Une fois, voire deux par mois, je me retrouvais dans cette chambre d’hôtel en charmante compagnie. Je réservais toujours deux jours pour me détendre au spa et oublier les tracas de la vie. L’endroit me donnait la possibilité de rencontrer des femmes d’argent, d’une très grande beauté et d’un certain raffinement. Mais ce n’était pas exactement, cela qui m’intéressait dans leur curriculum vitae. Ici, j’avais ramené Alice, une sublime brune dans sa robe bleu pétrole.

Dans cette chambre de luxe, malgré nos ébats, la fougue n’y était pas. Elle était penchée sur moi, admirait mes tatouages et les courbes de mon corps.

- Tu n’as pas l’air dans ton assiette mon chou. Me dit ma compagnie du soir

Elle me connaissait fort bien, je la louais assez régulièrement.

- Le travail comme toujours.

- Je ne connais rien de toi me chou

- C’est vrai…

- Vas-y … tu as un tas de choses sur le cœur ce soir.

Je n’allais pas tout lui dire non plus. Cela pourrait s’avérer dangereux pour elle et pour moi. J’étais un des gérants de la firme Biocorp. Mon père avait fondé cette entreprise, il y a plus de 50ans, à la place, nous étions spécialisés dans les remèdes contre certains virus. Mon père a découvert qu’il était plus lucratif que faire des armes biochimiques que des vaccins. J’avais suivi les mêmes traces que lui en faisant des hautes études en biochimie médicale.

Je soupirais pour me donner du courage.

- Ah ma belle… Je ne sais pas par où commencer.

- J’ai tout mon temps vu ce que tu me paies.

Je souris, elle était sublime et elle avait de l’humour.

- Je suis Docteur en Biochimie

Elle rit

- Je n’aurais jamais cru que tu sois tête pensante avec ton corps d’athlète.

- Heureusement que tu es là pour entretenir une partie de ce corps d’Apollon. Lui rétorquai-je

Elle fut amusée

- Je joue avec des virus… toute la journée pour les modifier

En réalité, je jouais plus avec la fiscalité depuis que j’avais pris les rênes. Mon père étant décédé d’un cancer, il y a quelques mois. Heureusement quand il apprit la nouvelle, il m’a aussitôt formé pour cela.

- Quelquefois, je me pose des questions sur la légalité et ce que nos supérieurs font de nos recherches.

- Tu as créé un truc que tu ne devais pas. Me dit-il un peu inquiète.

- Disons que je les suppose de les avoir vendus à des personnes dangereuses qui pourrait s’en servir pour de mauvaise chose.

- Pourquoi tu ne changes pas de boulot.

- Parce qu’il me paie bien et que j’ai beaucoup d’avantages. Lui répondis-je

- Hum … je comprends. Tu dois essayer de régler cela avec ta conscience.

Ce n’était pas vraiment ma conscience qui avait des soucis. Mon père avait fait affaire avec un organisation appeler la Griffe. Nous leur vendions des armes biochimiques et des équipements médicaux. Il a quelques années, j’avais créé une molécule révolutionnaire. Celle-ci avait la capacité d’oxyder les cellules d’un organisme vivant. En gros, c’était comme activer la dégénérescence spontanée d’un être vivant. Suivant la dose et l’endroit d’injection, cela pouvait être fulgurant ou très lent. Je n’étais pas bête assez pour ne pas avoir créé le remède. C’était des molécules antioxydantes sur le même procéder que l’autre. Hélas, si on l’injectait sans être atteint de dégénérescence alors les cellules nerveuses se mettaient au repos. Ce qui voulait dire que la victime était comme paralysée, voire comateuse.
Je soupçonnais que la Griffe est utilisée se procéder contre mon père, au vu de l’autopsie, qui avait été réalisée après sa mort sous ma demande. Hélas, je n’avais aucune preuve.

Mon état d’âme d’aujourd’hui n’était pas dû à cela uniquement, mais aux faites, que je venais de recevoir un mail d’un membre de cette organisation qui voulait une réunion d’affaire encore nous. Bien sûr d’un lieu désert et à l’abri de tout.

La perceptive de voir ma vie se raccourcir avec du plomb. Mais c’était surtout que je venais d’apprendre dans sa lettre posthume, que mon père n’était pas uniquement un homme d’affaires. Il était aussi un membre du Tallon, l’un de leur scientifique et médecin.

Allait-il me recruter ou m’assassiner ? Qu’avait fait mon père pour eux / contre eux ?

Tout cela ne faisait que me glacer le sang.

Ayant que j’étais dans mes pensées, la demoiselle me demandait si elle restait pour la nuit ou pas, cette fois-ci. Cela me réveilla

- Je préfère être seul ce soir

- Pas de soucis mon chou. Me dit-elle en se levant pour se rhabiller.

Je la regardai faire sans vraiment la voir. Je pris mon portefeuille et lui donna son dû

- Toujours aussi généreux. Me dit-elle en m’embrassant sur la joue.

- Tout travail de qualité mérite son dû. Lui répondis-je



Lendemain, je pris mon courage à deux mains pour me préparer à aller au rendez-vous. C’était bien sûr dans la nuit sur les Docs. Un endroit pas vraiment connu pour être accueillant.

- Put… Papa qu’est-ce que tu as fait.

On frappa à ma porte, mon sang se glaça, mon rythme cardiaque accéléra…

- Service d’étage. Entendis-je

- Entrée. Dis-je avec ma main sur mon arme sous l’oreiller.

Un homme uniforme entra en posant une déserte à petit-déjeuner.

- Merci cela ira. Dis-je

- Votre secrétaire est passé dans la nuit et a laissé cela pour vous. Me dit-il en me tendant une enveloppe.

J’avais demandé, à Eliza et Peter, de vérifier tous les papiers de mon père à la recherche d’indice sur ces activités au Talon et de ce qu’il avait conclu avec eux. Ils avaient donc trouvé quelque chose.

Il y avait un calpin et des archives. D’après ce que je lisais mon père était très actif auprès de la Griffe, on le nommé « Sérum ». Il avait toujours un sérum pour chaque problème. Je découvris certaine de ces créations. Son cocktail fétiche était le sérum de vérité et une variante du GHB, effectivement la personne étant inhibée et après ne se rappelais pas de ces révélations. Cela devait être plutôt efficace.

Le cahier était beaucoup plus intéressant car c’était le journal intime de mon père. Il y avait un post-it dessus « Trouver le coffre de sa chambre ». J’avais peur de découvrir une mauvaise image de mon père. Il était connu pour être un homme de poigne et manipulateur. Mais je n’avais pas cette image, il était un parent à l’écoute. Ma mère était plus soumise, une vraie petite femme de famille. Plus, je lisais plus que je comprenais chacun de ces choix. Enfant, il m’avait inscrit au sport de combat car il voulait que je puisse me défendre, à l’adolescence, il m’avait mené avec lui à la chasse pour que je puisse savoir tirer. Tout était calculer pour que je sois meilleur que lui au sein de la Griffe ou contre eux.
Une fois, mon bac en poche, j’avais annoncé à mon père que je voulais faire de la psycho ou de la philo, je me rappelle encore son visage et de ses dires. « Ok mais attend, laisse-moi 3 jours ». Trois jours plus tard, il me proposa une liste de faculté. Il m’avouait qu’il voulait que je reprenne la relève dans l’entreprise et donc qu’il aimerait que je fasse de la biochimie. Dans ces idées, il y avait une école qui donnait des modules de « criminalistique », il y avait à la fois de la biochimie et de la psychologie. Ce fut mon choix, j’avais prolongé mon cursus pour être meilleur en chimie moléculaire. Je découvrais dans ces écrits qu’en faites, depuis le départ, il voulait que je prenne cette option. Il trouvait que dans son travail pour le Talon la psychologie lui manquait, il avait après sur le tard, comme moi avec la compta d’entreprise.

Avec tout ce que mon père m’avait poussé à faire, j’étais plus que près à reprendre son flambeau, sa place au près de cette organisation, bien plus que pour la gestion de son empire.

Rassurer, je me profitais de cette journée avant mon rendez-vous du soir.

Il faisait froid, j’étais arrivé à moto, je portais une combinaison de circonstance. J’avais mon arme sur les hanches et j’attendis très longtemps, en tout cas, cela me semblait interminable. Je fumais cigarette sur cigarette pour calmer mon angoisse.