histoire se répèterait alors, peut-être qu'elle deviendrait aussi sotte et naïve que sa mère actuellement?!"
Il la jeta en travers de la chaise ancrée au sol et se redressa.
"-Le petit chien d'un autre petit chien...Et c'est toi qui a tenue la laisse en premier...Quel ramassis de conneries sans queue ni tête."
Le géant alla nettoyer ses gantelets tâchés de sang dans le seau d'eau en cherchant l'éponge du regard. Son sourire avait disparut sous un masque de colère contenue qui ne le soulageait que trop peu. Elle, elle avait osée penser que ses employeurs ne l'épargnerait pas, lui, si il ne la ramenait pas vivante? Ca sonnait comme un défi. L'idée de la tuer ici, tout de suite, en l'étranglant avec ses propres intestins traversa son esprit. Juste pour tester. Juste pour lui prouver qu'elle avait tort.
"-Si c'que tu me dis est vrai, alors...Reyes était un chien de guerre, comme moi. Une saloperie vicieuse qui ne jappe pas souvent mais adore mordre. T'as pas les épaules pour tenir ce genre de clébard en laisse, chérie. Toi, tu n'as jamais pu commander autre chose que des chiots dociles, des docteurs, des infirmiers, idéalistes, naïfs, des gens comme toi. Ceux qui abandonnent facilement et qui finissent la tête dans un sac en espérant que les soucis disparaîtront avec eux. Petite devinette : Qu'est-ce qu'il s'est passé lorsque tes copains et copines ont perdus la tête face au Faucheur? La Griffe a disparue? On s'est...Volatilisé? La nuit a cessée de tomber sur ce foutu monde?"
Il secoua la tête et alla récupérer l'éponge qui trainait par terre, à quelques pas de la blessée enfoncée dans sa chaise.
"-Non. Mon patron s'est simplement servi de leurs restes pour faire souffrir quelqu'un d'autre. En l'occurrence, toi."
Une fois l'éponge récupérée, le géant alla rapidement la tremper dans l'eau rougie du seau avant de se diriger vers la silhouette avachie. Le silence, combiné à la vision pitoyable qu'offrait cette pauvre fille, prostrée ainsi, dans l'impuissance la plus totale, radoucit un peu sa voix.
"-Mes mots doivent raisonner dans ton crâne, à l'heure qu'il est. C'est bientôt le temps de faire dodo, chérie. Mais attends encore un peu, Tonton n'a pas fini de raconter son histoire."
Accroupi face à elle, l'ancien mercenaire entreprit d'essuyer une fois de plus le sang qui s'était remit à couler sur son visage. Délicatement, avec autant de douceur dont la machine à tuer qu'il était pouvait faire preuve, Alasker accompagna ses gestes de nouvelles paroles :
"-Je sais faire des choses. Des choses horribles, tu comprends? Je suis un homme horrible, de base. Mais quelqu'un, il y a longtemps, m'a apprit à rendre l'horreur souhaitable. C'était...Un genre de prophète de souffrance. Un cauchemar sur patte. Même à moi, il me faisait peur. Alors j'ai fini par quitter son organisation. Mais je me souviens de ses enseignements, en voilà un petit extrait : Si tu meurs. Je t'en voudrais. Je souhaiterais que tu paies pour un aussi lâche abandon. Peut-être que mes patrons, dans un accès de rage incontrôlés, ordonneraient ma mise à mort, mais ça m'étonnerait. Vraiment. Beaucoup. Alors...Déçu par ton comportement. Par cette fuite ultime. Je chercherais ce vieillard qui a servi de géniteur à ta fille. Peut-être qu'il ne répondrait pas à mes premières provocations, ne tomberait pas dans mes premiers pièges mais...Je peux t'assurer qu'une fois qu'il trouverait dans sa boite aux lettres un dossier contenant quelques photos de ton corps nu, couvert de foutre, de pisse et de sang, avec un gros impact de balles en plein milieu de ce si joli front..."Le géant illustra ses dires en passant l'éponge sur ledit front. "Là, il pèterait un plomb. Un gros. Il me chercherait. Mais je ne le tuerais pas. Je le capturerais. Et puis je choperais ta petite fille. Et je la jetterais en pâture à des mecs vraiment louches, qui s'amuseraient avec elles devant Wilhelm jusqu'à ce que son cœur de vieillard finisse par lâcher. Alors seulement, je tuerais Ana. Après l'avoir écorchée vive."
Son discours terminé, l'ancien mercenaire essora l'éponge au-dessus du visage martyrisé. Ses yeux fixèrent ceux de sa prisonnière, qui semblait de plus en plus lutter pour les maintenir ouvert. Il lui adressa un grand sourire.
"-Bien sûr, ça n'arrivera que si tu décides de te suicider. Et si je survis jusque là. Mais...Je sais pas. Je pense que je suis près à prendre le risque. Et toi, chérie? Tu es prête à le prendre?"
Long silence. Alasker l'observa sombrer petit à petit dans une douloureuse inconscience, sans jamais cesser de sourire. Cela dura une quinzaine de minutes. Lorsque finalement, les grands yeux furent clos et les soubresauts terminés, il vérifia le pouls de sa victime puis, une fois sûr qu'elle ne mourrait pas dans les prochaines minutes, se redressa.
Calmement, en sifflotant, l'ancien mercenaire se dirigea vers l'unique accès menant à l'extérieur pour y frapper deux fois.
Au deuxième coup, 2-8 déverrouilla les six verrous de la lourde porte blindée pour lui ouvrir.

Dehors, le soleil tapait. Fort. Plus fort que la tête de la dame contre le mur. Ils étaient au milieu de nulle part, dans ce qui avait l'air d'être la cour d'une propriété poussiéreuse, au beau milieu d'un petit village abandonné. Alasker lui-même ne savait pas comment venir ici. On l'avait conduit en ces lieux avec une cagoule sur la tête, après avoir désactivé le système de traque intégré à son armure. Dans cette cour, le goudron était recouvert par une fine couche de sable balayée de temps à autres par un vent chaud et paresseux. Il n'y avait pas de végétation. Seulement un vieux banc de bois posé à l'ombre d'un muret, face à eux. Le géant tira un trait sur l'idée d'aller s'asseoir dessus au premier regard. Un truc aussi usé ne survivrait pas à son armure.
"-Elle s'est éclatée la tête contre le mur. Deux fois. Sans réussir à se tuer." Fit-il, sur le ton de la conversation, le regard perdu dans le vide.
Il gardait en bouche un genre de mauvais goût. Et devinait aisément pourquoi : Son discours d'intimidation. D'avertissement. Celui que Ziegler l'avait forcé à cracher, après cette ridicule tentative de suicide. Bordel, que ça avait été horrible à prononcer.  Les mots étaient sortis tous seuls, au bout d'un moment. Un véritable déluge de cauchemars nauséabonds. Et ça avait quelque chose d'assez terrifiant, en soi. Au départ, il n'avait fait que...Imiter, et plutôt mal, le style de son ancien patron...Et puis...Soudainement...Avec cette colère sourde toujours à l'esprit...L'avalanche avait commencée. Un truc plutôt horrible, le coup de la gamine et des mecs louches. Vraiment pas son style en temps normal. Pas assez franc, pas assez direct. Trop gratuit, même pour lui. Cependant, ce n'était pas le simple fait d'avoir prononcé ces paroles, qui le gênait.
C'était le fait d'avoir conscience qu'il était totalement capable de mettre ses menaces à exécutions.
2-8 lui tapa sur l'épaule pour attirer son attention sur un duo de nouveaux arrivants, habillés en civils. Tout deux ayant l'air aussi à l'aise que des poissons hors de l'eau. Ils venaient de franchir le portail de fer menant à l'intérieur de la cour où les agents se trouvaient et semblaient décider à avancer vers eux de la manière la plus lente possible.
L'ancien mercenaire se tourna vers son comparse muet.
"-Sans doute les médecins. Je suppose que tu ne compte pas aller les accueillir?"
En guise de réponse, 2-8 haussa les épaules avant de retourner s'appuyer contre la porte blindée menant à la prisonnière.
Alasker leva les yeux au ciel et rejoignit les deux civils. A la vue du géant s'approchant d'eux, le plus fin des deux manqua de repartir dans l'autre sens.
"-Vous aussi ils vont ont lâchés devant le portail?
-Ouai." Répondit une femme.
Sa voix semblait les rassurer quelques peu. Sans doute devaient-ils l'imaginer avec une voix inhumaine et caverneuse, capable de tuer les simples mortels d'un simple cri. Ce n'était pas totalement vrai.
Techniquement, il pouvait effectivement incapacité un homme avec sa voix, mais seulement avec l'aide du retransmetteur vocal de son armure. Et ce n'était de toutes façons que rarement létal.
"-Et donc? Vous êtes?"
Il s'approcha d'assez près pour distinguer leurs visages. Le premier était un petit gros, brun et imberbe. L'autre, une femme aux cheveux courts et...Rouges? Pas roux, rouges. Les lunettes rondes posées sur son nez en trompette finissaient de lui donner un air d'originale.
"-On nous a dit de ne pas dire nos noms." Risqua-t-elle en s'approchant un peu plus.
Ah, évidemment. Alasker secoua la tête. Ils portaient chacun un sac et une mallette. De quoi soigner la dame, sans doute.
"-Très bien, vous connaissez notre fonctionnement?
-Pas de questions. Paiement à la fin. Tout ça." Récita le petit gros, qui n'avait, jusqu'à maintenant, pas daigné parler. Sa voix avait quelque chose de désagréable, en plus d'avoir des intonations franchement hautaines. Alasker retroussa les lèvres en se retenant de lui renvoyer une pique et se contenta de les accompagner jusqu'à la porte.
"-La dame est à l'intérieur. On vous laisse faire votre boulot. 2-8, laisse les gens entrer."

Ils étaient entrés sans hésiter. Ca, ça avait eu le don de le surprendre. D'autant que le corps du coordinateur était visible depuis l'entrée. 2-8 avait refermé derrière-eux pour aussitôt s'adosser de nouveau à la porte. Ils avaient patientés en échangeant quelques banalités.
Enfin pas vraiment.
Alasker avait plutôt parlé tout seul en imaginant que son collègue devait vaguement l'écouter, puis le géant s'était allumé une clope après avoir fini son monologue.
Quarante-quatre minutes plus tard, les médecins avaient demandés à ressortir. Chose que 2-8, dans sa grande mansuétude, avait accepté.
Une fois de nouveau dehors, le géant remarqua que la rouge semblait presqu'en colère, à l'inverse du petit gros, absolument pas atteint par quoique ce soit. Ce fut lui, et seulement lui, d'ailleurs, qui prit la parole :
"-Ne la maltraitez pas plus aujourd'hui. Elle a échappé de très peu à l'hémorragie cérébrale, vue la violence des coups.
-Elle s'est faite ça toute seule."
Court silence. Il n'apprécia pas du tout le regard que la rouge lui adressa.
"-Quand bien même, ça ne change rien. Nous reviendrons chaque jours pour vérifier et stabiliser son état. Essayez de ne pas trop la...
-Torturer?" Grinça-t-il entre ses dents.
"-Oui. Dans les deux prochains jours, évitez ça.
-Pourquoi?
-Vous êtes docteur?"
Le gros perdit environ trente centimètre lorsqu'Alasker se mit à froncer les sourcils en le fusillant du regard.
"-Non. Mais vous allez avoir besoin de beaucoup, beaucoup des vôtres, si jamais vous me répondez encore une fois comme ça.
-Elle...Elle pourrait simplement vous claquer entre les doigts, pour faire simple. Elle est très faible."
Le visage du géant reprit une expression neutre.
"-Ca me va. Tu vois quand tu veux? A demain, alors."




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Jeu 26 Avr - 21:27



 
Est-ce que les ailes d'un ange repoussent ?


Non non non non, pourquoi est-ce qu’il était aussi rapide. Ce n’était pas normal. Malgré la pellicule d’ombre qui se trouvait devant mes yeux et mon cerveau qui cherchait à se déconnecter de la réalité, je voyais et comprenais que le géant avait eu le temps d’attraper ma tête à une main. La pression qu’il exercé désormais était atroce, surtout couplé à la douleur des coups que je venais de me donner. Je tentais comme je pouvais de me dégager mes chaque mouvement me couter cher et je sentais mon énergie disparaitre peu à peu. Il était de plus en plus dur de résister à l’idée de simplement fermer les yeux pour m’endormir et laisser ce corps souffrant respirer un peu.

Il venait de descendre ces yeux au même niveau que les miens et son regard était aussi terrifiant que le reste du personnage. J’avais envie de le supplier qu’il m’achève, qu’il me tue, qu’il m’apporte ce repos éternel, mais jamais au grand jamais il ne me ferait ce plaisir. S’il devait m’accorder une mort, elle serait douloureuse et très longue. Il resserrait encore son étreinte sur mon visage et je ne pouvais plus retenir ces larmes qui auraient bien coulé par millier tellement j’avais mal. Il commença alors à me parler, à me dire que j’étais stupide. J’aurai pu attendre qu’il ne soit plus là, mais au fond de moi j’avais voulu voir son visage déconfit juste avant de mourir. Et maintenant je regrettais ce petit caprice alors qu’il me disait toutes les manières de se suicider sans rien. J’étais bête d’avoir cru pouvoir dominer la situation. J’étais … bête. Je sentais peu à peu mon esprit s’envoler et les tensions se relâcher.

Puis, une douleur si vive me ramena à la dure réalité. Il venait d’enfoncer son doigt dans ma blessure, mettant à vif et réveillant mon esprit. J’étais pourtant trop faible pour me débattre et mon cri ne fut pas des plus vivifiants. Les larmes, elles, continuèrent de couler, alors que mon regard le supplier de laisser tranquille. Mais non, même ces propos me disaient qu’il voulait que je reste éveillé et que je l’écoute. Mais, qu’est-ce qu’il allait me faire, me priver de sommeil, me torturer sans arrêt. Et lui ? Il ne dormirait pas. Ils étaient plusieurs et allaient se relayer ? Ma fille … pourquoi est-ce qu’il me parle de ma fille. Non, pas ma fille. Pitié non, pas ma fille.

D’un seul mouvement il me jeta sur la chaise qui frappa mes côtes alors que mon corps, toujours sans force, se relâcher mollement sur ce siège. Alors qu’il était parti vers cette bassine d’eau, je permis à mon esprit de se relâcher et je n’écoutais pas réellement ce qu’il me disait. Il ne devait pas s’en prendre à ma fille ni à Wilhelms. Il venait de s’agenouiller devant moi, qu’est-ce qu’il allait me faire ? Par pitié, plus de douleurs.

Contrairement à ce que je m’attendais, il nettoya mon visage avec ces éponges, tout en parlant avec un ton bien plus calme. Ainsi, c’était presque rassurant. Puis il commença à parler. Au début ces mots n’étaient pas très clairs et je ne comprenais pas ou il voulait en venir. Puis il me parla de Wilhelms. Le pauvre serait fou de chagrin et il tomberait dans le piège d’Alasker. Dans ma tête j’imaginais déjà ce que ce géant allait me faire pour en arriver à envoyer ces photos. Ce fut machinal, et je n’arrivais pas à les enlever. Puis peu à peu, alors qu’il continuait à me parler, ce fut des images d’Ana violaient par des gars sous les cris de Wilhelms. Puis le sang, tout ce sang … il n’y avait plus moyen d’arrêter mes larmes et ce fut comme si mon corps se paralysé. Il n’était plus question d’énergie, de force ou d’avoir la volonté de bouger mon corps, non il ne répondait plus à rien. Mes yeux pleuraient d’eux-mêmes alors que ma tête répondait non mécaniquement lorsqu’il me demandait si je voulais prendre le risque d’essayer. Je ne pouvais ni arrêter de lui dire non ni pleurer. Et lui, il continuait à me regarder droit dans les yeux. Il voyait sûrement que mon âme entière était en train de mourir à l’idée de voir ma fille souffrir ainsi. Tout aurait été de ma faute. Tout. Je ne méritais pas de vivre, ni d’être heureuse, ni d’être libre. Non, je devais retourner à la place qui … était … la … … mienne ……

-

Il semblait avoir senti mon corps se relâcher, pourtant je me trouvais dans une immense pièce noire sans fin. Mon corps ne me faisait plus mal, ni mon esprit. Je ne savais pas où j’étais, ni dans quel état j’étais. Lorsque je regardais mes mains, j’avais mon armure d’Overwatch en bon état. Je me levais alors qu’une lumière apparut au loin. Une forme était en train de se déplacer au loin. Je m’approchais d’elle et au fur et à mesure que je m’approchais, je me disais avoir déjà vu cette forme quelques parts. Il fallut que je sois à une dizaine de mètres pour me rendre compte qu’il s’agissait de moi dans un état bien plus jeune. Ce t-shirt, ce jeans, c’était une de mes tenues fétiches pour réviser au lycée. J’étais en train de faire des caisses et de les ranger dans une espèce de grande pièce sans fond. Je m’approchais de moi.

« Salut. »

« Oh, salut, Angela, je suis réellement désolée de ce qui nous arrive. »

« Tu peux me dire ce que tu … je … tu fais ? »

« Je range nos souvenirs les plus précieux pour qu’il ne puisse pas les briser et pour que nous puissions nous y réfugier lors des rares moments de répits qu’il nous laissera. »


Pour accompagner son geste, j’ouvris la caisse que j’avais en main pour me montrer son contenant. C’était une image en boucle de mon père alors que j’avais cinq ou six ans. Il avait acheté un vélo rose avec une licorne sur le devant et il tentait de m’apprendre à me passer des roues de sécurité arrière. Bien entendu, à peine cinq mètres de faits que je tombais sur le béton. Il était alors venu me prendre dans ces bras et me gratifier d’un « je serais toujours là pour toi mon petit ange ». Mes yeux quittèrent le carton pour revenir sur moi. Il y avait dans mes yeux, de petites larmes de bonheur. Je savais comme moi qu’il n’avait pas pu tenir parole à cause de la guerre.

« Il continuera de nous briser, comme il vient de le faire. Mais, il ne pourra pas nous voler nos souvenirs. Notre enfance, nos amis, notre fille, nos recherches, nos collègues, tout ça sera bien enfermé là et même s’il déchire notre esprit à la limite du possible, tout cela sera sauvegardé et bien protégé ici. Je nous le promets Angela. »

-

« … vraiment un malade ce type. Elle n’a pas la constitution nécessaire à résister à ça Lloyd. Tu vois bien pourtant qu’il a failli la tuer. »

« Célia, le contrat est clair. On la soigne, on la tient en vie, on ne pose pas de questions et nous serons payés à la fin. Que tu la connaisses ne change rien et je n’accepterai pas que nous perdions un client comme celui-ci pour une histoire de sentiments. »

« Il n’y a pas de sentiments Lloyd. Que ce soit elle ou quelqu’un d’autre ça serait pareil. Il y va trop fort, elle ne tiendra pas trois jours à ce rythme. »

J’ouvrais doucement un œil pour apercevoir qu’une main nettoyait ma plaie alors qu’un petit homme un peu plus loin préparait une seringue avec un liquide légèrement jaunâtre.

« Elle est réveillée. » Indiqua l’homme un peu plus loin.

Une femme aux cheveux rouges apparut dans mon champ de vision. Son visage était familier, mais il était impossible de savoir où je l’avais vu. Ce n’était pas directement un souvenir, mais plutôt une ressemblance. Je levais péniblement une main vers elle.

« Il … il … il va faire du mal … à ma fille … je dois … je dois … je dois rester … laisser moi … pitié … laisser moi … »

Alors que l’homme avançait pour m’injecter le produit dans le bras il répondit d’un air hautain.

« Vous resterez ici, nous ne sommes là uniquement pour vous tenir en vie. Vu que nous sommes payés au nombre de jours d’interventions, veuillez s’il vous plait, rester en vie le plus longtemps possible. Célia, nous avons fini, ces plaies sont propres, le diagnostic est fait, les vitamines et les protéines sont injectées. Nous y allons. »

Doucement on me reposait au sol alors que la femme aux cheveux rouges tenta de me faire un sourire de compassion avant de suivre son partenaire.

« A demain madame Ziegler. » Dis l’homme d’un ton froid.

Quelqu’un tapa ensuite à la porte métallique et les deux personnes sortirent me laissant seule. Tremblante comme une feuille, je regardais sans réellement comprendre les formes, l’homme qui était mort au sol. Mourir, je ne devais pas mourir … pour Ana. Il s’en prendrait à elle et à Wilhelms, si je me suicidais ou si je venais à quitter ce monde. Donc, je devais tout faire pour rester en vie. La porte s’ouvrit une nouvelle fois et je reconnus presque immédiatement le bruit de pas de ce géant. Toujours aussi tremblante, je me mis assise sur le sol froid, la tête baissée et le regard fuyant. Je devais tout faire pour rester en vie. Pour toi Ana.





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 ►Véritable nom :
Alasker


 ►Localisation :
Tu ne souhaites pas savoir


 ►Affiliation :
Talon


 ►Equipement :
Ce serait trop long

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Alasker Crudelis
Alasker Crudelis
Le nettoyeur
Dim 6 Mai - 18:09

"-Alors, on tente pas de se foutre en l'air de nouveau?"
La langue d'Alasker glissa hors de ses lèvres pour venir goûter l'air sous son nez. Le géant pouffa en constatant l'apparente catatonie de sa prisonnière, recroquevillée sur elle-même dans une attitude soumise lui allant, à vrai dire, nettement mieux que le masque défiant que la dame avait tenté d'afficher lors de leurs deux premières conversations.
L'homme de fer se baissa jusqu'à elle pour agiter l'index de son gantelet droit devant son visage maltraité. Le peu de réaction obtenue lui convint parfaitement.
"-Tu commences à comprendre, donc. Bien. Ca m'évitera d'avoir à te ligoter à cette chaise et à te fourrer un bâillon dans la bouche pour éviter que tu te bouffes la langue."
Il porta son attention vers le corps ensanglanté du coordinateur. Trois pas plus tard, le tueur s'accroupissait aux cotés du cadavre pour le soulever et le poser sur son épaule droite.
"-Je ne vais pas te faire de mal. Pas aujourd'hui. Ni demain. Je vais te laisser reprendre tes esprits." Un rire blasé de plus filtra de ses lèvres retroussées." Ou, plutôt...Je vais laisser ta petite tête rassembler les morceaux pas trop cassés de ce qui te reste d'esprit. Histoire que tu comprennes le cadeau que je te fais en attaquant pas tout de suite. Histoire que ton corps se remette du traumatisme que TU t'es infligée. Toute seule. Sans l'aide de personne."
Un filet de sang s'échappa de la gorge ouverte du cadavre dans un bruit humide assez prononcé pour que même Alasker le trouve répugnant. L'ancien mercenaire soupira et secoua brutalement le corps, tête en bas, pour s'assurer qu'aucune autre fuite n'aurait lieu.
"-Je viendrais te voir demain matin. On discutera, si tu veux."
Et le géant abandonna sa prise aux ténèbres.

***

2-8 le regardait creuser les bras croisés, sans dire un mot, comme d'habitude. Pour une raison qu'Alasker ignorait, son muet compagnon avait daigné l'accompagner jusqu'ici, vers cette croisée de chemin, en plein centre du village, où le goudron se voyait remplacé par de la terre et du sable. Ce n'était qu'à quelques centaines de mètres du garage où la cible pourrissait, mais Alasker avait tout de même apprécié l'effort. C'était toujours moins rasoir de creuser une tombe quand on pouvait discuter avec quelqu'un. Même si le quelqu'un en question ne semble pas capable de cracher un mot.
Arrivé ici, le géant de fer avait nonchalamment jeté le cadavre du coordinateur sur le coté et s'était emparé de la pelle tendue par 2-8. Puis il avait commencé à creuser.  Le plus dur avait été de percer la couche de terre surchauffée, à la surface. Le manche en bois de la première pelle n'avait pas supporté. 2-8 était parti en chercher une autre.
Maintenant, Alasker creusait avec une pelle au manche de fer.
"-On dort où ce soir du coup?" Manda le géant, les deux pieds dans un trou lui allant jusqu'aux genoux.
Son muet camarade pointa de son pouce ganté la baraque délabrée trônant juste en face de la cour du garage où pourrissait Angela. L'ancien mercenaire pencha la tête sur le coté en fixant d'un air peu enjoué le flanc droit de la bâtisse, qui avait commencé de s'effondrer sur lui-même, puis haussa les épaules.
"-Ouai. Je m'attendais pas à ce qu'ils nous collent dans un cinq étoiles de toutes façons. Tu crois qu'on est loin de la ville?"
2-8 signifia son absence d'information en haussant à son tour les épaules. Peu surpris, son interlocuteur se contenta d'enfoncer une fois de plus sa pelle dans la terre désormais meuble. A coté d'eux, le corps du coordinateur commençait à puer. Alasker jeta une pelleté sur la plaie béante de sa gorge, pour chasser les mouches. 2-8 en trancha une en deux avec son couteau sous les yeux amusés du géant.
La tombe parvint vite à hauteur d'hommes.
Puis à hauteur de super-soldat.
Lorsqu'ils déposèrent le corps tout au fond, le soleil commençait à se coucher mais la chaleur restait toujours aussi insupportable. De la sueur coulait tout le long du visage du grand tueur et il sentait, sous son armure, de véritables rivières couler dans son dos et sur ses bras. De grosses gouttes tombaient de l'unique mèche de cheveux présente sur son crâne couvert de cicatrices et... Sa langue pendait le long de sa bouche entrouverte, d'où s'écoulaient de longs filets de baves collantes, à l'image d'un chien assoiffé mais déterminé creusant un trou pour y enfouir un os.
Un chien de guerre métallique, de deux mètres cinquante et d'environ trois cents kilos. Cramant sous le soleil mourant d'une Egypte en alerte maximale. Quelle image parfaite.
Le tueur planta la pelle dans la terre fraichement retournée et fixa la tombe improvisée d'un air satisfait.
"-Tu sais quoi fiston?"
L'autre secoua la tête.
"-Je préfère être assassin que fossoyeur, c'est moins fatiguant."
Les deux tueurs échangèrent quelques ricanements fatigués avant de se diriger vers la baraque qui devait leur servir d'abri pour la nuit. Ils se séparèrent à l'entrée, Alasker insistant pour prendre le premier et deuxième tour de garde. 2-8 ne protesta pas et alla aussitôt installer son sac de couchage sous le toit.
Le géant se contenta de s'asseoir par terre, sur le pas de la porte, son fusil sur les genoux.
Et la lune remplaça finalement le soleil.

***

Il faisait nuit. Et froid.
Ses yeux faits de ténèbres fixaient la lune au-dessus de lui tandis que ses gros doigts nus farfouillaient dans les cendres du feu de camp, à la recherche d'un soupçon de braise rougeoyante. L'autre l'observait faire, son regard d'un vert venimeux scrutant, comme à l'affût, les moindres faits et gestes de l'énorme silhouette d'Alasker.
"-Elle était trop épuisée pour s'occuper du feu." Le géant savait qu'Il le savait. "Quelle pauvre sotte... Qui d'autre aurait souhaité veiller après avoir passé une journée comme celle qu'elle vient de passer?"
Le regard vert s'était plissé. Son propriétaire avait posé sa main squelettique contre le visage pâle de la frêle créature aux cheveux blonds qui grelottait, assise sur le sol givré, recroquevillées sur elle-même, inconsciente. Des traces de brûlures étaient visibles sur ses avant-bras et ses jambes, là où sa combinaison de combat avait fondue.
"-T'aurais pas dû la laisser faire."
Alasker s'était mordu la langue une fois rendu compte que la voix qui venait de prononcer ce reproche non-dissimulé était la sienne.
Un rire nasillard avait soulevé la carcasse des yeux verts.
"-Tu me reproches le fait de l'avoir laissée s'occuper du feu? Ou de lui avoir donné l'ordre de ce matin?
-Les deux."
Nouveau rire.
"-Le lance-flamme n'aurait pas dû exploser, c'était un coup de chance...
-De chance?!" Son visage s'était empourpré et sa main s'était transformé en poing, dans la cendre.
"-Pour les gars d'en face. Ce sont des choses qui arrivent, coco. Tu devrais le savoir mieux que n'importe qui. Qu'est-ce qui te tracasse?
-Tu souriais, Carl."
Pour lui répondre, Carl avait sourit.
"-Je souris tout le temps, coco."
Alasker s'était levé d'un bond. Trop rapidement pour quelque chose d'aussi lourd. De manière trop agile. Il s'était élancé jusqu'à son squelettique maître pour l'attraper par le col, le soulever de terre, et amener son visage de fouine devant le sien.
"-Je te connais. Tu souriais parce que je voulais aller l'aider et que tu m'avais donné l'ordre de tenir ma position."
Carl continuait de sourire en le fixant droit dans les yeux. Malgré le fait que ses pieds ne touchaient plus terre. Et qu'une mâchoire garnie de dents aussi aiguisées que les siennes se rapprochait de plus en plus de son visage.
"-Tu souriais parce que tu voulais me voir désobéir. C'était une sorte de test, hein? Tu voulais me voir échouer à ce test.
-T'es parano, coco. Pourquoi j'aurais testé l'un de mes plus fervent partisan?"
Court silence. Alasker, dans sa colère, n'avait pas tout de suite détecté le sarcasme dans la voix de son patron. Mais lorsqu'il l'avait fait, finalement, sa colère s'en était nourrie.
"-Après tout, y'a pas de lézard. Aucune chance pour que tu me désobéisses un jour, pas vrai?" Avait continué la voix. Et le sourire s'était agrandi.
"-Pose le patron, Al'." Avait grincé Slick en sortant des ténèbres sur sa droite, son fusil d'assaut braqué sur le crâne d'Alasker."Doucement."
Sur sa gauche, une autre voix, plus grave, avait continué :
"-Fais pas le con Al'. Tu sais qu'il te vise. Tu sais qu'il n'attend que ça."
Un point rouge dans son œil droit. Un pointeur laser. Provenant des ténèbres. Et un soupir satisfait, dans son com'. Le souffle amusé d'un tireur d'élite à l'affût, spécialisé dans la mise à mort de grosses cibles, comme lui.
C'était cet instant qui avait tout changé. Parce qu'Al' aurait pu se remettre, de tout ça. La mise à l'épreuve inhumaine, calculée, de son patron. Le fait de se faire braquer sans hésitation par deux hommes lui devant la vie. Même la provocation d'Alexey, le sniper, il aurait pu l'oublier. Mais...Ce qui l'avait brisé...
Ca avait été de voir la silhouette frigorifiée, toujours grelottante, de la femme pour qui le géant avait été jusqu'à défier son patron et ami...Bouger faiblement... Pour attraper le pistolet lourd rangé dans son holster de cuisse...et le braquer sur lui.
Carl s'était passé la langue sur les dents et avait soufflé :
"-Pas de lézard, hein?"
Alasker l'avait reposé. Puis était resté debout, les bras ballants, incapable de bouger.
"-Leçon apprise, chef." S'était-il entendu dire, juste avant que Carl ne le gratifie d'une petite tape sur la joue.

***

Alasker s'en voulait d'associer Ziegler à cette femme qui lui avait fait abandonner son ancienne vie. C'était autant insultant pour l'une que pour l'autre, vu leurs différences. Mais il n'arrivait tout simplement pas à faire autrement. Son esprit de vieillard radotait, laissait ses souvenirs parasiter le présent. Au risque de l'empêcher de mener à bien sa mission correctement.
A un tel point qu'il s'était précipité à l'intérieur du garage au premier rayon de soleil matinal pour simplement pouvoir scruter le visage d'Angela dans le but d'y chercher le moindre petit détail la différenciant de l'autre. Son arrivée dans la pièce ne l'avait pas réveillée, elle dormait toujours...D'un sommeil agité, il est vrai. Recroquevillée sur elle-même, l'air perdue, même dans l'inconscience...
Mais ça ne suffisait pas. Ca aurait dû. Mais non.
Accroupit face au frêle corps endormi, Alasker savait que tout ceci devenait ridicule. Obsessionnel. A la limite de l'étrange. Elles n'avaient pas les mêmes traits. Pas le même sourire. Juste les mêmes cheveux, et encore...Ceux de Ziegler semblaient bien trop arrangés, bien trop entretenus, avant ou après son passage à tabac. Les bords de sa bouche n'étaient pas couverts de morsures...Et, dans ses souvenirs, elle n'avait pas non plus les yeux gris. Juste bleus. Ils renvoyaient un regard...Plutôt sain. Le total inverse de...Ah, bordel.
Une vague de colère traversa son corps.
Son poing droit s'écrasa contre le sol juste à coté d'elle. Les deux premières couches de bétons en-dessous volèrent aussitôt en éclat. La détenue se réveilla en sursaut pour découvrir le visage grimaçant du tueur la dominant.
"-Salut." Grinça-t-il en tentant de retrouver son calme.
Comme pour s'excuser, l'ancien mercenaire se redressa et recula de quelques mètres, l'air penaud. Son gantelet blanchi par les éclats de bétons vint gratter l'arrière de son crâne, au niveau d'une des vis.
"-Bon...Hm. La nuit portant conseil, dis-moi...Aurais-tu, par le plus heureux des hasards, décidé de coopérer?"




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Mer 16 Mai - 14:22



 
Est-ce que les ailes d'un ange repoussent ?


Il venait de repartir, emportant avec lui le corps sans vie de l’homme un peu plus loin. J’attendis assise sur le sol une minute, puis deux, puis dix et finalement au bout d’une heure, m’assurant qu’il ne reviendrait pas, je me levais timidement et tremblante pour me diriger vers le seau d’eau qu’il utilise depuis le début pour se laver les mains. Depuis que j’étais ici, je n’avais rien bu, rien mangé et les produits que le médecin m’avait injectés, devaient m’apporter de quoi me tenir en vie. Je regardais mon visage dans le reflet de l’eau et instinctivement je frappais dedans, laissant tomber le seau au sol. Qu’est-ce qu’il allait faire de moi ? Combien de temps, cette torture durerait ? Combien de temps allais-je tenir avant de craquer et lui donner ce qu’il cherchait. Mais … qu’est-ce qu’il cherchait au fond ? Regrettant amèrement mon geste, je me mis à genou au sol, tentant de rattraper l’eau comme je pouvais, faisant barrage de mes mains pour avoir de quoi m’humidifier un peu les lèvres et peut-être me désaltérer un minimum. Du sable, de la terre et du sang se mélangèrent peu à peu à l’eau, déformant cette source pour la rendre imbuvable. Cherchant du regard ce qui aurait pu servir de couverture, je ne pus qu’admettre que le géant avait raison. Il n’y avait rien dans cette pièce. Par désespoir, je me mis contre un mur, le plus loin possible de la porte, recroquevillait, les jambes contre le torse. Attendant que la mort vienne, non … je ne devais pas laisser la mort venir. Je devais survivre, souffrir et rester soumisse à la Griffe.

-

Il m’avait fallu plus de six heures pour que la fatigue prenne le pas sur les pleurs et la souffrance de mon esprit. De longues heures à écouter l’extérieur, voir si un bruit était encourageant pour une soudaine rédemption de mon agresseur. Puis peu, à peu, j’écoutais seulement pour prévoir son retour et la torture qu’il allait m’infliger. Se faire réveiller brutalement au milieu de la nuit, ne plus permettre à la cible de faire la différence entre le jour et son inverse. Lui enlever tous les repères. Faire de la souffrance et de la douleur un quotidien. Voilà ce qui allait se passer. J’allais le supplier, lui promettre des choses et lui, me ferait regretter de ne pas pouvoir tenir parole. Il allait me faire devenir une merde, qui le remercierait les jours où il ne me battrait pas trop. Il allait me faire du mal, beaucoup de mal. Physiquement et mentalement. Lorsque la fatigue prenait le pas et que mon esprit s’embrumer pour voiler la réalité, c’était lui que je voyais. Parfois Gabriel. Lorsque le Faucheur était là, j’entendais sa voix d’outre-tombe lui donner des ordres.

« Arrache-lui la peau. Crève-lui un œil. Viole-la. Brule son corps. Arrache-lui les ongles. »

Et à chaque ordre, le géant faisait ce qu’on lui demandait, sous un regard amusait et sous mes cris les plus forts. Gabriel, venait rire de cette situation et souvent il me murmurait à l’oreille.

« Je t’ai fait une promesse. Je respecte toujours mes promesses. »

Dans ce rêve, lorsque je n’étais plus qu’un corps sans âme, complètement détruit, ils me menaient chez moi en Suisse. Là, je leurs livrer Ana pour qu’ils la torture des heures et des heures durant avec la même cruauté que celle qui avaient eu pour moi. Et moi, dans ce rêve, je devais regarder ma fille souffrir sans rien dire. Finalement, Alasker se tournait vers moi, un couteau à la main.

« Approche, approche petite soumisse. Prends ce couteau. Crève-lui un œil. »

Et moi tremblante, j’approchai, je prenais l’arme et je levai doucement la lame au-dessus de l’œil de ma fille qui hurlait et me suppliait d’arrêter. Un sourire commençait à naitre sur mes lèvres et je lui murmurais doucement.

« Maman est là, mon petit ange. Maman est là. »

Terminant ma phrase, j’abattais contre la rétine droite de ma fille, cette lame qui m’avait temps souffrir.

-

Alors que dans mon rêve, le couteau s’abattait contre l’œil, un poing qui s’abattait contre le sol, me tira de mon sommeil. Il était là. Il me faisait une espèce de sourire.

« Salut. »

Rapidement, je me mise assise, dos contre le mur, la tête dirigeait vers le bas afin de ne pas croiser son regard. Je ne voulais pas qu’il pense que je veuille me mesurer à lui. Je devais juste survivre et souffrir pour laisser à ma fille l’occasion de vivre avec son père.

« Bon...Hm. La nuit portant conseil, dis-moi...Aurais-tu, par le plus heureux des hasards, décidés de coopérer? »

Ma voix était tremblante et il me fallut un moment pour que je puisse sortir une phrase.

« Je …. Je .. je ne sais pas … je ne sais pas … ce que … ce que vous attendez de moi … »

Il rigolait, il se moquait de moi. Il me semblait même qu’il m’insulter. La formule, il voulait la formule, mais quelle formule ? Il me parlait de Caducée, de ce que j’avais créé, des soi-disant prouesses médicales dont j’étais la mère.

« Je … suis désolée … je ne sais pas comment créer cette formule … je … je ne sais pas comment … »

Je ne terminais pas ma phrase, je tentais de retrouver dans mon esprit les moments de ma vie ou j’avais créé cette soi-disant merveille. J’étais dans mon bureau, des feuilles devant moi, il était tard, il y avait du café et je tentais de voir ce que j’avais écrit, mais les mots étaient flous, les dessins étaient illisibles. Dans mon laboratoire, un microscope devant les yeux, je venais d’injecter dans un produit dans une nanomachine, mais quand je tentais de lire les noms des produits qui étaient la source de cette création, tout était voilé, tout était effacé.

« Me frapper pas, par pitié … je ne sais pas … je ne sais pas comment créer cette formule … par pitié … je ferais tout ce que vous voulez … mais ça je ne peux pas … je ne sais pas … je ne suis pas … capable de … »

Toujours assise, je fermais les yeux, attendant qu’il me frappe, qu’il m’attrape ou qu’il me tue. Tremblante, apeurée et pleurant, il allait forcément me faire du mal car je ne pouvais pas lui donner ce qu’il attendait de moi.






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Mar 22 Mai - 14:15

"-Mais si, tu sais comment créer cette formule, petite fille. Tu es juste trop choquée pour t'en rappeler."
Alasker referma sa main droite sur elle-même pour masquer les tremblements de ses doigts. Du regard, il évita soigneusement la détenue terrifiée en se contentant de fixer un point fixe et invisible, sur sa gauche. Les yeux ainsi perdus dans le vide, l'ancien mercenaire s'accorda quelques instants pour réguler l'excitation d'une chasse qui n'en était pas une. L'odeur de la peur, les supplications et le sang séché avait encore une fois failli lui faire perdre le contrôle. Ces foutus ersatz de sentiments nostalgiques le rendait bien trop prompt à l'imprudence et au relâchement. Ca ne lui ressemblait pas. Et ça n'était pas bon. Si le voile rouge venait recouvrir sa vision et son esprit, même l'espace d'une simple dizaine de secondes, sa prisonnière n'aurait aucune chance. Et ses patrons n'accepteraient pas l'excuse "oui, pardon, j'ai malencontreusement démembré notre cible lors d'un petit moment d'égarement". Ca ferait des problèmes, et ce connard de lieutenant en profiterait pour remettre en cause sa fiabilité. Encore.
"-Tu devrais te calmer. Je n'vais pas te frapper, je te l'ai dis. De toute façon tu n'survivrais pas à une autre de mes claques. Alors détends-toi."
Ses yeux faits de ténèbres scrutèrent quelques instants les murs grisâtres et la flaque de sang séché laissée par le coordinateur mort.
"-Enfin...Autant que possible."
Il soupira.
"-Je suis simplement venu pour vérifier ton état. Mental comme physique. Les docs le referont quand ils reviendront, mais, pour l'instant, y'a que nous."
Les gros doigts de son gantelet gauche vinrent gratter la vis à l'arrière de son crâne. Sans cesser de fixer le vide, le tueur se nettoya les yeux d'un coup de langue, puis reprit :
"-Tu ne t'en souviens pas pour l'instant, ce n'est pas grave. En fait, ça ne le sera jamais, pour moi. Que tu craches ta formule ou pas, ma mission sera remplie. Mais j'aimerais quand même éclaircir deux ou trois points. Pour te simplifier la...Vie."
Après avoir prit un grand souffle et desserré le poing, le géant de fer se tourna finalement vers l'ange déchu. Plusieurs secondes s'écoulèrent, durant lesquelles il put observer la silhouette repliée sur elle-même pitoyablement trembler de peur. De cette vision Alasker ne tira ni compassion ni mépris, pas même un soupçon d'amusement.
Rien. Le vide absolu.
Bien, c'était déjà beaucoup mieux qu'au début de cette conversation.
"-Je suis un salopard, tu t'en es déjà rendu compte. Mais je suis meilleur tueur que tortionnaire. Alors mon job, c'est simplement d'éprouver ta solidité...Puis de t'amener vers des spécialistes du Talon. Tu comprends ce que je veux dire par "spécialiste", petite fille? Je te parle de types qui s'éclatent en t'arrachant la peau et les dents avec un morceau de cuillère cassée. Ils ne se contenteront pas de saler tes plaies ouvertes, ils les cuisineront. Puis ils te forceront à réécrire cette foutue formule. Ou plutôt, à la dicter, parce que tu n'auras plus de doigts, peut-être même plus de mains, pour écrire quelque chose. A la fin ton esprit sera tellement brisé que, les jours où ils ne viendront pas te voir, tu les appelleras, seule dans ta cellule, tu les supplieras de venir, parce que tu seras devenue accro à cette douleur. Je le sais. Je l'ai déjà vu."
Mais pas dans le Talon. Non.
Les yeux exorbités de carcasses gémissantes, crasseuses et couturées de cicatrices suppurantes, fixant les geôliers à travers les barreaux de cages trop petites pour tenir debout dedans...Ca. Ces souvenirs là dataient d'avant.
Peut-être que les interrogatoires du Talon était moins salissants, globalement, que ceux de son précédent employeur. Mais, vu ce qu'il avait vu, les rares fois où on l'avait laissé passer les portes des salles aux questions... Cela semblait plutôt sage d'en douter. Oui. Plutôt.
"-Je ne te raconte pas ça dans un but de guerre psychologique ou je ne sais quelle connerie d'intello désaxé, petite fille. Je te le dis simplement pour que tu comprennes que toute résistance est totalement inutile. N'importe quel soldat entrainé finit par cracher sous la torture, même le plus costaud, même le plus malin. Tu me fais penser à une vieille amie, alors je te le dis : Ne t'impose pas d'avantage de souffrances inutiles. Tu finiras par craquer et tu le sais bien. Contente-toi de faire et dire ce qu'on te demande, d'ac? Overwatch, t'es plus dedans. T'as plus besoin de te battre contre les méchants."




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Mer 23 Mai - 7:32



 
Est-ce que les ailes d'un ange repoussent ?


Douze, trois, quatorze, dix-huit, quatre, six, neuf, douze. Une école, une maternité, des enfants, des bébés, des innocents. Shèima. Douze, trois, quatorze, dix-huit, quatre, six, neuf, douze. Une école, une maternité, des enfants, des bébés, des innocents. Shèima. Pourquoi est-ce qu’il ne se passait rien ? Pourquoi est-ce qu’il ne me frappait pas ? Douze, trois, quatorze, dix-huit, quatre, six, neuf, douze. Une école, une maternité, des enfants, des bébés, des innocents. Shèima. Shèima.

« Tu devrais te calmer. Je n'vais pas te frapper, je te l'ai dit. De toute façon tu n'survivrais pas à une autre de mes claques. Alors détends-toi. Enfin...Autant que possible. »

J’ouvrais alors les yeux tout en continuant de regarder le sol, tremblante. Est-ce qu’il me mentait ? Est-ce qu’il allait me faire croire que je pouvais lui faire confiance, pour finalement me détruire encore plus ? Est-ce que ceci était une nouvelle torture ? Il me disait que ce n’étais pas grave par rapport à sa mission, que je connaisse ou non la formule, lui il avait réussi ce qu’il devait faire. Puis un silence, un grand blanc, il ne parlait plus. Je levais timidement les yeux vers lui. Il était toujours là imposant, terrifiant, monstrueux. Coupant le silence qu’il avait laissé s’installer, il m’expliqua que ce n’étais pas de lui que je devais me méfier le plus. Par rapport aux spécialistes que je rencontrerai au Talon, lui n’était pas là par plaisir. Ce qu’il disait qu’il allait se passer, était pire que ce dont j’avais imaginé. Sur le coup, je m’imaginais avec mes mains écrasés, coupés, explosés, et c’est alors que je me rendais compte à tel point les mains étaient un outil précieux pour les médecins comme moi.

Au fond, il avait raison, même les soldats d’élites pouvaient craquer sous la torture. Alors moi ? Une simple docteur ? Moi qui n’est reçue qu’un entrainement défensif afin d’accompagner les autres au combat ? Moi ? Qu’est-ce qui me faisait croire que j’arriverai à résister ? Qu’est-ce qui me faisait croire qu’à force, ils utiliseraient pas Ana ou Wilhelms pour me faire parler ? Ils avaient tués temps d’innocent pour me capturer, ils n’auront aucuns scrupules à tuer d’autres innocents si cela était nécessaire. Ces derniers mots tournèrent en boucle dans ma tête. « Overwatch, t'es plus dedans. T'as plus besoin de te battre contre les méchants. »

« Ils … ils … ils m’abandonneront pas … Reinhardt sera … il viendra … et il viendra avec Winston, Tracer, et tous les autres … ils trouveront ma trace … ils trouveront qui vous êtes … et … et … et … et ils me sauveront … et … »

Il rigola, Overwatch, t'es plus dedans. T'as plus besoin de te battre contre les méchants. Selon lui, il était impossible de remonter jusqu’à la Griffe. De même, il était impossible de savoir que j’étais encore vivante. J’étais donc seule ? J’étais donc morte ? Ils ne viendraient jamais ?

« Attendez … Alasker ? Si je fais ce qu’on veut de moi … ça sera … horrible … si je vous donne la formule … vous serez … vous … vous serez … vous aurez avec vous une arme en plus … une arme que le reste du monde ne connais pas … Je n’ai jamais vendu la formule … et je ne l’ai jamais … apprises à quelqu’un … car j’avais peur qu’elle ne tombe dans de mauvaises mains … je suis la seule qui sait … Et ça me fait peur … car … »

Overwatch, t'es plus dedans. T'as plus besoin de te battre contre les méchants.

« Mais c’est quoi les choix que j’ai devant moi ? Vous donnez la formule et me faire … tuer car … car … je vous serez plus utile ? Ou alors … tenter de résister et mourir quand même ? Si je me suicide pas … vous laisserez Ana tranquille ? Si j’accepte de souffrir … vous me … vous … vous me promettez que … pitié Ana n’est pour rien là-dedans et je ne veux pas qu’elle … je veux qu’elle soit heureuse et qu’elle grandisse … Overwatch je m’en fous … Overwatch je m’en fous … Ana non … Ana ne doit pas souffrir à cause des choix de sa mère. Elle ne doit pas souffrir car je suis née intelligente. Papa, maman par pitié pourquoi est-ce que vous m’avez fait comme ça ? Pourquoi je ne suis pas une débile, une … conne ? Une ? Alasker … pourquoi ? »

Overwatch, t'es plus dedans. T'as plus besoin de te battre contre les méchants. Douze, trois, quatorze, dix-huit, quatre, six, neuf, douze. Une école, une maternité, des enfants, des bébés, des innocents. Shèima. Shèima.

« J’ai le choix entre la mort et la mort ? »






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Mar 12 Juin - 14:05

"-Alasker, pourquoi?"
En voilà une question amusante. C'n'était pas le genre qu'on posait, lors des habituelles séances d'interrogatoires.  Et ça sonnait vachement plus...Pitoyable? Ou simplement triste...Et qu'était-ce, déjà, la différence entre ces deux mots? Y'en avait-il simplement une?
"-J'ai le choix entre la mort et la mort?"
L'ancien mercenaire se retint de sourire. Bientôt, elle serait prête pour un nouvel électrochoc verbal. Elle serait bientôt à point. Bientôt, oui. Mais ce n'était pas encore bon. Pour l'instant, elle avait encore confiance en certaines valeurs.
Comme l'amitié.
L'amour.
La vie.
La pitié tout relative qu'il éprouvait envers elle se vit instantanément recouverte par un flot de dégoût à cette dernière pensée.
"Reinhardt viendra" Avait crachée la médic traumatisée. Ridicule. Avait-elle déjà oubliée les sombres promesses que le gigantesque tueur lui avait susurrée, le jour précédent?
"Papa, maman, pourquoi?" Ces humains. Si prévisibles. Si fragiles. Toujours les mêmes valeurs. Toujours les mêmes failles. Et toujours, derrière ces failles, les graines d'une folie n'attendant qu'un instant d'abandon pour fleurir et détruire le fragile et limité petit esprit. "Papa, maman." Ils finissaient toujours par parler de leurs géniteurs. Si la douleur ne les brisait pas, l'attente s'en chargeait. Et ils imploraient ceux qui les avaient mit au monde de les aider. Même si ces derniers étaient morts et enterrés. Pourquoi?
"Alasker, pourquoi?"
Etrange comme la figure du père et de la mère revenait systématiquement dans toutes les suppliques. Qu'est-ce qui rendaient ces êtres si importants? Avait-il un jour éprouvé un attachement semblable pour les siens?

Ses yeux se plissèrent. Papa. Maman. Des mots vides de toutes significations, pour lui. Sa première naissance ne lui avait offert qu'une colère sourde, enfermée dans un corps aussi fragile que tous les autres. Son existence d'humain n'avait été que la désagréable création de l'embryon de la bête CRUDELIS. La haine avait tout rongée. S'était accaparée tout la place, dans son coeur. Mais pourquoi? D'où est-ce qu'elle venait, cette haine, à la base? Une mauvaise éducation? Une enfance malheureuse?
Il était presque sûr de l'avoir sût, jadis. Tout comme il était presque sûr d'avoir un jour eu un vrai nom de famille, et pas celui du projet l'ayant transformé en avatar de destruction. Des détails inutiles, en réalité. Ce n'était que ça. Des débris d'une vie insignifiante et depuis longtemps passée. Son esprit n'avait fait que se débarrasser du superflus, pour continuer à progresser sur son chemin écarlate et pavé de cadavres. Une décision pragmatique, qu'Alasker semblait avoir prit inconsciemment. A moins que le souvenir de cette décision elle-même n'ait disparut, en même temps que le reste.
Sans souvenirs de géniteurs, un surhomme ne pouvait pas craquer et s'humilier en implorant l'aide impossible d'un père et d'une mère. Sans souvenirs de douceur, la douleur devenait supportable. Appréciable, même. Lui, Alasker, ne craignait pas la souffrance. La perte de proches. La privation. Et tout ça, c'était peut-être simplement dû au fait qu'il ne se souvenait même pas du nom ou du visage de celle qui l'avait mit au monde.
Quelque chose d'humide coula le long de son menton. Machinalement, il porta son gantelet à sa bouche, craignant de s'être remit à baver d'énervement. A sa grande surprise, le tueur remarqua qu'aucun liquide ne s'écoulait de sa gueule hérissée de crocs, pourtant constamment entrouverte. Mais alors, d'où venait cette eau? D'un doigt, il remonta le fil de l'écoulement humide et sursauta de surprise en arrivant à son oeil droit.
Une larme?
Son énorme carcasse fut soulevée par un grognement rauque se révélant être un rire. Le rire d'une bête amusée par les derniers soubresauts désespérés d'une proie piégée. Ou plutôt, par le souvenir du chagrin d'un enfant colérique, enfermé, tout au fond de la créature qu'il était devenu.

"-Tu te trompes, fillette." Souffla Alasker, affichant un sourire faussement désolé."La mort n'est pas ta seule option. Il y a, aussi, la coopération."
L'ancien mercenaire n'eût pas besoin de risquer un coup d'oeil dans la direction de sa prisonnière pour savoir que cette dernière proposition la braquait plus que tout. Et c'était exactement ce qu'il fallait, à cet instant. Maintenant, elle était à point. La bombe pouvait être lâchée.
"-La formule n'est pas si importante, si nous pouvons, à la place, récupérer le cerveau qui l'a créée. Tu comprends? Nos labos sont ultrasophistiqués. Nos employés sont plus que compétents. En travaillant avec nous, tu aurais accès à toutes les ressources possibles et imaginables, sans pour autant avoir à subir les limitations d'une étique quelconque. Parce que...Chez nous. Dans nos labos. Nous savons que "le risque est inhérent au progrès." "
Il laissa cette dernière citation faire son effet. Creuser dans les souvenirs d'Angela Ziegler. Dans les souvenirs de la femme qui, un jour, avait été l'amie d'un froid démon aux yeux vairons.
"-Tu te trompes depuis le début, en fait, fillette." Fit-il en s'humidifiant les lèvres."Parce que, même si, effectivement, le Faucheur était plus que d'accord pour qu'on te malmène un peu...Ce n'est pas lui, qui m'a donné l'ordre de t'attraper."
Ses yeux faits de ténèbres se fixèrent sur ceux, de plus en plus exorbités, de la frêle créature face à lui.
"-L'ordre venait de Moira O'Deorain. "




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Mar 26 Juin - 18:51



 
Est-ce que les ailes d'un ange repoussent ?


« Tu te trompes, fillette, la mort n’est pas ta seule option. Il y a aussi, la coopération. »

Overwatch, t'es plus dedans. T'as plus besoin de te battre contre les méchants. Douze, trois, quatorze, dix-huit, quatre, six, neuf, douze. Une école, une maternité, des enfants, des bébés, des innocents. Shèima. Shèima. Overwatch, t’es plus dedans. C’est ça. C’est donc ça qu’ils veulent ? Que je bosse pour eux. Que je devienne une … une méchante. Mais … Mais … Je ne suis plus dans Overwatch. Je ne suis plus vivante. Personne n’allait me chercher. Ils ne viendraient jamais. Reinhardt ne viendrait jamais, il s’occupera d’Ana et c’était ce qu’il y avait de mieux au monde.

« Je … je ne suis pas comme vous … Je ne suis pas … pour … »

« La formule n’est pas si importante, si nous pouvons, à la place, récupérer le cerveau qui l’a créée … »

C’est donc ça. Ils allaient récupérer mon cerveau, le mettre dans un bocal et extraire tout ce qu’ils pourront. Comme dans ces films où ils tiennent en vie des cerveaux pendant des années. Ils devaient sûrement avoir des ingénieurs et des scientifiques dans leurs locaux et ils devaient sans doute avoir mis au point une machine pour lire dans le cerveau. Est-ce que ça serait douloureux ? Est-ce que je me sentirais encore vivante quand ils auront retiré cet organe de mon corps ? Est-ce que je pourrais continuer à réfléchir ? Aimer ? Ressentir ? Leurs laboratoires sont ultrasophisitiqués. Ils doivent avoir ce genre de technologie. C’est donc comme ça que je finirai ma vie, un cerveau dans un bocal … quoi ? Travailler AVEC eux ? Sans une limitation de l’éthique ?

Mon regard quitta peu à peu le sol pour remonter sur le géant. « Le risque est inhérent au progrès ». J’avais déjà entendu cette phrase, j’avais déjà trop entendu cette phrase, j’avais déjà parlé éthique et je savais immédiatement à qui appartenaient ces mots. Cela voulait donc dire qu’ils l’avaient enlevé aussi, qu’ils l’avaient forcé à travailler pour eux. Sûrement depuis des années. J’avais perdu toutes traces de mon amie après que le commandant Morrison l’ait fait partir d’Overwatch. Enfin toutes traces. Je connaissais comme tout le monde Blackwatch et Moira … et Gabriel …

« … même si le Faucheur était plus que d’accord pour qu’on te malmène un peu … Ce n’est pas lui, qui m’a donné l’ordre de t’attraper. »

Non, ce n’était pas possible. Elle ne pouvait pas être tombée aussi bas que ça. Elle ne pouvait pas être devenue …

« L’ordre venait de Moira O’Deorain. »

Overwatch, t'es plus dedans. T'as plus besoin de te battre contre les méchants. Douze, trois, quatorze, dix-huit, quatre, six, neuf, douze. Une école, une maternité, des enfants, des bébés, des innocents. Shèima. Shèima. Je me relevai d’un coup, pointant mon doigt vers la tête du géant devant moi.

« NON, VOUS MENTEZ, VOUS MENTEZ. MOIRA N’EST PAS COMME ÇA. Elle n’a pas les mêmes limites que moi, mais jamais. JAMAIS. Elle ne demandera à ce qu’on fasse du mal aux gens, à ce qu’on fasse du mal à une de ces … amies … »

Amie, mais tu l’as abandonné quand elle avait besoin de toi Angela. Tu ne l’as pas soutenue quand elle avait besoin d’une amie justement. Tu l’as abandonnée. Comme tu as abandonné Shèima.

« Moira n’avait pas besoin de faire tout ça. On s’est disputé une fois, mais cela ne veut pas dire que je ne la respecte pas. Elle m’aurait demandé de la voir. Je l’aurai fait. Elle m’aurait demandé de l’aide pour ces travaux … je … je l’aurai fait … »

Non, tu ne l’as pas fait la première fois. À la place, tu as lâchement suivi les ordres de Morrison et tu l’as mise à la porte d’Overwatch.

« Elle … elle a vraiment demandé que tout ça soit fait pour que je vienne … à elle ? Elle se souvient encore de moi après toutes ces années ? »

Bien sûr qu’elle se souvient de toi, Angela, tu l’as trahi. Elle doit te détester. Te haïr. La preuve elle n’a sûrement pas demandé à ce que je sois extraite en douceur. Je me retournai pour marcher de long en large toujours contre le mur, frottant de ma main droite la rouille et la peinture sèche que je pouvais gratter de mes ongles.

« Mais … non … je ne peux pas travailler pour la Griffe … même si c’est pour Moira … ça voudrait dire donner un … une arme … à … »

Gabriel, Moira, mais en fait, il devait y avoir encore d’autres anciens agents d’Overwatch qui ont rejoint la Griffe. McCree peut-être. Je sais que Genji avait accepté l’appel de Winston. Morrison était quand à lui le Soldat. Mais les autres ?

« Est-ce qu’il y a d’autres personnes, je veux dire autre que le Faucheur et Moira qui sont des anciens d’Overwatch ? »






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Est-ce que les ailes d'un Ange repoussent? [Pv Ziegler/Crudelis] [Scènes violentes]

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Overwatch : The Recall-